James Tissot

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James Tissot (1836-1902), l’ambigu moderne au Musée d’Orsay

Nouvelles dates 23 juin – 13 septembre 2020

James Tissot – Musée d’Orsay

PAR MARIE SIMON MALET

ET DEUX VIDEOS DE CYRILLE SCIAMA, DIRECTEUR DU MUSEE DES IMPRESSIONNISMES ET CO-COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION

Vue du Musée d’Orsay, avril 2020. ©Thegazeofaparisienne

Cela doit ressembler à une apparition : toutes les toiles sont accrochées sur les cimaises des salles absolument désertes du musée d’Orsay… Il ne manque plus que l’éclairage et les derniers cartels ! C’est une exposition fantôme que personne n’a vue, dont l’inauguration était prévue le 24 mars et qui a fermé ses portes avant même de les ouvrir au risque d’y accueillir l’indésirable coronavirus. Terrible ironie du sort dont Cyrille Sciama, spécialiste de l’œuvre de Tissot, me dit qu’elle aurait amusé le peintre. Tissot, le déraciné, l’artiste français (qui changea son prénom de Jacques-Joseph, trop classique, pour un James plus chic selon l’anglophilie en vogue) fut jugé trop anglais par ses compatriotes à son retour en France, après un exil volontaire de onze années à Londres. 

Musée d’Orsay – Affiche de l’exposition « Tissot, l’ambigu moderne » © The Gaze of a Parisienne.
Sur l’affiche : « The Thames, » 1876 Huile sur toile, 74,8 × 118 cm Wakefield, Wakefield Council Permanent Art Collection 

Tissot, dont la dernière rétrospective parisienne datait de 1985 (il y a 35 ans donc, au musée du Petit-Palais), aurait fait preuve de philosophie, d’élégance à coup sûr, devant cet invraisemblable faux-bond !   

Merci Florence 

de me donner l’opportunité d’écrire un article sur James Tissot. Cela semble un peu surréaliste mais cela m’a permis d’imaginer cette exposition grâce à mes échanges passionnants avec Cyrille Sciama et de partager, du moins je l’espère, mon admiration pour ce peintre de génie. 

Un mot de Cyrille Sciama, directeur du Musée des Impressionnismes à Giverny et co-commissaire de l’exposition James Tissot, l’ambigu moderne au Musée d’Orsay

Tissot me subjugue depuis longtemps, depuis qu’étudiante en histoire de l’art, je faisais des recherches à propos des liens très féconds qui existèrent entre mode et peinture (mon premier livre) au XIXème siècle et le rôle déterminant de la mode dans l’avènement de la modernité. Tissot savait qu’une belle robe, aussi exquise soit-elle, ne fait pas un bon tableau. Il fut très innovant dans la composition de ses toiles, y disposant avec brio, décors, vêtements, accessoires, attitudes comme autant de signes à décrypter. Il a su jouer avec les codes de la mode et de la société élégante d’une manière tout à fait unique et éblouissante. 
Quand pourra-t-on visiter l’exposition Tissot, l’ambigu moderne, dont le titre et la merveilleuse affiche invitent à une redécouverte ? Pourra-t-on seulement la voir? Initialement programmée entre le 24 mars et le 19 juillet 2020, dans le contexte actuel où tout reste incertain, personne ne sait encore si la date de clôture sera reportée, entreprise d’une complication extrême.


Tissot aux Etats-Unis


L’exposition Tissot est un projet de longue date initié par le musée d’Orsay en collaboration avec les Fine Arts Museums (Legion of Honor/musée des Beaux-arts) de San Francisco où elle a été présentée du 12 octobre 2019 au 9 février dernier sous le titre, James Tissot : fashion and Faith. Aux Etats-Unis, le peintre est peu connu, il s’agit même de sa première rétrospective sur la côte Ouest. Les équipes franco-américaines ont travaillé ensemble mais les deux expositions sont différentes. La co-commissaire Melissa Buron (directrice du département des arts des Fine Arts) avait choisi de mettre en exergue la mode et la peinture religieuse : Tissot, on le sait moins, consacra les quinze dernières années de sa vie à illustrer la Bible et la vie de Jésus. La mode est plus attendue. 

