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2019 / 2020 des expositions Ă  voir

🇬🇧 ENGLISH VERSION

Un Ă©ventail d’expositions s’offre Ă  nous pendant les fĂȘtes, de l’aventure moderne d’un Maharajah au MAD Paris, Ă  l’éveil des sens, musĂ©e de Cluny des tapisseries du XVe siĂšcle reprĂ©sentant la cĂ©lĂšbre Dame Ă  la Licorne ou encore au MusĂ©e de l’Orangerie, l’histoire de FĂ©nĂ©on, un homme fanstasque qui aimait l’art et les artistes, et pourquoi pas l’abstraction de Hans Hartung au MusĂ©e d’Art Moderne de Paris et pour finir de la fantaisie japonaise avec le cĂ©lĂšbre Murakami, galerie Perrotin et vite vite ce week-end, derniers jours pour se perdre dans les voyages du photographe Raghu Rai Ă  l’Institut.

AcadĂ©mie des Beaux-Arts – Raghu Rai « Voyages dans l’instant »

Attention derniers jours, jusqu’au 5 janvier 2020

Raghu Rai a reçu le 30 octobre dernier, le prix de la photographie de l’AcadĂ©mie des Beaux-Arts – William Klein. CrĂ©Ă© en 2019, ce prix est remis tous les 2 ans en rĂ©compense d’une carriĂšre et est dotĂ© de 120000 €

Raghu Rai « Pluie et vent au Taj Mahal » Agra 1984

« En Inde, comme dans le reste du monde, nous vivons une Ăšre de millions d’images Ă©phĂ©mĂšres.Heureusement, une bonne
photographie peut communiquer des niveaux plus profonds d’expĂ©rience humaine ; elle peut changer notre vision du monde
et ouvrir la possibilitĂ© d’une autre vision, d’un Ă©veil. (
)
 » Raghu Rai

Raghu Rai est nĂ© en 1942, Ă  Jhang (Inde britannique – actuel Pakistan), il intĂšgre en 1971 l’agence Magnum suite Ă  la proposition de Henri Cartier Bresson.

Mitcha et Raghu Rai dans le jardin de leur maison Ă  Khan Market, New Delhi, 1989. DĂ©tail d’une photo de Sebastiāo Salgado.

De sa toute premiĂšre photo, celle d’un Ăąnon en 1964, le photographe transmet Ă  chaque fois une Ă©motion forte, il nous livre un tĂ©moignage Ă©mouvant et libre d’une rĂ©alitĂ© indienne, des scĂšnes de la vie de tous les jours, les couleurs vives, le mouvement sont suggĂ©rĂ©s par l’artiste. Il nous offre toute la force d’une image en noir et blanc, celle de mĂšre TĂ©rĂ©sa en priĂšre Ă  Calcutta ou celle encore du lien entre son pĂšre et son fils, symbolisĂ© par une poignĂ©e de mains.

Si vous ĂȘtes Ă  Paris, n’attendez pas, il ne vous reste plus que quelques heures pour voir ces magnifiques oeuvres.

Commissariat :

Jean-Luc Monterosso, correspondant de la section de photographie de l’AcadĂ©mie des beaux-arts
Bernard Perrine, correspondant de la section de photographie de l’AcadĂ©mie des beaux-arts

Palais de l’Institut de France, 27 quai de Conti, Paris VIe
Du 20 novembre 2019 au 5 janvier 2020
Exposition ouverte du mardi au dimanche de 11 heures Ă  18 heures – EntrĂ©e libre Institut de France

Les collections du musée de Cluny sens dessus dessous « Cinq sens, un écho à la Dame à la Licorne »

