New-York must see by a parisienne – Spring 2017

New-York rime avec bouillonnement créatif. Ce printemps nous offre de nombreuses surprises artistiques.

Je suis captée par la magie – la féerie de New-York. Parfois obsolète, souvent surprenante – cette ville nous fascine par son impertinence, son essence et sa façon bien à elle d’être tellement intense.

Oh New-York …

 

Mott Street – Street Art by Jdgoldcrown

TEFAF – Spring

Tout d’abord comment parler du mois de Mai à New-York sans aborder la spectaculaire foire TEFAF au Park Armory. Voici les œuvres que j’ai aimées – celles qui m’ont complètement transportée, celles qui m’ont animé – réveiller en moi cette passion indéterminée.

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Pablo Picasso, Visage, 1963, A series of 20 plates, Ceramic, Clay, engobe, enamel, glaze, 25cm / 9,8 inch each
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Josef Albers
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Jesus Rafael Soto
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Galerie Gmurzynska par Alexandre de Betak

Que d’émotion ! – c est un feu d’artifice de beauté. Les œuvres de mes artistes préférés se succèdent … La version TEFAF spring à NYC est fantastique .. je pourrais y passer des heures et des heures .. moment de rêveries – propices à la contemplation mais aussi et surtout à l’évasion

J’aime, j’adore visiter – admirer les différents accrochages – mise en relation – ces mélanges qui donnent encore plus de sens et de valeurs aux œuvres.

Je suis fascinée par le stand de la Galerie Gmurzynska mis en scène par le bureau Betak, Alexandre De Betak. Les néons inondent les sublimes oeuvres d’Yves Klein.

 

A Third Gender: Beautiful Youths in Japanese Prints – Japan Society. 

A ne pas louper A Third Gender: Beautiful Youths in Japanese Prints à la Japan Society.  Cette exposition à la fois originale et actuelle se tient jusqu’au 11 Juin.

 

C’est l’exploration d’un genre à part, le troisième genre. En effet, lors de la période Edo (1603-1868), le Wakashu prend son essor, il s’agit ni d’une figure masculine, ni féminine. Uniquement composée d’aquarelles, cette exposition illustre ce troisième genre d’une façon très sensuelle – les oeuvres très érotiques dépeignent une certaine passion mêlant nombreuses traditions. Les amants trouvent multiples prétextes à l’expression de leurs pulsions. Le désir et la recherche de son point culminant sont ici représentés avec beaucoup de subtilités tout en gardant un caractère relativement évident. Le représentations dépassent celle d’un simple baiser.

L’exposition s’ouvre sur un air envoutant – cette mélodie fantasmatique se mêle au bruit de l’eau crée par le fontaine présente dans l’entrée de ce musée – Shinzo No Tobira.

Japan society, 333 E 47th St, New York.

 

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Amusez vous à chercher ces coeurs dessinés sur Spring Street – le printemps s’annonce « sous le signe de l’amour ».

 

Adrian Villar Rojas : The Theater of Disappearance – MET 

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  • L’exposition phare de l’été : Adrian Villar Rojas : The Theater of Disappearance 

C’est sur le toit du MET que ma vision se trouble – entre la vue sur les grattes ciel légèrement ensoleillés en cette fraiche matinée d’avril et cette installation immaculée : l’association est plus que réussie. Plus loin je découvre un service de table dérangé – ou l’esthétique d’un os de poulet oublié.
J’aperçois des verres cassés – signe de la virginité disparue ? Au sens de Greuze – ou simple esthétique improvisée ?
J’aime cette réintégration des objets de la collection du MET – ces messages cachés, que nous sommes libre d’imaginer – ces idées improvisées qui viennent animer notre esprit fatigué. Notre imagination s’anime avec rebond – je vois une pomme et l’ombre de mes cheveux – oh pomme et tentations: Eve, Blanche Neige … nous connaissons les raisons.. Je suis tentée par ce pêché renouvelé – accumulé ! Oh Sin !
C’est un voyage dans un jardin enchanté – dans un pays réinventé,
un lieu où les objets oubliés reprennent une nouvelle destinée.
J’aime la matière – la blancheur immaculée de ce biscuit au touché si lisse, à l’aspect matifié. En regardant ces sculptures en bronze – le contraste de ce noir puissant avec la fraîcheur des natures mortes blanches, je m’imagine des histoires …. celle d’un dos bossu – cambrures des années perdues .. des sentiments retenues ..Je suis comblée par ce voyage dans ce jardin enchanté. Les images dans mon esprit ne cesse de se répéter. Je suis troublée par la magie des ombres, ces reflets immaculés sur ce sol à l’apparence marbré.

Me voici de retour sur terre… le voyage magnifié semblerait s’être envolé !