James Tissot – « October » « Octobre »1877, Montréal, musée des Beaux-Arts.Exposition du musée d’Orsay é » juin – 13 septembre

Les visiteurs de l’exposition américaine étaient accueillis par l’un des tableaux emblématiques du peintre, October (1877- musée des Beaux-Arts, Montréal) où Kathleen Newton, la muse, l’amoureuse, est saisie comme arrêtée dans une promenade, sous une branche de marronnier aux feuilles d’or retombant sur le sol. Ce grand tableau est fascinant, Tissot prouve qu’il est un excellent coloriste : les tonalités mordorées du feuillage offrent un contraste théâtral avec le noir de la veste brodée, du chapeau et de sa jupe à tournure aubergine -un faux-noir subtil-; et un génie dans le rendu des textiles. Cette qualité a été souvent rapprochée de ses origines; à Nantes, où il est né en 1836 et a vécu jusqu’à ses vingt ans, son père possédait un commerce de draperies florissant et sa mère était modiste. Etre né « dans le milieu de la mode » ne donne pas forcément un sens inné du style mais sans doute une mémoire visuelle, un amour des motifs, des textures, du tombé du tissus, de leurs reflets… Le goût avec lequel Tissot compose ses silhouettes et l’attention qu’il porte aux accessoires le situe dans la filiation d’Ingres qu’il admirait et dont l’élève, Flandrin, fut son maître lors de ses études à l’école des beaux-arts de Paris. 

James Tissot « Octobre »1877, Montréal, musée des Beaux-Arts. (détail)

La composition d‘October évoque les estampes japonaises et le sujet intrigue car il est moins « comme il faut » qu’il n’y parait; le regard direct, le jupon et les bottines dévoilés par le geste de relever sa jupe sont osés pour l’époque où la pudeur est extrême et le maintien devait être… sans équivoque ! Avec October, Tissot rend hommage à la séduction féminine. 

Mavourneen (ma chérie) 🇮🇪

James Tissot Katlheen dans « Summer Evening dit aussi La rêveuse » Musée d’Orsay

Kathleen Newton est un personnage romanesque, jeune irlandaise divorcée, mère de deux enfants, ayant vécu une vie tumultueuse aux Indes, elle rencontre Tissot à Londres, vers 1876 : il sont voisins dans ce quartier de Saint John’s Wood où elle s’est installée chez sa sœur et où le peintre a acquis une grande maison qu’il a somptueusement décorée. Il s’est créé aussi un jardin mi-anglais mi-français puisqu’il y a fait élever une colonnade semblable à celle du parc Monceau. Kathleen a 18 ans de moins que Tissot, elle est très belle, avec des yeux clairs, de magnifiques cheveux, un teint d’autant plus pâle qu’elle est atteinte du mal du siècle, la tuberculose. Elle sera sa passion et sa muse, il ne cessera de la peindre jusqu’à sa mort tragique en 1882, à l’âge de 28 ans. Etant catholique, il lui fut impossible de l’épouser mais il l’installa néanmoins chez lui, ce qui lui valut la réprobation de ses clients bien nés et fortunés et un tarissement de leurs commandes. 

L’exposition montre les multiples clichés photographiques qu’il a pris de la jeune femme, de ses enfants, de la famille non conventionnelle qu’ils formaient et les nombreux tableaux qui en sont nés. Des confrontations qui seront certainement émouvantes et passionnantes. Une semaine à peine après la mort du grand amour de sa vie, Tissot quittera définitivement Londres pour rentrer à Paris.  

A Paris,

Vue de l’installation de l’exposition de James Tissot: « Fashion & Faith » au Legion of Honor, San Francisco
A gauche : « La demoiselle de magasin » 1883-1885 . Art Gallery of Ontario – Toronto. à droite : « les femmes d’artistes » vers 1883-1885 Norfolk, Chrysler Museum of Art. ©Image courtesy of the Fine Arts Museums of San Francisco – Legion of Honnor Museum

au musée d’Orsay, consacrer une section particulière à la mode parût moins judicieux, tant celle-ci est intimement liée à son œuvre. Les co-commissaires, Marine Kisiel et Paul Perrin, conservateurs au musée d’Orsay, Cyrille Sciama, à la tête du musée des impressionnismes de Giverny depuis juin 2019, ont adopté un angle de vue et un parcours différents, préférant mettre l’accent sur l’ambiguïté et la modernité de l’artiste. Ils ont aussi travaillé sur le thème des jardins, les influences de Tissot dans le cinéma… Leur ambition fut de déshabiller ce dandy des idées reçues qui lui collent à la peau : peintre couturier, faiseur d’historiettes, chroniqueur de la vie mondaine… pour chercher, au-delà de sa séduction, à percer son mystère. 

