Vacances côté Ouest…

Virage à l’Ouest cette semaine, version Atlantique, naviguer à bord des lumières de Yann Kersalé, se perdre dans les bois avec Eva Jospin à Trévarez, admirer le nouveau paysage de Landerneau transformé par Henry Moore, retrouver le Talisman à Pont Aven et pour terminer s’installer en terrasse sur le port de PIriac avec Zola. 

  • Eva Jospin – Domaine de Trévarez

Il était une fois un château dans le Finistère. celui de James de Kerjégu, diplomate puis homme politique. Il avait épousé en 1883,  la fille unique d’un banquier berlinois Fanny-Laure von Haber. Une « princesse » et un château perdu dans la campagne bretonne,  un vrai conte de fée !

Château de Trévarez

Son rêve  fut de construire un domaine immense, des tours, un parc romantique orné de bassins, rocailles… et aussi, surtout une demeure bénéficiant d’un confort ultramoderne, électricité, téléphone, ascenseur, eau courante, salles de bains, chauffage…  Une folie à 5 millions or de l’époque, aujourd’hui  18 millions €.

Il installa dans son palace néo-gothique, un mobilier Art Nouveau très en vogue,dessiné par Georges de Feure et commandé au magasin du même nom que le style « L’Art Nouveau »  de Siegfried Bing.

Nous sommes à la fin du XIXe siècle, le dernier château français en brique est élevé par l’architecte Walter-André Destailleurs  entre 1892 et 1907.  Malheureusement, James, n’aura pas le temps de profiter de son rêve, il meurt en 1908. Le château sera bombardé lors de la 2nde Guerre Mondiale.

Le domaine de Trévarez est un écrin enchanteur pour Eva Jospin, l’artiste qui s’inspire de la nature. Un travail sur la perspective, en utilisant un matériau : le carton qu’Eva sculpte à l’infini. En me dirigeant des écuries au château, les allées bordées de ramures gigantesques des rhododendrons, me font penser à ses oeuvres.

Eva Jospin – Domaine de Trévarez – Exposition dans les écuries.

Ici, elle est dans son élément, un décor parfait qui aurait pu être le sujet du peintre Hubert Robert.

Nous  connaissons Eva Jospin pour ses forêts en carton. cf article « Voyage au Centre de la Terre »  Elle aussi imagine un jardin merveilleux et crée une suite du XXIe siècle au roman de Trévarez, en installant Nymphée  dans l’une de ces fabriques du parc, juste à côte de ce somptueux Bassin de la Chasse. L’histoire continue à  l’intérieur d’une tourelle proche de ce grand salon détruit par les bombes, avec une autre oeuvre,  Ada,  prolifération vaporeuse de végétaux, lianes en carton et métal doré  qui accentuent cette impression de « Château de la Belle au bois dormant « .

Dans les Ecuries on peut se perdre à nouveau  dans le  Panorama exposé Cour Carré au Louvre en 2016, une fois encore, nous sommes encerclés par ces grands arbres en carton.

Les XVIIIe et XIXe siècles, sont toujours présents dans ces éléments divers qu’affectionne l’artiste, ce sera une grotte, à voir ici en maquette ou aussi grandeur nature à Chaumont.  Dans une autre salle, on peut découvrir des vitrines affublées de mécanisme et présentant chacune un panorama mais cette fois-ci inspiré par les Transparents de  Carmontelle.

En vous promenant dans le domaine, n’oubliez pas la collection de camélias et vous apprendrez peut-être comme moi que ses fleurs symbolisent le soleil levant sur un ciel rouge. Leur nom japonais est « Hinomaru » (disque solaire) même nom que pour le drapeau national du Japon.
Une visite enchanteresse tout au bout de la Terrre…

Eva Jospin – Regard d’artiste

Jusqu’au 14 octobre 2018

http://www.cdp29.fr/fr/presentation-trevarez-le-domaine-de-trevarez

 

  • Yann Kersalé – Musée de la Pêche à Concarneau

« J’ai, tout d’abord, été extrêmement interpelé personnellement mais aussi d’un point de vue patrimonial, général et public par le Musée de la Pêche et le chalutier à flot L’Hémérica. Ma volonté a été de marquer à l’intérieur d’un musée, lieu clos par définition, un objet extérieur qui peut être perceptible par tout un chacun. Pour ma raison personnelle, ayant travaillé sur ce type de pêche il y a fort longtemps, le navire a été une “apparition” pour moi. Une apparition tel un fantôme, pas cauchemardesque, mais plutôt un grand fantôme poétique. Cet objet, malgré sa rudesse et sa brutalité, apparaît finalement sous la forme d’un spectre aujourd’hui apaisé. J’ai eu les plus belles sensations de ma vie vis-à-vis de la lumière lorsque j’étais sur ce type de navire. » Yann Kersalé – Extrait de ‘entretien entre l’artiste et Estelle Guille des Buttes-Fresneau, directrice des musées de CCA. 

