SONIA DELAUNAY (1885-1979)
Sonia Delaunay (1885-1979)
Les couleurs de l’abstraction.
17 octobre 2014 – 22 février 2015
Musée d’Art Moderne de la ville de Paris
Sonia, une parisienne nous donne le ton, une vraie couleur-thérapie !!
Sonia et Robert Delaunay inventeront le langage de la lumière et de la couleur, l’art du futur. Apollinaire qualifiera leur art d’orphisme c’est à dire le simultanéisme.
Cette exposition est un enchantement : les couleurs, la gaité, la musicalité, la poésie de Sonia Delaunay sont une parenthèse joyeuse dans ce Paris gris sous la pluie et sous le coup de la nouvelle anti-famille, la quasi suppression des allocations familiales, votée par notre assemblée et confirmée par notre président!!
« …Notre vie était notre oeuvre et toute la modernité est sortie de notre vie… » extrait de Nous irons jusqu’au soleil, biographie de S. Delaunay.
Sonia Delaunay, Sophie ou Sara Stern ou Terk, née en Ukraine, elle changera de prénom et nom, Sonia c’est le soleil et Sophie la sagesse, (adoptée par son oncle Henri Terk), parle plusieurs langues, dévore les livres. Son mariage avec Robert Delaunay est un mariage blanc, même si un lien très fort les liera ad vitam aeternam.
Sonia aime la vie moderne et et s’amuse à Paris , ses peintures sont colorées et lumineuses, les poètes ont leur place dans son oeuvre, Blaise Cendrars, Apollinaire,
Philippe Soupault : « Monsieur bonsoir sur le vent sur la terre souvenez-vous silences rouges et verts sourires orangés surtout n’oubliez pas Sonia Delaunay, son fils et son mari Robert qui vous saluent »
Le couple avant-garde des Delaunay est célébré par Apollinaire, il utilisera le terme d’Orphisme à propos de leur peinture au Salon Indépendant de 1913, signifiant la peinture pure.
En 1946, elle innove en créant « le salon des réalités nouvelles », le salon de l’art abstrait.
Visite à Sonia Delaunay (extrait) par René Crevel : « …vous rentrez chez Sonia Delaunay : elle vous montre des robes, des meubles, des projets de robes, des projets de meubles; les uns et les autres ne ressemblent en rien à ce que vous avez trouvé chez les couturiers, aux expositions; en vérité ce sont des choses neuves;…
En effet nous sommes entraînés dans l’univers de Sonia Delaunay de la paire de chaussures, en passant par les costumes, les meubles, les tapis, évidemment des tissus et la peinture, tout existe pour la vie moderne telle qu’elle est conçue par l’artiste.
La mode est omniprésente avec les photos de mannequins dans des voitures, chez le couple portant des robes Delaunay, maquettes de journaux comme la couverture de Vogue de 1916, la peinture titrée « Robes simultanées (trois femmes, formes, couleurs) 1925 …
Le vêtement devient une oeuvre d’art, il est une création à part entière.
La danse et le théâtre sont également représentés, des projets de costumes pour les danseuses comme celui de Gaby à l’encre de Chine et aquarelle exécuté en 1919 qui est ravissant.
La création est partout, elle ne se contente pas de peindre, optimiste inconditionnelle, elle intervient à tous les instants, à 92 ans elle participe toujours à des projets d’objets .
Florence Briat Soulie
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Doc INA Interview de Sonia Delaunay par Jacques Dutronc, on y voit Françoise Hardy portant la robe créée par Marc Bohan inspiré par Sonia Delaunay : http://www.ina.fr/video/I10279341
Podcast : http://www.franceculture.fr/emission-les-regardeurs-nu-jaune-1908-de-sonia-delaunay-2014-10-18
Un commentaire
thegazeofaparisienne
Avec cette exposition Sonia Delaunay, le musée d’art moderne de la ville de Paris est dans la filiation de sa mission, assurer le pont et le dialogue entre l’art moderne et l’art contemporain. Cette rétrospective permet de découvrir la joie et la vitalité d’une artiste qui crée et régénère son inspiration sur un demi-siècle, depuis les fauves jusqu’aux robes imprimées de l’émission télévisée de l’ORTF où Françoise Hardy chante aux couleurs simultanées Sonia Delaunay. Le moment fort de la rétrospective, auquel je suis sensible : les tableaux grand format du Palais de l’Air pour l’exposition universelle de 1937, hymne à la technologie moderne, aux compositions géométriques, avec trois peintures qui frisent l’abstraction : le tableau de bord, les hélices et le moteur d’avion. Cette exposition est une réussite totale.