Diego Velázquez (1599- 1660)

Diego Velázquez "Vénus au miroir"(Détail), vers 1647-1651 HST, 122,5 x 177 cm Londres, the National Gallery
Diego Velázquez
« Vénus au miroir »(Détail), vers 1647-1651
HST, 122,5 x 177 cm
Londres, the National Gallery

Grand Palais 25 mars – 13 juillet 2015

Diego Velázquez "Autoportrait" 1640-1650 huile sur toile, 45 x 38 cm Museo de Bellas Artes, Valence
Diego Velázquez
« Autoportrait »
1640-1650
huile sur toile, 45 x 38 cm
Museo de Bellas Artes, Valence

« ..Tellement de génie qu’il ne le montre même pas, disant tout simplement au monde : je n’ai que du talent, mais j’en ai sérieusement. Quelle joie ! Quelle joie ! Solide, calme, inébranlablement enraciné, peintre des peintres, à égale distance des rois et des nains, à égale distance de lui-même et des autres. «  Lettre de Nicolas de Stael à Jacques Dubourg

Juan de Roelas (vers 1570 – 1625) L’Éducation de la Vierge 1610-1615 Huile sur toile, 230 × 170 cm Séville, Museo de Bellas Artes
Juan de Roelas (vers 1570 – 1625)
L’Éducation de la Vierge
1610-1615
Huile sur toile, 230 × 170 cm
Séville, Museo de Bellas Artes
Velasquez - Grand Palais 2015 Scènes de bodégones.
Velasquez – Grand Palais 2015
Scènes de bodégones.

Première exposition évènement de Vélasquez à Paris, fait exceptionnel 7 oeuvres du Prado sont exposées au Grand Palais, nous n’y verrons cependant pas les célèbres « Ménines » qui ne sortent jamais du musée,   mais les portraits de l’infant chéri Baltazar Carlos ou de la belle Infante Marguerite sont présents ainsi que de nombreux autres chef-d’oeuvres.

Diego Vélasquez c’est l’histoire d’une ambition,  du lien très fort qui l’unissait  au Roi d’Espagne : le « Roi-Planète », mais surtout celle d’un immense talent.

Velasquez - Grand Palais 2015  Au premier plan Vélasquez. "Saint Pierre pénitent" vers 1623 - HST - Fondo Cultural Villar Mir. Madrid.
Velasquez – Grand Palais 2015
Au premier plan Vélasquez. « Saint Pierre pénitent » vers 1623 – HST – Fondo Cultural Villar Mir. Madrid.

Le parcours d’un petit garçon d’origine portugaise jusqu’à la cour  du puissant roi d’Espagne en plein siècle de l’âge d’or est exceptionnel, qualifié de « Peintre des peintres » par Manet, obsession de Francis Bacon, maître de Picasso,  encore aujourd’hui il suscite l’admiration de ses pairs.

Entré vers 12 ans dans l’atelier de Pacheco, il épousera sa fille, plus tard le même schéma se reproduira car cette fois-ci la propre fille de l’artiste épousera  Juan Bautista Martinez del Mazo (1612-1667) disciple du Maître.

Velasquez - Grand Palais 2015

Diego Velázquez Portrait de l’infante Marguerite en bleu vers 1659 huile sur toile, 127 x 106 cm Kunsthistorisches Museum, Vienne
Diego Velázquez
Portrait de l’infante Marguerite en bleu
vers 1659
huile sur toile, 127 x 106 cm
Kunsthistorisches Museum, Vienne

Il passe maître en 1617, très vite Pacheco a remarqué son génie et le recommandera en 1623 pour la Cour. Nous pouvons voir dans les premières salles,  les « Bodegones » qui sont des scènes de tavernes très réalistes peintes dans ses jeunes années où on décèle l’influence du Caravage.

 

Diego Velázquez L’Infante Marie-Thérèse Vers 1652 Huile sur toile, 34,3 × 40 cm New York, The Metropolitan Museum of Art
Diego Velázquez
L’Infante Marie-Thérèse
Vers 1652
Huile sur toile, 34,3 × 40 cm
New York, The Metropolitan Museum of Art

Le comte d’Olivares, sévillan comme Vélasquez et ministre du Roi Philippe IV,  le fait venir à Madrid, l’artiste  fera alors son premier portrait du roi et,  à partir de ce moment, deviendra le peintre exclusif de la famille royale. Vélasquez sera même anobli en 1659 et témoin  de mariage de l’infante Marie-Thérèse future épouse de Louis XIV qu’il accompagnera jusqu’en France. Fait très audacieux, les portraits de Vélasquez sont, au contraire de son contemporain Rubens, très réalistes et sont sans concession aux modèles, et pourtant le monarque les a adorés. Rubens, toujours, qu’il rencontre à Madrid en 1628 et qui le poussera à cette double carrière, pour finir Grand Maréchal.

