Victor Vasarely au Centre Pompidou

Optical Art

Op Art

Vasarely 1950-1958

Années disco, pop music … Une image psychédélique, un décor que tout le monde connaît, ce sont nos années 70.

Les pantalons pattes d’éléphant, des couleurs vives, une mode très dans le vent sur un air de liberté, d’insouciance, de nos glorieuses années.

Arny, 1967-1968
Papiers sérigraphiés, découpés et collés sur contreplaqué, 252
x 252 cm
Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris

Années Pompidou

Vasarely ! Même la politique s’en mêle. Un président très avant-gardiste, Georges Pompidou, est conquis et s’adonne aux couleurs cinétiques de l’artiste. Son portrait reste dans nos mémoires.

Vasarely parle d’un art d’intégration et non pas de décoration; pour lui, l’art doit sortir dans la rue .

Projet politique? l’artiste avait sa carte du Parti communiste, autre temple de la modernité du XXème siècle, avec son nouveau siège flambant neuf dessiné par Oscar Niemeyer.

Les débuts – Héritier du Bahaus

Zèbres-A, 1938 Encre de Chine et huile sur papier, 48,7 x 59,8 cm Collection particulière, en dépôt à la Fondation Vasarely, Aix-en-Provence

Des études à Budapest dans l’école du Bahaus seront le fondement de la culture vasarélienne où il découvre l’art abstrait, suivra un démarrage professionnel dans la pub, en tant que graphiste chez Havas, et son oeuvre Zèbres, créée en1938. Puis Belle-Isle qui est une révélation, sa concrétisation de l’abstraction.

 « Belle- Isle, été 1947. Les cailloux, les coquillages sur la plage, les remous, au large les brumes, le soleil, le ciel… dans les galets, dans les morceaux des bouteilles brisées, polis par le va et vient rythmé des vagues, je suis certain de reconnaître la géométrie interne de la nature… ». Vasarely

Hommage à Malévitch, 1954-1958 – Huile sur toile, 120 x 195 cm
Collection Louis Bogaerts

Un peu plus tard à Gordes, un autre moment clé, où se profile l’art cinétique. Il peint son Hommage à Malévitch (1954-1958), un carré noir et un carré blanc pivotant sur leurs pointes, positif/négatif, les formes bougent, se transforment.  Grand coloriste, il s’intéresse à la Théorie des couleurs de Willem Ostwald qui inspirera sa palette.

Pop music star

Le commissaire de l’exposition M. Gauthier devant la pochette du vinyle de l’album Space Oddity (1969) de David Bowie inspirée de l’œuvre CTA-25-BC (1968) de Vasarely.

Les artistes l’adorent, Michel Polnaref, David Bowie demandent à le rencontrer et deviennent les symboles de ce moment pop de la création de Vasarely. A la télévision, Françoise Hardy en robe Saint Laurent, Gilbert Bécaud dans une émission de Jean Christophe Averty chantent dans des décors Vasarely, les films sont à son image..

1960 « Folklore planétaire »

Vasarely et Yvaral – Salle à manger du siège social de la Deutsche Bundesbank, Francfort-sur-Le-Main 1972-3,2 x 11,60 x 7, 80 m (installation avec 3 côtés)

Vasarely propose une nouvelle politique de la peinture en opposition à l’art engagé. Il croit à la vertu politique de la beauté et crée un alphabet plastique.

Les débuts de l’informatique, le géant américain IBM collabore avec l’artiste pour concevoir une machine à la recherche d’une imagination artificielle.

Et pourquoi pas la Lune

Des projets, des idées, une conquête du Monde, aucune barrière, même dans l’espace, tout est possible pour l’artiste, qui réussit à faire embarquer ses créations dans la fusée… direction Lune ! Il avait obtenu que le spationaute Jean-Loup Chrétien emporte des œuvres avec lui, celles-ci sont signées par les trois spationautes russes et français.

« Oerveng Cosmos » 1982. Sérigraphie éditée à l’occasion du premier vol spatial habité franco-russe, Saliout 7, signée par les 3 astronautesVladimir Djanibekov,
Alexei Ivantchenkov, Jean-Loup Chrétien, 46,2 x 28,4 cm

Édition 119/500 –Fondation Vasarely, Aix-en-Provence

Renault, RTL, des images icôniques

Une conquête totale inimaginable, les Murakami et Koons en sont très loin, jusqu’à l’écoeurement. Que ce soit le logo de Renault conçu avec son fils Yvaral en 72 au moment du lancement de la R5, la façade de RTL aujourd’hui déplacée à la Fondation Vasarely, la banque… La culture populaire visuelle de son époque s’est appropriée la culture Vasarely, une sorte de polychromie du bonheur.

Victor Vasarely et Yvaral – Logo Renault, 1972
Enseigne en Plexiglas thermoformé et rétroéclairé
240 x 172 x 24 cm (sans le jambage) – Collection particulière

La gare Montparnasse inaugurée depuis deux ans commande en 1971 deux frises à Vasarely pour décorer le hall. Une campagne de restauration a été lancée, l’une de ces frises est déjà restaurée et l’autre le sera en juin 2019 par les restaurateurs d’art contemporain Alex Vanopbroeke & Aurélie Chevalier qui font des miracles sur des oeuvres parfois en miettes !

Gare Montparnasse – Frise Vasarely 1971 restaurée par Alex Vanopbroeke & Aurélie Chevalier
Work in progress by Alex Vanopbroeke, restaurateur d’art contemporain.

Un art populaire

Le peintre a voulu modifier les modes de conception. Un art disponible pour tous, des sérigraphies à volonté accrochées aux cimaises de nos salons, des objets décoratifs ou des tapis diffusent son oeuvre partout. Il donne naissance à une abstraction pop.

1976 Naissance d’une fondation

Une fondation à Aix en Provence, avec le projet de montrer ce que l’on pouvait faire avec son langage vasarélien, comment montrer ses tableaux, l’art cinétique dans toute sa splendeur.

L’architecture – la fondation Vasarely

Vasarely

Il réfléchit à une autre stratégie : l’architecture. Avec sa fondation, ouverte en 1976, il va pouvoir donner libre cours à ses désirs de création architecturales. La construction est une sorte de cathédrale de l’art cinétique, à la fois sa grande oeuvre et, en même temps, son erreur qui l’éloignera des institutions. Vasarely semble se débrouiller très bien seul, cette marque d’indépendance explique peut-être qu’il n’y ait pas eu de grandes rétrospectives dans les musées.

« Vega 222 » 1969-1970

Je quitte les Véga, les CTA de 1965 sortes de signaux extra-terrestres du cosmos qu’a voulu reproduire Vasarely. Un retour à la réalité d’une autre époque.
Une exposition à découvrir, rien que pour voir les oeuvres du début moins connues, elles sont magnifiques et sinon y aller juste pour ce retour aux belles années Pompidou très stimulantes.

Florence Briat Soulie

http://www.fondationvasarely.org/

https://www.centrepompidou.fr/fr/lib/Expositions

VASARELY
Le partage des formes
6 février 2019 – 6 mai 2019

Commissaires de l’exposition :
MICHEL GAUTHIER, conservateur, service des collections contemporaines
musée national d’art moderne,
ARNAULD PIERRE, professeur en histoire de l’art contemporain,
Université de Paris-Sorbonne (Paris IV)

5 commentaires

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