Tissot occupe une place particulière dans l’histoire de l’Art. Alors qu’il connut un immense succès de son vivant, il a été ensuite oublié puis considéré avec réserve, voire condescendance. Il reste inclassable, c’est un ami de Whistler et de Degas mais il s’engage dans sa propre voie picturale en partant -en 1871- faire carrière à Londres, en refusant de s’associer au groupe des Impressionnistes et de participer à la fameuse exposition de 1874. 

De Marguerite aux portraits

A Orsay donc le parcours sera plus chronologique, débutant par des tableaux autour de l’histoire de Faust et de Marguerite de Goethe que l’Opéra de Charles Gounod avait remis au goût du jour. Ces tableaux historicisants, très à la mode sous le Second Empire, nous plongent dans les débuts du XVIème siècle et montrent déjà une perception juste du costume. Le jeune peintre fut critiqué pour avoir pastiché le peintre belge Henri Leys mais obtint, néanmoins la reconnaissance officielle de l’Etat français qui achète la Rencontre de Faust et Marguerite (collections du musée d’Orsay).

James Tissot – « Le cercle de la rue Royale » – « Les deux soeurs » « Portrait du marquis et de la marquise de Miramon et de leurs enfants » .jpg Crédit photo © Fine Arts Museums of San Francisco – Legion of Honnor Museum

En 1864, changement de style : Tissot présente, toujours au Salon, deux figures contemporaines cette fois. Ces grandes toiles, Les Deux Sœurs et le Portrait de Melle L.L. (conservées au musée d’Orsay), l’une en plein-air, l’autre à l’intérieur, lui permettent de faire valoir qu’il est un portraitiste, prêt à entrer dans son siècle (dixit Théophile Gautier)

Le modèle qui a posé n’a pas encore été identifié mais elle est convaincante aux yeux des critiques de l’époque. Elle paraît vraie, sans affectation. « Ah! Que nous sommes loin des portraits à la mode, avec leurs airs prétentieux et leurs brillants atours ! » dira Thoré-Bürger. Parce qu’au Salon, on voit essentiellement des robes de bal décolletées, sorte d’uniforme imposé du portrait mondain. 

La petite fille est brillamment peinte dans sa robe courte (selon les conventions de l’époque le court veut dire à mi-mollets) ce qui laisse voir le détail ravisant des carreaux noirs et blancs (Tissot utilisera souvent ces motifs graphiques). Avec son air sérieux encadré par le ruban violet de ses cheveux, elle annonce le talent de Tissot comme portraitiste des enfants. La jeune-fille porte une robe blanche à taille légèrement haute; s’abritant d’une ombrelle claire, elle tient un grand chapeau à la main. 

En 1867, Renoir représente sa maîtresse et modèle, Lise Tréhot en robe blanche un peu similaire dans un décor champêtre, Lise à l’ombrelle, mais certains soulignent que la robe parait mal ajustée sur le corps (le peintre aurait-il oublié le corset ?). Tissot adopte une touche plus académique dans la description des étoffes que Renoir mais il possède un sens de la mode plus juste et en maîtrise les codes (la tenue de Camille Doncieux dans le tableau de Camille ou femme à la robe verte de Monet sera, elle-aussi, jugée décalée).

Garde-robe de peintre

La Mode Illustrée, « Deux femmes chez un gantier au décor japonisant » 1879

Au Salon, les toilettes sont commentées et scrutées avec attention, d’autant plus que la mode commence à étendre son empire, que les distinctions vestimentaires entre aristocratie, grande bourgeoisie et parvenus se brouillent. Sous le Second Empire, la mode devient artistique et se diffuse plus largement : avec Worth, notre père de la Haute couture qui, pour la première fois ose se revendiquer un artiste, le développement de la confection, des grands magasins, des journaux de mode… Le costume représente un enjeu artistique, les écrivains et critiques d’art le soulignent car le portrait est un genre très demandé (suivant la même « démocratisation » que la mode). « Il faut non seulement une unité entre l’âme et la parure, mais dans le vêtement lui-même. » écrit Charles Blanc qui rédige un incroyable manuel de l’Art dans la parure et dans le vêtement (1875). Plus, certains la présentent comme l’arme d’une révolution picturale à venir : l’avènement de la modernité. 