April 14 – October 29, 2017 au MET,

 

 

  • Whitney Biennial –   Whitney Museum of American Art

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Samara Golden, A Fall of Corners, 2015. Foam insulation board, resin, fabric, paint, lighting gels, found objects, mirror, video projection, sound, 35 × 35 × 15 ft. (10.7 × 10.7 × 4.6 m). Installation view: Samara Golden: A Fall of Corners, CANADA, New York, NY, September 12–October 25, 2015. Courtesy the artist. Photograph by Samara Golden. © Samara Golden 

 

La biennale du Whitney museum – Whitney Biennial  

Qu’est-ce que la Whitney Biennial ? Il s’agit d’une exposition annuelle prenant place au Whitney museum, récemment déplacé dans le meatpacking dans un bâtiment dessiné par Renzo Piano. Cette exposition rassemble des artistes américains contemporains sélectionnés par les commissaires. Elle est censée illustrer l’art contemporain américain d’aujourd’hui. Cette année une important polémique est née en raison du tableau de Dana Schutz qui représente, bien qu’abstraitement, la souffrance et la terrible histoire d’Emmett Till. La biennale était alors l’objet de nombreuses controverses.

J’ai alors décidé de m’éloigner de ce débat. Ainsi, je vais vous parler de mon coup de coeur de cette exposition, une oeuvre de Samara Golden.

Sommes de réflexions/reflection, ici je parle de réflexion au sens de la réflexion optique – celle que permet l’oeuvre de Samara Golden, celle de la lumière, ce reflet dans un miroir, dans ces multiples miroirs. J’aime cet écho visuel. Je suis et j’ai toujours essayé d’être hors des débat mêlant art et controverses -l’art, à mon sens, n’est pas entaché de message politique. L’art provoque de l’émotion / joue avec nos sensations. Sa fonction première est de véhiculer du beau au sens baudelairien, de la puissance – de l’intensité.
L’art est un langage visuel / un voyage au coeur d’un réel irréel. Cette œuvre de Golden m’attire par l’activité perpétuelle qui s’en dégage / elle appelle à une contemplation particulière. Elle est à la fois dérageante et intrigante Ce ronronnement, ce sifflement continuel crée un malaise. Cette oeuvre joue avec notre perception – son existence même repose sur l’illusion.

Fenêtres – miroirs – plafonds- mobiliers : tout est accumulation et distortion(s). L’artiste joue avec les différentes échelles, avec notre notion temporelle.
A la fois esthétique – cette oeuvre nous offre un voyage fantasmatique.
On peut aussi y voir, une triste critique de l’agitation que nous subissons,
la répercussion d’un monde où la contemplation est désormais synonyme de disparition.

Jusqu’au 11 juin – Whitney Museum of American Art
99 Gansevoort Street
New York, NY 10014

 

  • La Maison de Donald Judd – 101 Spring Street 

 

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On aperçoit un spectre lumineux rose au dernier étage. Cette fraction de lumière est celle d’un Dan Flavin, de cette œuvre monumentale qui se trouve dans la chambre de Donald Judd.

Lors de ma visite du 101 Spring Street, j’avais été frappée par la beauté et l’émotion que pouvait provoquer ce cinquième étage au cœur de soho. Cette Maison/atelier ne cesse de me faire sourire… C’est une réelle immersion dans l’univers de ce grand artiste.

 

  • Art & Luxe – Art & Mode

Calvin Klein x Rubell Family Collection, les vitrines de Calvin Klein sur Madison. 

Une campagne avec la Collection Rubell, quand la mode rencontre l’art…. 

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L’art rencontre la Mode – La Mode rencontre l’art. Comment aborder une campagne lorsque la direction artistique d’une grande maison subit un bouleversement ?

Alors que Raf Simons venait d’arriver aux commandes de Calvin Klein – l’art et la mode se confondent à nouveau. Les photographies de Spring 2017 ont été réalisées à la Rubell Family Collection de Miami et au Musée Wharol de Pittsburgh. On reconnait ce tableau, de 1976 intitulé Skull issus de sa série Dead and Disaster.

Il semblerait que les marques véhiculent davantage une image – les mannequins presque dénudés ne sont plus que prétextes.

©Photos par Willy Vanderperre.

 

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On s’amuse à contempler une oeuvre d’Alex Israël dans la boutique Edie Parker sur Madison.

 

  • Une conversation avec Anish Kapoor à l’école Parsons 

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Anish Kapoor – une discussion organisée par Public Art Fund
Deux heures de confidences, de narration sur son travail, de réflexions sur l’art en général – Anish Kapoor est incontestablement un des plus grands artistes de notre temps. C’est l’histoire d’un parcours artistique prolifique, successions d’œuvres gigantesques, d’œuvres magnifiques qui invitent à l’interaction avec le public. L’artiste joue avec les dimensions, avec notre perception.
On se demande où il puise toute cette imagination. Tout repose sur les jeux de lumières, sur le travail de la matière. L’utilisation des miroirs est primordiale.

Anish Kapoor ne croit pas en l’idée selon laquelle doit nécessairement délivrer un message, un sens. L’artiste doit trouver une balance afin de laisser un espace au spectateur. C’est une question d’instinct principalement. Je partage cette idée – l’art est avant tout une question d’émotions.

  • Lever House – un lieu d’exposition atypique 

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Carol Bove – Suissesse bien aimée. Une sculpture à l’aspect matifié perdue dans ce grand espace décloisonné. Elle semble presque abandonnée – malgré la gaité que son jaune peut donner. Lever House est un lieu propice à l’exposition de ces grands formats, au rassemblement surprenant d’oeuvres contemporaines. Depuis la fin de la rénovation du Lever House, la place en bas de la tour et l’entrée ont été utilisées comme galerie d’art pour la Lever House collection. 

Emilie Renault

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