Art Paris / Art Fair 2019

TheGaze-list en 10 tableaux / 10 mots

Deux guests : Sandra Mulliez Hegedus & Thierry Forien, tous deux collectionneurs, passionnés d’art.

Chacun en 1h chrono m’a donné sa GAZE LIST. Des coups de coeur, des histoires, des fragments de vie, mes deux protagonistes, avec beaucoup de générosité, m’ont dévoilé leurs secrets artistiques et j’adore !

L’Amérique Latine est à l’honneur cette année dans l’enceinte du Grand Palais

Et voila top départ…

THIERRY & SANDRA : Rodrigo Sassi, issu du constructivisme brésilien des années 70 , fait l’unanimité de nos deux collectionneurs, l’artiste brésilien recycle des matériaux de récupération, un va et vient organique et calligraphique. Gallery Nosco

SANDRA : Sur ce même stand, Sandra souligne le travail de Paula Cortazar qui dessine sur les pierres, jeune artiste mexicaine, une oeuvre empreinte de sensibilité et de poésie.

SANDRA : José Luis Martinat qui capte le public avec ses phrases choc, une oeuvre à la fois précieuse et brute, un message « Un pays pour le futur » brodé au fil d’or sur une toile récupérée dans son jus, tachée, ou encore juste cette brique avec ce mot qui fait froid « les condamnés » peint comme une calligraphie. José Luis et son frère jumeau, péruviens, sont très connus pour leurs interrogations sur les sociétés post-coloniales. Galerie Younique.

Vive les femmes

2019 Art Paris sous le signe des femmes – A gaze at women artists in France – 25 femmes artistes sous l’égide de l’association :

x AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions

THIERRY : Anna-Eva Bergman, est dans cette sélection, Thierry m’entraîne galerie Jérome Poggi qui la représente. L’artiste norvégienne était la femme de Hans Hartung, j’aime beaucoup ses astres qui font écho avec la Lune, nouvelle exposition du Grand Palais, où elle est d’ailleurs présente.

SANDRA : Tania Mouraud galerie Claire Gastaud, art et liens sociaux ?

THIERRY : Orlan une femme spéciale, transgressive qui utilise son corps, son visage dans sa série Self hybridations, des portraits retouchés, chirurgical ou digital ? on ne sait plus. Une réflexion sur les stéréotypes. Galerie Ceysson & Bénétière

THIERRY & SANDRA : Tous les deux adorent Agnès Thurnauer connue pour ses détournements de genre, Andie devient Annie ! changements de sexe pour ces artistes, elle fait référence à une histoire de l’art écrite par des hommes! Elle joue sur le pouvoir des mots avec ses sculptures de lettres. La grande toile Land & Language évoque la question de la migration et du langage, l’adaptation. L’artiste s’est associée à un poète anglais. La Patinoire Royale – Galerie Valérie Bach

THIERRY : Dans cette même galerie, Thierry me montre aussi Alice Anderson, artiste performeuse qui danse devant Itinéraires d’un corps sculpture performative en fil métallique cuivré. http://www.prvbgallery.com/

Art brut

SANDRA : J’adore les petites phrases très enthousiastes de Sandra touchée par tous ces artistes qu’elle suit et collectionne, « ils me touchent énormément » qui dit tout de go « c’est de l’art brut, je trouve dingue Hervé Bohnert » J.P. Ritsch-Fisch Galerie.

SANDRA : Sandra s’arrête sur sa dernière acquisition, « Life on other planets is difficult » de Pierre Ardouvin. Galerie Praz Delavallade

Etoiles du Sud

L’art de l’Amérique Latine, 60 artistes représentés.

Amazones – collection de Catherine Petitgas

THIERRY : une collection réunissant des femmes artistes, du Bassin Amazonien, la plupart brésiliennes.

Des messages forts comme celui des disparus dont les portraits apparaissent en s’approchant de près des tableaux de Lygia Clark, cette dernière est une figure emblématique du constructivisme brésilien.

Thierry et la collectionneuse Catherine Petitgas posent devant la grande fresque Feria de Verao de Beatriz Milhazes, de la couleur, une ambiance de carnaval qui dénonce aussi la pauvreté. Catherine Petitgas préside Fluxus Art Project, une association franco-britanique qui finance des jeunes artistes pour les aider à exposer outre-Manche ou inversement.

