ArtBrussels + 3 artistes + 5 expo à Bruxelles

Paris-Bruxelles, 3 jours, une foire Art Brussels, 3 musées dans la capitale belge. J’ai pu déambuler dans les allées du Tour & Taxis à la rencontre des galéristes, artistes, collectionneurs, tous présents, à ce rendez-vous incontournable de l’art contemporain.

Prochaine édition 23-26 avril 2020.

https://www.artbrussels.com/fr

Art Brussels 2019

Artistes & Expositions

Pendant la foire, j’ai rencontré 3 artistes belges : Agnès Guillaume, Wim Delvoye , Sophie Whettnall, tous les 3 ont une exposition qui leur est consacrée dans les institutions bruxelloises.

Un tableau mythique

J’ai pu voir le célèbre tableau de David représentant l’assassinat de son grand ami « l’ami du peuple » Marat par la belle Charlotte Corday. Un Marat beau musclé et très idéalisé par le peintre, il est représenté, prenant un bain pour soulager sa maladie de peau.

Jacques Louis David (1748-1825) « Marat assassiné » 1793

Sur ce sujet 2 livres Les égéries de la Révolution et Le dernier bain :

« Mais la Mort de Marat n’est pas exposée au musée Carnavalet, ni au musée Lambinet, ni au Château de Versailles, dans les salles consacrées à l’histoire de France. Non le tableau de David est en Belgique , au musée des Arts royaux . – un comble pour ce peintre, républicain convaincu, qui eut parmi ses amis les grands noms de la Convention. La gloire pothume est railleuse et Bruxelles est trop loin. » Extrait du roman de Gwenaëlle Robert Le dernier bain éditions Robert Laffont.

Les égéries de la Révolution – Jean et Marie-José Tulard . Robert Laffont

Enfin, je me suis arrêtée au Wiels, musée d’art contemporain qui se trouve dans une magnifique construction industrielle moderniste, ancienne brasserie, pour découvrir l’exposition d’Ellen Gallagher, artiste que j’avais déjà remarquée au Quai Branly à l’occasion de l’exposition The color line en 2016.

Et sur le chemin, s’est imposé un arrêt à la Fondation Boghossian pour admirer les années 30 de la Villa Empain.

Musées Royaux des Beaux Arts

Agnès Guillaume

Mais pour commencer, rendez-vous dans les Musées Royaux des Beaux Arts, où je rencontre Agnès Guillaume qui nous entraîne dans son monde en 4 temps 4MY’S : My Thoughts (mes pensées), My Roots (mes racines), My Fears (mes peurs), My Nights (mes nuits).

Agnès Guillaume « You said love is eternity » 2015

4 MY’S

4 installations empreintes de poésie, de nature, le temps qui passe, articulées autour de 4 films associés à 4 textes des écrivains Paul Ardenne, Caroline Lamarche, Marie-Laure de Cazotte et Marc Lambron, chacun devait écrire librement sur une des 4 vidéos. Attention MY ne veut pas dire Moi pour l’artiste, My c’est pour que chacun puisse s’approprier ses images, et interpréter à sa guise les oeuvres. Agnès Guillaume construit et imagine des oeuvres et nous laisse développer à partir de celles-ci nos propres sentiments, faisant appel à notre mémoire visuelle. Moi je rêve devant ce ballet de méduses qui me fait penser, je ne sais pas pourquoi à Delphine Sélig la fée de Peau d’Ane. Agnès Guillaume met en scène ces grands oiseaux noirs ou encore un oignon rouge qui devient une fleur à qui on enlève une à une ses pétales…

Oeuvres sur papier issues des vidéos

Agnès Guillaume réalise à partir de ses vidéos des oeuvres sur papier, cela peut être des tirages numériques qu’elle peut aussi repeindre, retravailler en y ajoutant différents éléments comme de la terre…

JustMen

Agnès Guillaume « JustMen » Broderies et techniques mixtes sur calicot. 2018-2019

Dans la salle du haut, à côté de la sculpture Gilles-Lambert Godecharle (1750-1835) Sphinx enlevant Syrinx, 1804, trois thèmes : les bouches, les broderies d’hommes nus, et la terre. Pour les cette série de broderies, l’artiste a mis à nu inconnus, amis et les a brodés en leur rajoutant des éléments absurdes comme un champignon géant, elle les a nommés les JustMen.

« Ce qui m’amuse c’est d’entendre ce que les gens en disent, c’est souvent très inattendu pour moi, parfois très opposé, les réactions peuvent être très différentes » Agnès Guillaume

Actualité Agnès Guillaume


4 MY’s +, Musées Royaux des Beaux-Arts, Brussels jusqu’au 31 mai 2019 Commissaire de l’exposition : Pierre-Yves DESAIVE


Labyrinthes, solo show, Château de Chimay jusqu’au 15 octobre 2019

Wim  Delvoye 

Autre artiste belge très contestataire, connu pour avoir exposé au Louvre sa flèche gothique Suppo de 13 mètres sous la pyramide et bien sûr ses cochons recouverts de tapis persans royalement installés dans les appartements Napoléon III.

Tradition – Consommation

Wim Delvoye transpose l’art traditionnel sur des objets de consommation

Les motifs islamiques l’inspirent, il a un projet de musée en Iran, pays qui l’attire beaucoup.

Ses cochons sont mis en scène de façon très luxueuse, l’animal prend la place du roi des animaux. Il contraste avec le côté interdit dans plusieurs religions et c’est aussi un produit de grande consommation. Le cochon devient précieux.