MUSÉE DE CLUNY – L’ART DE LA BRODERIE AU MOYEN-ÂGE – INFORMATIONS

Jusqu’au 20 janvier 2020Le musĂ©e de Cluny Ă  Paris est l’un des musĂ©es mĂ©diĂ©vaux les plus cĂ©lĂšbres au monde. Le musĂ©e possĂšde de nombreux objets merveilleux du Moyen Âge et possĂšde une architecture magnifique. L’exposition principale du musĂ©e est La Dame Ă  la Licorne, une belle collection de six tapisseries avec une histoire passionnante.  Les tapisseries Ă  dĂ©cor « millefleurs » devaient ĂȘtre vues dans un ordre spĂ©cifique, chaque tenture vous entraĂźnant plus loin dans le monde spirituel que la prĂ©cĂ©dente. La premiĂšre tapisserie est tactile, car c’est le plus physique des cinq sens. Viennent ensuite le goĂ»t, l’odorat, l’olfaction et enfin la vue. La derniĂšre tapisserie est considĂ©rĂ©e comme un sixiĂšme sens. Cette derniĂšre a Ă©tĂ© appelĂ©e Mon seul dĂ©sir car cette inscription est brodĂ©e sur la tente derriĂšre la femme, on est en plein dans « l’amour courtois » .  Une exposition qui vaut le dĂ©tour !     

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Moderne Maharajah, un mécÚne des années 1930.

Jusqu’au 12 janvier 2020

Le MusĂ©e des Arts DĂ©co prĂ©sente l’univers de Yeshwant Rao Holkar II : le Maharajah d’Indore, son portrait peint par Bernard Boutet de Monvel  vendu aux enchĂšres par Sotheby’s avait obtenu le prix record de 2, 499 millions € . Le mobilier avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dispersĂ© par cette mĂȘme maison de vente en 1980 Ă  Monaco.

Extraits de lettres de sa femme Ă  Bernard Boutet de Monvel.

17 janvier 1928  «  j’oubliais de te dire que le Pape a aiguillĂ© vers toi le Maharajah d’Indore, beau comme un astre, sportif et aimant les arts. Il veut son portrait, il est de passage Ă  Paris et, en l’absence du MaĂźtre, il viendra me voir, voir ta maison. A ton retour, profitant de quelques vacances car il s’éduque en Angleterre, il se fera mettre au carreau  »

21 janvier 1928  « Hier visite du Maharajah (
) trĂšs curieux personnage, plein de caractĂšre, cela t’amuserait follement de l’empoigner et de le carreler j’en suis sĂ»re. Mais ce qui me semble encore plus intĂ©ressant, c’est qu’il possĂšde Ă  Indore un palais magnifique dont l’agencement intĂ©rieur lui dĂ©plait, tout est Ă  refaire. Le factotum a demandĂ© si la dĂ©coration  t’intĂ©resse, tu parles, je lui ai dit en d’autres termes que tu en raffoles  »

Man Ray (Emmanuel Radnitzky dit) « Le maharajah et sa femme, vers 1927 devant le jeu d’échecs dessinĂ© par Man Ray. /Man Ray, The Maharaja and His Wife, c. 1927 © Man Ray 2015 Trust / ADAGP, Paris, 2019; Photo © Centre Pompidou,

Le  merveilleux roman de ce couple trĂšs jeune qui va se passionner par la construction de cette oeuvre d’art totale entre 1929 et 1934 dans un contexte politique compliquĂ© sous la coupe de l’Empire Britanique. Il sera un des derniers Ă  abdiquer aprĂšs leur dĂ©part. Sa rencontre avec le collectionneur et homme de lettres Henri-Pierre RochĂ© auteur de Jules et Jim sera le point de dĂ©part d’une aventure des temps modernes, avant-gardiste dans l’Inde traditionnelle, il leur prĂ©sentera Jacques Doucet Ă  qui le Maharajah rend visite, il gardera un souvenir exceptionnel et confirmera sa volontĂ© de bĂątir un palais trĂšs contemporain.

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Le Maharajah a fait construire le palais Manik Bagh,  trĂšs moderne pour l’époque, juste aprĂšs la crise de 29, une aubaine pour l’architecte Eckart Muthesius (1904-1989) et les artistes qui ont contribuĂ© Ă  ce projet. Louis Sognot, Jean Puiforcat, Eileen Gray, Le Corbusier
  Un couple moderne, fascinant, trĂšs beaux tous les deux, ils sont photographiĂ©s par Man Ray, on peut avec plaisir regarder toutes ces photos intimes retraçant leur histoire, parfois Ă©tonnamment, le photographe saisit le couple contemplant une oeuvre d’art.