Tissot est un homme élégant et raffiné, en phase avec son époque. Avant-gardiste, il collectionne les objets japonais nouvellement importés par des marchands parisiens. Suivant la tendance du Japonisme, il en décore sa demeure -sur l’actuelle avenue Foch- et utilise un kimono dans quelques tableaux (notamment le nu sensuel de la Japonaise au bain -1864, musée de Dijon-).

Il se constitue un fond d’atelier avec des toilettes fétiches apparaissant dans de nombreuses toiles, à des années d’écart parfois, ce qui nuance son ambition d’être forcément à la dernière mode. Robes-modèle sans cesse reprises, elles dégagent une volupté de froufrous avec leurs rubans flottants, leurs superpositions légères, un érotisme suggéré avec les volants des faux-culs (terme consacré), les courbes des hanches galbées par le corset…

« Ta ligne de hanche, ma ligne de chance » (Belmondo à Anna Karina dans Pierrot le fou)

Une jeune femme moderne 

James Tissot « Portrait of Mademoiselle L.L. » 1864 – 124×100 cm . Paris Musée d’Orsay.
Crédit photo © Fine Arts Museums of San Francisco – Legion of Honnor Museum

L’autre tableau, le Portrait de Melle L.L, daté de février 1864 ose une pose peu conventionnelle, un peu effrontée : la jeune demoiselle semble assise sur une fesse sur le coin d’une table. Son boléro orné de pompons est à la mode, ces vestes « à la zouave »  flattent les origines espagnoles de l’impératrice Eugénie, elles font le chic des « toilettes des eaux » (ou bains de mer) et des « toilettes d’intérieur ». Le caraco est d’un rouge éclatant, « trop rouge » selon Bürger. Sous la jupe noire, apparaît le bout du soulier. Il y a, pour cette société corsetée qui consulte frénétiquement les guides des bonnes manières, une liberté étonnante dans l’attitude du modèle dont le charme opère aujourd’hui encore. Un petit bouquet de violettes, des livres sur la table… Tissot sème des indices : un roman, comme celui qui sera sous le bras de la promeneuse d’October ? Les femmes qui lisent sont séduisantes, à défaut d’être dangereuses ! 

Tissot aime la littérature et la mode et il réalise le vœux de Baudelaire : il extrait du vêtement de son époque « la beauté » en « peintre de la vie moderne ». C’est un challenge alors : pour se démarquer des portraits mondains de femmes statufiés dans des robes de bal ou de la grande peinture d’histoire figurant des déesses finalement très datées, il faut qu’une nouvelle génération de peintres s’attaque à « la note spéciale de l’individu moderne dans son vêtement au milieu de ses habitudes sociales » (Duranty). Cela lui réussira, Tissot, le dandy, va bientôt entamer une carrière de portraitiste célèbre et fortuné. 


Le peintre du High Life

Le marquis et la marquise de Miramon, lui commandent un portrait de famille, (Le marquis et la marquise de Miramon avec leurs enfants -1865, Musée d’Orsay), ainsi qu’un portrait en pied de la marquise dans un déshabillé rose (qui sera exposé à l’Explosion universelle de 1867 sous le titre Portrait de la marquise de M***). Il est probable que le marquis soit  aussi à l’origine de la commande du portrait de groupe, Le Cercle de la rue Royale (1866, musée d’Orsay). Incroyable tableau de presque 3 mètres de long réalisé à 28 ans ! Une merveilleuse galerie d’hommes du monde sur la terrasse de l’hôtel de Coislin surplombant la place de la Concorde.

La composition emprunte à la gravure mode et à la tradition anglaise des portraits d’assemblée mondaine, tels ceux de Hogarth. Elle présente la richesse du vestiaire masculin et une leçon de style. L’exposition va-t-elle donner les détails et circonstances de ces tenues du High Life? Dans cette assemblée réunissant à la fois le Boulevard Saint-Germain et la grande bourgeoisie de l’industrie et de la finance, l’allure de ces hommes est éblouissante, il y a l’urbanité des uns, la droiture des autres, la délicatesse du prince de Polignac -assis à droite-, la vivacité de Charles Haas -modèle de Swann-, surgissant à l’extrême droite, prêt à bondir dans la conversation.  

Les douze commanditaires ont poussé l’élégance jusqu’à tirer au sort l’heureux bénéficiaire du chef-d’œuvre (ce sera le baron Hottinguer, assis sur le canapé au centre à côté de Miramon).