Un regard particulier

THIERRY : Celui de Ruud van Empel, qui joue avec les visages, à qui appartiennent ces yeux, ces oreilles, le photographe hollandais fabrique ces personnalités étranges qui n’existent pas, en assemblant des détails anatomiques divers. Galerie Flatland (Amsterdam)

Architecture

SANDRA : Hector Zamora, mexicain a vécu au Brésil et maintenant vit à Lisbonne en résidence, « Il fait partie de ma famille. » En 2016, il a exposé au Palais de Tokyo et à partir du 24 mai, à côté de Barcelone, il sera dans le projet Solo Houses imaginé par Christian Bourdais – Solo Galerie.

Dans l’atelier

SANDRA : Solo show de Béatrice Casadesus, x AWARE. Comme si on y était… dans son atelier. Un travail de peinture pointilliste inspiré de l’Extrême-Orient. Elle utilise le papier bulle. Une artiste qui compte! galerie Dutko.

Oui à la peinture

SANDRA : Les références des grands Maîtres de la Renaissance au XIXe qui inspirent Paz Corona, chilienne, psychanalyste et très française, pour qui la peinture est très importante, une interprétation de l’Histoire de la peinture. Elle peint celle du Maître Fra Filippo Lippi qui peignait sa femme nonne et son enfant en Vierge à l’enfant, un révolutionnaire qui s’enfuit, protégé par Côme de Médicis. Ou Courbet parce qu’il était libre. Elle voit sous les images, une pensée par la peinture. Galerie Les Filles du Calvaire

Asie – Deux artistes présents à Chaumont sur Loire

THIERRY : Un prix Nobel de littérature, Gao Xingjian, galerie Claude Bernard qui présente ses encres si poétiques où apparaissent ici et là des silhouettes.

THIERRY : un autre artiste chinois Ma Descheng, 67 ans, celui qui a dit NON à Mao. Leader du groupe des Etoiles, il a fondé ce mouvement en 1979. 10 ans avant Tien’Anmen. Premier groupe d’artistes dissidents. Son thème de prédilection est en sculpture et peinture : le corps de la femme qu’il utilise pour exprimer ses combats pour l’amour et la liberté. Une rétrospective lui est consacrée au Domaine départemental de Charamande (Essonne) jusqu’au 28 avril Galerie A2Z Art Galleryhttp://chamarande.essonne.fr/

SANDRA : La Fratrie, ses préférés les Heaven « Heaven is a place where nothing ever happens » School Gallery

« c’est mon côté Alice au Pays des Merveilles, Charlie et la Chocolaterie, je suis étrangère et je me suis créé mon territoire. Ma collection constitue mon monde » Sandra Mulliez Hegedus

Thierry Forien, passionné d’art et de culture sous toutes ses formes, Thierry Forien est collectionneur d’art classique et contemporain. Il est membre du Conseil d’Administration des Amis du Palais de Tokyo et a été Président pendant  trois ans du Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo et membre de l’ADIAF. Il soutient activement le Centre de Création Contemporaine Olivier Debré à Tours et est administrateur de la fondation ThalieLab à Bruxelles. Thierry Forien est régulièrement appelé à participer à des jurys et comités de sélections.

Sandra Mulliez Hegedus, brésilienne et très française vit en France depuis 1990, à la fois philosophe, artiste, performeuse dans les années 80. Elle a créé en 2009 SAM Art Projects, association depuis 2013, projet de mécénat destiné à promouvoir, par le biais de résidences d’artiste et par l’attribution d’un prix, l’œuvre d’artistes étrangers en France, et d’artistes Français à l’étranger. Il y a deux jours, les deux futurs résidents SAM 2020 ont été annoncés : Libia Posada et Maxwell Alexandre.

Maxwell Alexandre (Marie-Ann Yemsi) : Né à Rio de Janeiro, 1989, il vient d’une favela, la où il vit encore. Son travail est une réflexion autour du lien entre l’histoire sociale de son pays et les problèmes qui persistent dans la réalité sociale brésilienne contemporaine. La foi est un élément important dans sa création, il devient une performance à part entière. Dans ses peintures de grand format, il fait des parallèles subtils entre l’art et l’église-secte, il met en scène des scène de violence etc. A la galerie A Gentil Carioca, qui le représente, il met en scène son baptême ainsi que son mariage.          

Libia Posada (Annebelle Ténèze) : 1959, Medellin. Artiste peu connue et basée dans sa ville natale, elle a une formation en médecine ainsi qu’en art. Au centre de son travail on trouve l’importance qu’elle attribue au soin corporel, d’un point de vue médical. Ce dernier est pour elle une création artistique à part entière.  Une forte attention est donnée à l’intimité du parcours personnel des femmes de son pays, intimité et force qui  l’inspirent et qu’elle représente sous forme de dessins sur le corps. Une frappante série photographique de l’artiste représente les violences conjugales des femmes colombiennes.

Florence Briat Soulié

Karina Bisch – Galerie Thomas Bernard