Un autre personnage extraordinaire est Ivan Da Silva Bruhns (1881-1880), autodidacte, inspiré par le cubisme, il a réalisé de somptueux tapis aux motifs abstraits.

Ivan Da Silva Bruhns, tapis de la chambre du Maharajah d’Indore, vers 1930 CrĂ©dit Photo EDTR Photography.

Seul regret, ils ne sont pas présents, ils sont conservés au Musée de Canberra en Australie.

« Mes deux derniers oiseaux le noir et blanc sont ceux oĂč je me suis approchĂ© le plus de la mesure juste.
Je me suis approchĂ© de cette mesure au fur et Ă  mesure que j’ai pu me dĂ©barrasser de moi mĂȘme  »
extrait de lettre de Brancusi au Maharajah .

Marcel Duchamp et Henri-Pierre RochĂ©,  furent les marchands du sculpteur et quand le collectionneur John Quinn est mort , ils ont  l’idĂ©e de racheter ses 18 sculptures de Brancusi et soutiennent ainsi la cĂŽte en les plaçant  judicieusement dans des collections.

Takashi Murakami

GALERIE PERROTIN – TAKASHI MURAKAMI – INFORMATIONS

C’était jusqu’au  21 DĂ©cembre 2019 Ă  la galerie Perrotin, on pouvait voir une sĂ©rie d’oeuvres de l’artiste japonais Takashi Murakami. On se souvient que pendant la Fiac, sa cĂ©lĂšbre citrouille exposĂ©e Place VendĂŽme avait due ĂȘtre retirĂ©e pour cause d’intempĂ©ries.  Dans cette exposition on peut remarquer la diversitĂ© de son travail et les mĂ©thodes qu’il utilise dans la crĂ©ation de ses oeuvres. On peut retrouver son personnage iconique Mister DOB– DOB Ă©tant le diminutif de l’expression d’argot japonaise  » dobojite «  signifiant : pourquoi . L’artiste n’hĂ©site pas Ă  se reprĂ©senter sous forme de caricature.     

Hans Hartung la fabrique du geste

Hans Hartung – MusĂ©e d’art moderne de Paris – Informations

Jusqu’au 1er mars  2020

Une grande rĂ©trospective de Hans Hartung (1904-1989) inaugure la rĂ©ouverture du musĂ©e aprĂšs  quelques mois de fermeture pour rĂ©novation.  RĂ©trospective trĂšs (trop?) copieuse servie par une scĂ©nographie d’une blancheur Ă©clatante
On aurait aimĂ© un peu plus de rythme et de diversitĂ© d’ambiance pour prĂ©senter des tableaux certes d’un trĂšs grand artiste, mais dont la sĂ©lection aurait pu ĂȘtre un peu plus prĂ©cise . (voir article prĂ©cĂ©dent)

Fénéon, les temps nouveaux de Seurat à Matisse

FĂ©lix FĂ©nĂ©on – MusĂ©e de l’Orangerie – Information

Jusqu’au 27 janvier  2020

Au MusĂ©e de l’Orangerie, on peut voir actuellement une exposition autour d’un personnage passionant :  FĂ©lix FĂ©nĂ©on (1861-1944) .  Critique d’art, collectionneur, directeur de galerie, ami des artistes, il s’est crĂ©Ă© un univers autour des artistes majeurs de son Ă©poque. Il a beaucoup militĂ© pour la libertĂ© d’expression. On peut voir exposĂ©s des Seurat sublimes, la dĂ©couverte de sa peinture lui a permis de donner un nom Ă  ce courant artistique le nĂ©o-impressionnisme.

En passant devant les NymphĂ©as de Monet, vous pouvez aussi voir les photographies de Patrick Tosani qui seront prĂ©sentĂ©es jusqu’au 17 fĂ©vrier 2020.

Florence Briat Soulié

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