Wim Delvoye « Maserati 450s », aluminium repoussé 2015 et Pierre Alechinsky

Une vie de cochon

Wim Delvoye va jusqu’à développer un élevage en Chine, ses cochons sont très bien traités, ils vivent tranquillement leu vie et sont tatoués à leur mort. Une manière à lui de dénoncer aussi le traitement fait aux animaux.

Un jour un visiteur a voulu être lui aussi tatoué et exposé. Cela  évoque l’histoire de l’homme tatoué par Soutine.

Une passion le gothique, Violet Le Duc

Son oeuvre fait souvent référence à l’histoire de l’art, que ce soit dans ses cathédrales gothiques, ses vitraux ou aussi ces petits formats en marbre rappelant les écrans qui reproduisent une image à partir d’une capture d’écran, clin d’oeil à la perspective de Donatello, esthétique et  technologie se retrouvent. L’objet mécanique devient un tableau qui se trouvera un jour accroché sur les cimaises d’un musée ou d’un collectionneur.

Wim Delvoye

Wim Delvoye, le provocateur!

Une idée inutile et chère, il crée une machine qui ne sert à rien ! Elle doit juste faire parler d’elle : la scandaleuse machine à  Cloaca, une évocation du Coca Cola, le pire c’est que cela marche.

Michel Onfrey parle d’une machine qui chie de l’art !! 

Certains chefs iront jusqu’à proposer des menus gastronomiques à ingérer par la machine.

En bref une exposition surprenante à ne pas rater !

Jusqu’au 21 juillet 2019

Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique

Commissaire de l’exposition : Pierre-Yves DESAIVE

Sophie Whettnall / Etel Adnan

La banquise, la forêt et les étoiles

La femme africaine

L’exposition commence par un triptyque vidéo des femmes africaines, avec beaucoup de respect, l’artiste a voulu montrer la femme africaine qui tous les matins marche plus de 10km. Elle met en évidence ces femmes qui passent, portant des grands paniers sur leurs têtes, parfois aussi avec leur bébé. Une vidéo en trois temps, les femmes apparaissent et disparaissent en boucle dans un paysage de savane, c’est très beau.

Sophie Whettnall

La banquise les questions 

Dans la deuxième salle, nous rentrons dans un univers pastel couleur chamallow sous un ciel argenté : la banquise et les étoiles. Sophie Whettnall a voulu une interaction de son œuvre dans l’architecture de la centrale. Douceur et violence s’affrontent rappelant les dangers du réchauffement de la banquise.

Matériaux utilisés pour la banquise douceur pastel des chamallows, renforcée par la matière de la mousse sculptée dans des chutes d’usine contraste par rapport au froid et la rigidité de la glace.

L’œuvre de Sophie Whettnall fait penser à cette grande voile solaire dans laquelle se lovent le narrateur et sa compagne dans la « Planète des singes » de Pierre Boulle. L’artiste voit d’ailleurs sa création comme un cocon rétractile dont les dimensions s’adaptent à sa volonté.

Sophie Whettnall – Etel Adnan. La banquise, la forêt et les étoiles 04.04 > 04.08.2019

Immensité du paysage et la façon intimiste sont deux points communs des deux artistes.

Dans cette exposition Ethel  Adnan présente plusieurs techniques peintures encres, à chaque fois des petits formats. A la fois écrivain et peintre, l’artiste américano-libanaise, vit à Paris et à été reconnue par la Documenta 13 en 2012.

Centrale for Contemporary Art – Jusqu’au 4 août 2019

Commissaire d’exposition : Carine FOL

A voir aussi :

Fondation Boghossian / Villa Empain

Flamboyant – un art de vivre dans les années 30

jusqu’au 24 août 2019.

Villa Empain – Fondation Boghossian

La Villa Empain qui n’a jamais pu être vraiment terminée est enfin meublée pour la durée de cette exposition d’un mobilier années 30. Pour ceux qui aiment la décoration et l’architecture, à voir absolument, la construction est emblématique de cette époque et a malheureusement subi de nombreuses mésaventures. Son propriétaire, Louis Empain qui avait passé la commande de cette maison, n’avait que 22 ans et n’y a pratiquement jamais habité. Il l’a ensuite donnée à la Belgique pour en faire un musée. Mais cela ne s’est pas passé ainsi, et c’est l’URSS qui l’a récupérée pour son ambassade, entrainant destruction de nombreux éléments décoratifs dont la verrière, s’en est suivi un procès gagné par Empain qui l’a vendue. Elle appartient aujourd’hui à la Fondation Boghossian. Les mobiliers de Mallet Stevens, Pierre Charreau … une affiche de Magritte, des tableaux de Matisse… défilent sous nos yeux dans un décor de rêve. A noter la collection de papiers peints qui sont sublimes à découvrir chez Masureel collection Khroma / Gatsby http://www.khroma.be/en/collection/Gatsby

Commissaire d’exposition : Louma Salamé

https://www.villaempain.com/expos/flamboyant/

Au Wiels

Mario García Torres : Illusion Brought Me Here

Jusqu’au 18 août 2019

WIELS Restaurant

Très agréable de faire un tour dans ce musée d’art contemporain , on peut y déjeuner rapidement, les plats proposés sont bons et bios.

Ellen Gallaher

J’y ai vu l’expo d’Ellen Gallagher qui était très intéressante, mais malheureusement terminée.

Florence Briat Soulié

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