(Détail)  Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660)  Portrait de Don Pedro de Barberana y Aparregui" Vers 1631-1632 Huile sur toile, 198,1 x 111,4 cm Fort Worth, Kimbell Art Museum
(Détail)
Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660)
Portrait de Don Pedro de Barberana y Aparregui »
Vers 1631-1632
Huile sur toile, 198,1 x 111,4 cm
Fort Worth, Kimbell Art Museum

Revenu de son premier voyage d’Italie en 1631, il va peindre son premier portrait de l’infant  Baltazar Carlos, l’héritier, c’est la consécration tout en respectant les codes de représentation , au premier plan un personnage de nain, plus loin nous le retrouvons sur son poney. Vélasquez n’est pas seulement un peintre de portraits, ses compositions sont rythmées par la lumière, les couleurs, les tissus et aussi par des éléments comme un oiseau noir, peut-être là pour distraire le regardeur. Plus tard, les anciens appartements de l’Infant Balthazar Carlos, décédé à 17 ans, deviendront son atelier !

Hermaphrodite endormi Œuvre romaine d’époque impériale IIe siècle après J.-C. Marbre grec et marbre de Carrare (matelas), 45 × 172 × 89 cm Paris, musée du Louvre
Hermaphrodite endormi
Œuvre romaine d’époque impériale
IIe siècle après J.-C.
Marbre grec et marbre de Carrare (matelas), 45 × 172 × 89 cm
Paris, musée du Louvre

La Vénus au miroir nu de dos couchée dont le visage se reflète dans un miroir est une merveilleuse énigme. Qui est cette femme si belle ? On retrouve les influences de la « Vénus d’Urbin » du Titien, celles également de Rubens.  Selon les instructions de son beau-père, un nu était pourtant impensable en Espagne, celui là aurait été peint en Italie. On retrouve le le thème du miroir qui est si important dans les « Ménines » où le couple royal se reflète, il est là sans être là. Peut-être que dans le cas  de La Vénus, ne pouvant nous regarder de face, son visage, par pudeur, n’est juste qu’un reflet!

Atelier de Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de l’infante Marie-Thérèse Vers 1653 Huile sur toile, 71 × 60 cm Paris, musée du Louvre
Atelier de Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660)
Portrait de l’infante Marie-Thérèse
Vers 1653
Huile sur toile, 71 × 60 cm
Paris, musée du Louvre

Mais qu’importe ! ce qu’on pourrait dire au sujet de cette déesse, sa grâce, la composition du tableau avec le putti portant le miroir, les drapés et les couleurs sont sublimes et j’adore le face à face de la Vénus et de l’Hermaphrodite romain du IIe siècle ap. J.C.

Attribué à Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Étude pour le portrait du pape Innocent X Vers 16549 Huile sur toile, 49,2 × 41,3 cm Washington, National Gallery of Art, Andrew W. Mellon Collection
Attribué à Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660)
Étude pour le portrait du pape Innocent X
Vers 16549
Huile sur toile, 49,2 × 41,3 cm
Washington, National Gallery of Art, Andrew W. Mellon Collection

De son voyage italien restera le fameux portrait duPape Innocent X qui influencera tant Francis Bacon .

Vte Sotheby's 16/05/2015 Francis Bacon, « Study from Innocent X », 1962, Adjugée 52,68 millions $
Vte Sotheby’s 16/05/2015
Francis Bacon, « Study from Innocent X », 1962, Adjugée 52,68 millions $
Diego Velázquez Portrait du pape Innocent X 1650 Huile sur toile, 140 x 120 cm Rome, Galleria Doria Pamphilj © Amministrazione Doria Pamphilj srl
Diego Velázquez
Portrait du pape Innocent X
1650
Huile sur toile, 140 x 120 cm
Rome, Galleria Doria Pamphilj
© Amministrazione Doria Pamphilj srl

J’espère que vous aussi, aurez l’occasion de faire un tour au Grand Palais et de pouvoir alors admirer ce peintre, qui a su si bien illustrer le siècle d’or espagnol !

Florence Briat Soulié

 

 

 

Grand Palais – Exposition Vélasquez du 25/03 au 13/07 2015

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