đŹđ§ENGLISH VERSION (Click here)
Ce que je perçois trĂšs vite dans la peinture de Hans Hartung, câest sa force et sa volontĂ© qui apparaissent tout au long de son travail. Un homme qui aimait la vie, les tableaux sâaniment sous notre regard, je reçois les gestes de lâartiste comme un dialogue entre le spectateur et lui.
Â
Lorsquâil est tout petit,une ambiance artistique rĂšgne dans sa famille, une vie Ă Leipzig rythmĂ©e par la peinture et la musique, lâenfant est fascinĂ© par les Ă©clairs quâil essaie de saisir Ă coup de crayon.
Â
Une forme dâabstraction qui lâintĂ©resse trĂšs tĂŽt, donnant cette impression de savoir oĂč il va , sĂ»r de lui, il nâhĂ©site pas Ă rĂ©cuser la conception de Kandinsky sur lâabstraction, rejetant les formes gĂ©omĂ©triques pour un geste libre.
Une sensation de dynamisme qui reste prĂ©sente dans sa peinture, cette façon de saisir le mouvement, la vitesse, la cadence dâun geste libre, lâĂ©motion, la vivacitĂ© quâil ne cesse de vouloir atteindre.
Jâai le sentiment quâil y parvient en regardant cette immense toile de 3m par 5, peinte sept mois avant sa mort; je suis subjuguĂ©e par la mĂ©lodie que dĂ©gage cette oeuvre, cette explosion vitale, un geyser de peinture. Je suis happĂ©e par la toile qui est une rĂ©vĂ©lation splendide de sa crĂ©ativitĂ©, de sa vision de la vie qui nous Ă©clate en pleine figure. Les Ă©clairs de son enfance rĂ©apparaissent, cette peinture est pour moi la rĂ©vĂ©lation de son « éternité ».
Â
Hans Hartung, de nationalitĂ© allemande avait fait le choix de vivre en France, il a vĂ©cu deux guerres et sera amputĂ© dâune jambe suite au siĂšge de Belfort en 1944. Il sâĂ©tait engagĂ© dans la LĂ©gion Ă©trangĂšre pour combattre du cĂŽtĂ© français, contre son pays dâorigine.
1926, Ă Dresde, il est confrontĂ© Ă la peinture moderne de Braque, Picasso, Matisse et Rouault, qui lui donne envie de voyages Ă travers lâItalie, la France, câest la dĂ©couverte des musĂ©es, des expositions..
« Cette recherche de la plasticitĂ©, de lâordre, de la rigueur, cette simplification des couleurs me donnaient lâimpression dâune volontĂ© inouĂŻe de crĂ©er pour lâĂ©ternitĂ©. » Hans Hartung
Â
Câest en France quâil rencontre sa femme Anna Eva Bergman, peintre, elle aussi, quâil Ă©pouse en 1929. Ils se marieront deux fois et crĂ©eront une maison atelier Ă Antibes âaujourdâhui la Fondation Hartung Bergman quâil est possible de visiter sur rendez-vous. Cette vie insouciante des jeunes annĂ©es prend fin Ă la mort de son pĂšre en 1932.
Â
Sur une bande son de musique classique, son inspiratrice, que le peintre aimait Ă©couter en travaillant, je dĂ©couvre les oeuvres du peintre. Les dessins prĂ©paratoires placĂ©s Ă cĂŽtĂ© des toiles finales, montrent comment il procĂ©dait : le report du dessin agrandi sur la toile, parfois des annĂ©es plus tard et avec quelques ajouts. Il continuera ainsi jusquâĂ la fin des annĂ©es 50. A partir de cette date, il ne sâagira plus que de productions immĂ©diates, et ce sera ainsi jusquâĂ sa mort.
1960 , il obtient le prix de la Biennale de Venise.
Dans son atelier, il nây a pas que des pinceaux mais des outils de jardinage, brosses en tout genre, branchagesâŠ
Â
ParallĂšlement aux oeuvres du peintre, le commissaire de lâexposition, Xavier Douroux, a fait le choix de prĂ©senter au dĂ©but les artistes de lâabstraction lyrique avec Georges Mathieu, son chef de file, Schneider, Hantaï⊠Plus loin une autre piĂšce, je dĂ©couvre Cy Twombly, Christopher Wool, ce dernier se passionne pour Hartung.
Hartung 10 perspectives Christopher Wool â Choix dâĆuvres , Ed Les presses du rĂ©el.
(Le Metropolitan Museum de New York, en 1975, Â expose dans trois salles 27 Ćuvres monumentales de Hans Hartung.)
Â
La derniĂšre salle prĂ©sente une toile de GĂ©rard Traquandi, je garde un trĂšs beau souvenir de sa carte blanche Ă lâAbbaye de Montmajour.
Â
Une exposition qui vaut le détour à Landerneau !
Florence Briat Soulié
Â
Commissaire : Xavier Douroux
Jusquâau 17 avril 2017
Fonds HĂ©lĂšne & Ădouard Leclerc pour la Culture
Aux Capucins
29800 Landerneau
Â
Â
Â
Â