Yann Kesalé est un artiste sculpteur de lumière, Apparition est une exposition magique qui nous transporte dans son univers onirique. Juste à voir à Concarneau !

© Yann Kersalé – Croquis pour la création lumineuse dans la salle d’exposition du musée.

Apparition – Exposition par Yann Kersalé

Musée de la Pêche à Concarneau

Jusqu’au 6 janvier 2018

http://www.musee-peche.fr/fr/exposition

Yann Kersalé
  • Henry Moore – Fonds Hélène & Edouard Leclerc

Un sculpteur anglais à Landerneau, et pas n’importe lequel : Henry Moore (1898-1986) . Celui-ci investit non seulement les espaces d’exposition, mais aussi la ville et sur les quais nous sommes absolment séduits par cette Reclining Figure allongée sur les quais. Elles sont partout en bronze, en plâtre, pierre ou bois.

Une exposition organisée en partenariat ave la Henry Moore Foundation de Pery Green dans le Hertfordshire  là où se trouvait la maison de l’artiste.

A découvrir également les dessins du sculpteur qui sont présentés à cette occasion.

« la figure humaine est à la fois le sujet le plus exigeant que l’on puisse s’imposer, et celui que l’on connaît le mieux »  Henry Moore

Très à sa place également  cette sculpture en deux temps  « Two Piece Reclining Figure – Cut »  installée à Brest, on se demande si elle ne va pas avaler le nouveau téléphérique !

Elle est placée devant ces nouveaux Ateliers des Capucins, ancien couvent qui date de la fin du  XVIIe siècle et transformé après la révolution en lieu de production pour l’Arsenal,  Des pièces du  Charles de Gaulle ont été construites sur place.

Henry Moore

Les Capucins à Landerneau

Jusqu’au 4 novembre 2018

http://www.fonds-culturel-leclerc.fr/En-cours-642-17-0-0.html

 

  • Le Talisman de Paul Sérusier, une prophétie de la couleur – Musée de Pont Aven

“Comment voyez-vous ces arbres ? Ils sont jaunes. Eh bien, mettez du jaune ; cette ombre, plutôt bleue, peignez-la avec de l’outremer pur ; ces feuilles rouges ? Mettez du vermillon” Gauguin à Sérusier en octobre 1888 ; lors d’une séance de peinture au Bois d’Amour, mots rapportés par Maurice Denis.

Paul Sérusier (1864-1927) Le Talisman, L’Aven au Bois d’Amour, 1888
Huile sur bois, H. 27 ; L. 21 cm – Paris, musée d’Orsay, RF 1985.13
© RMN – Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

1888, année où Paul Sérusier peint au Bois d’Amour, sur les hauteurs de Pont Aven, cette étude sur un petit panneau en bois qui porte au dos une inscription « sous la direction de Gauguin ». Lorsqu’il le présente au Nabis, ceux-ci le baptisent le Talisman.

Talisman, un secret bien gardé par l’acquéreur de ce chef-d’oeuvre Maurice Denis, objet de toutes sortes de spéculations, il aurait été peint sur un couvercle de boîte à cigare : faux, Maurice Denis ne l’aurait jamais montré : faux ; il fut exposé en 1943  à la galerie Parvillée, à Paris.
Ce qui est sûr , cette peinture est une icône de l’art, une nouvelle façon  de peindre ce que l’on voit. Maurice Denis l’affirme dans son texte L’Occident en rapportant cette phrase de Gauguin. 

Dans cete exposition vous pourrez voir des oeuvres de Gauguin, Maurice Denis, Vuillard, Emile Bernard…

Ce tableau est exposé toute l’année à Pont-Aven.

Le Talisman de Paul Sérusier, une prophétie de la couleur

Musée de Pont-Aven

Jusqu’au 6 janvier 2018

https://www.museepontaven.fr/fr/content_page/62-a-voir

 

  • Un livre : Emile Zola – Les coquillages de M. Chabre. Edition Joca Seria

Pour terminer, je vous propose un passage à Piriac sur Mer avec une nouvelle d’Emile Zola. « Les coquillages de M. Chabre ». L’écrivain avait et  été charmé par cette station balnéaire qui lui a inspiré ce texte

Emile Zola – Les coquillages de M. Chabre. Edition Joca Seria

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