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Carol Rama : âComme je ne voulais pas Ă©tudier, ni apprendre, je faisais lâĂ©cole buissonniĂšre, jâallais partout. Câest important de ne pas Ă©tudier. â
MusĂ©e dâArt Moderne de la Ville de Paris
du 3 avril au 12 juillet 2015
Carol Rama est une artiste Ă part, je suis surprise par cette Ă©trange femme qui a connu Man Ray, Pasolini ou encore Andy Warhol. Je suis frappĂ©e par la diffĂ©rence avec les artistes de cette mĂȘme Ă©poque du fascisme italien que nous pouvons voir Ă Orsay en ce moment. Voir article prĂ©cĂ©dent
Dans les annĂ©es 30, elle est obsĂ©dĂ©e par le dĂ©sir, quâelle nous reprĂ©sente en direct, des femmes souvent nues et offertes, tirant des langues rouge sang de provocation qui parfois deviennent des armes dangereuses, des loupsâŠ
Des pieds ou chaussures stylisĂ©s composent une part essentielle de ce processus Ă©rotique, Carol Rama nây va pas par quatre chemins , elle nous reprĂ©sente le rĂ©sultat dâune dissection nous dĂ©voilant le mystĂšre de cette dĂ©esse, telle une Ă©corchĂ©e.
Le cĂŽtĂ© cru de son dĂ©sir est gommĂ© par le raffinement de ses dessins, des couleurs tendres et son lyrisme. On mâa dit quâelle travaillait non pas dans un atelier baignĂ© de lumiĂšre mais noir, elle y est entourĂ©e de ses objets quelconques Ă qui elle donne une nouvelle importance en les plaçant dans ses compositions, des  sortes de âready-madeâ.
Puis soudainement, elle nous entraine dans un autre univers abstrait, des formes gĂ©omĂ©triques apparaissent sur ces peintures, ou encore des pulsations cardiaques, nous sommes dans les annĂ©es 50. Carol  Rama sâexpose Ă nous et nous ouvre une part dâelle.
Ses yeux dĂ©multipliĂ©s nous observent et nous scrutent comme des petits espions, des dents, des griffes engluĂ©es dans ses tableaux sont ce quâappelle son ami poĂšte Edoardo Sanguineti âles bricolagesâ.
Jâai apprĂ©ciĂ© la grande Ă©lĂ©gance de cette artiste qui mĂȘme si son oeuvre peut paraitre angoissante, car je pense quâelle ne triche pas. Elle nous place face Ă sa rĂ©alitĂ© quâelle dĂ©cortique minutieusement, nous sommes entrainĂ©s dans ce mythe quâelle nous met en scĂšne.  Le plus de cette exposition est le mobilier de Rick Owens qui nous lie dĂ©finitivement Ă lâartiste par ces grands bancs noir et blanc prolongeant le mythe Carol Rama.
Florence Briat-Soulié
http://www.mam.paris.fr/fr/expositions/exposition-la-passion-selon-carol-rama