James Tissot « Le cercle de la Rue Royale » Musée d’Orsay- Cyrille Sciama, commissaire de l’exposition


Trop british?

Il y a aura ensuite les dessins pendant la guerre de 1870, le départ pour Londres, les caricatures pour Vanity Fair, le succès en Angleterre avec la réalisation de nombreux portraits et des tableaux dont les sujets déconcertent tel Holydays (1876, Londres, Tate) qu’Oscar Wilde trouvait vulgaire, des tableaux plus proches de ceux des préraphaélites où Tissot mélange les styles vestimentaires avec des éléments XVIIIème, et aussi les scènes sur la Tamise… Toutes ces merveilles qui attendent derrière les murs de l’ancienne gare d’Orsay…Des toiles venues du monde entier, d’Angleterre, de Suisse, des Etats-Unis, du Canada, de grands musées et de prêteurs particuliers, c’est si étrange de les savoir confinées !

James Tissot « La femme à Paris » Musée d’Orsay

Les dernières salles sont consacrées au retour de Tissot à Paris où la présentation en 1885 à la galerie Sedelmeyer des quinze tableaux de sa grande série La femme à Paris, est un échec, un sacré revers pour celui dont Oscar Wilde disait qu’il représentait des « femmes surchargées de toilettes à la mode » : sa parisienne est démodée ! C’est vrai que l’Ambitieuse (1883-1885, Buffalo, Albright Knox Art Galley) porte une étrange ceinture corselet noire. Ne devrait-elle pas porter un strapontin (ce faux-cul à angle droit articulé de cerceaux qui, par une analogie toute théâtrale, se relevait lorsque les femmes s’asseyaient)?

Une œuvre pour le cinéma  

Alors le mysticisme s’empare du peintre qui cherche à communiquer avec la regrettée Kathleen lors de séances de spiritisme, puis une vision dans l’église Saint-Sulpice le convainc de se consacrer à la peinture religieuse. Tissot fait trois voyages en Terre Sainte pour se documenter et réaliser environ 300 aquarelles de la vie de Jésus Christ qu’il présente au Salon de 1894, recueillant cette fois, un immense succès. Publié en 1896 (il a alors 60 ans) sous le titre La Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ, l’album des aquarelles est un véritable best-seller.

L’exposition se termine par un hommage cinématographique : des extraits de films, Maurice de James Ivory (1987), Le temps de l’innocence de Martin Scorcese (1993), Portrait of a lady de Jane Campion (1996), tous fortement influencés par les tableaux de Tissot dont certains cadrages reproduisent fidèlement les images du maître. 

Nicole Kidman « The portrait of a Lady » film de Jane Campion. 1996.

Reste à patienter en espérant que cette exposition ne disparaisse pas dans les limbes du confinement. Se plonger dans les livres, les catalogues. Regarder le documentaire d’Arte qui lui est consacré, Tissot, l’étoffe d’un peintre. Voir ou revoir les films cités ci-dessus pour s’amuser à retrouver les tableaux….

EPISODE 2 LA MODE – JAMES TISSOT PAR CYRILLE SCIAMA

Un mot de Cyrille Sciama, directeur du Musée des Impressionnismes à Giverny et co-commissaire de l’exposition James Tissot, l’ambigu moderne au Musée d’Orsay – La Mode 2

BIBLIOGRAPHIE :

Catalogue de l’exposition Tissot, l’ambigu moderne, éditions Musée d’Orsay/ Rmn, 2020

James Tissot -Exhibition catalogue – FAMSF Publications

Catalogues d’exposition L’impressionnisme et la mode Collectif, Gloria Groom, Guy Cogeval, direction – Editions Musée d’Orsay / Skira-Flammarion – 2012

Cyrille Sciama, James Tissot et ses maîtres, Somogy,2005

Cyrille Sciama, Le Beau bizarre, les peintres du XIXe siècle du musée d’arts de Nantes, Passage, 2017

Marie Simon, Mode et peinture, le Second Empire et l’Impressionnisme, éditions Hazan, 1995

«L’art, la mode et la modernité», Connaissance des Arts, 2012

« Mode et érotisme, une ambiguïté mise en lumière au XIXème siècle», dans l’ouvrage collectif dirigé par Gabrielle Houbre, Isolde Pludermacher et Marie Robert, édité à l’occasion de l’exposition Splendeurs et misères au musée d’Orsay, Prostitution, des représentations aveuglantes, éditions Musée d’Orsay / Flammarion, Paris, 2015.

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