Arles, Rencontres de la Photographie 2021

PAR THIERRY GRILLET

Quelques pas, une dérive en Arles…

Rencontres de la Photographie,
Arles, les Rencontres de la Photographie, 2021 – © The Gaze of a Parisienne

Chaque année, depuis vingt ans maintenant, je descends en Arles pour les Rencontres de la Photographie. Faute à la pandémie, il n’y a pas eu de Rencontres l’an dernier. Année blanche (ou noire) durant laquelle une page s’est tournée. Le chantier de la Fondation Luma est bouclé et on a inauguré la tour de Gehry. De dehors, je la trouve un peu massive. Tour tordue, vrillée sur elle-même, elle me fait penser à un bloc magmatique de minerai qui aurait surgi des entrailles de la terre, et refroidi avec son volume et ses facettes vitreuses, éclatées et polies. Dommage qu’on ne puisse pas se hisser sur son toit terrasse en ce moment, pour découvrir la vue sur la Camargue. Un nouveau directeur des Rencontres, Christoph Wiesner est arrivé après Sam Stourdzé et après le si charismatique François Hébel (qui, je crois, m’a commandé mon premier texte sur la photographie pour les galeries photos de la Fnac – dans les années 80)…Avec ma compagne, comme beaucoup de festivaliers, on loge dans un airbnb, refait façon « côté sud », dans le quartier de la Roquette. Le quartier se gentrifie.

Fondation Luma
Fondation Luma à Arles – Architecte Frank Gehry – © The Gaze of a Parisienne

Le boulanger arabe du coin de la rue, qui fait des biscuits exceptionnels, ouvre, « tous les jours durant cette période. On dormira après », ajoute-t-il en riant.  J’aime les jours d’avant l’inauguration. On traine dans les bars. On passe sur la Place du Forum. On voit des gens qu’on reconnait ou qu’on croit reconnaitre. On se mord les dents de ne plus se rappeler le nom de ce type sympa qui vous appelle par votre prénom. On frôle sans le savoir de grands photographes. La ville est bourrée d’images. Les photos grimpent même aux murs. Dans une rue perpendiculaire à la place de la Roquette, mon œil est distrait par un des multiples affichages d’images collées. Une drôle d’image de bikers indiens se détache du lot. Je ne sais qui a pris cette photographie. Mais voir ces sikhs barbus enfiler l’imagerie de L’équipée sauvage, me donne soudain l’envie d’imaginer ce que serait un Easy rider bollywoodien. Ah ! Descendre en Royal Enfield, des coteaux de l’Himalaya jusqu’aux plaines agricoles du Karnataka…Ce n’est assurément pas la plus belle ni la plus forte des images que j’aurai vue en Arles, mais je sais qu’elle va forcément demeurer sur ma rétine. 

Kirchham bei Pocking | 0000496 | 48.363448, 13.282170 (EX) from The Blue Skies Project. FP-100C peel-apart instant film – © Anton Kusters

Sur la place de la mairie, le rude soleil de midi m’écrase. Le cloître Sainte-Trophime accueille l’exposition d’Anton Kusters dans la grande pièce du bas. L’artiste y a installé une sorte de « tombeau » photographique, long mastaba dressé pour ces millions de disparus. Comme au goutte-à-goutte, une note de musique, solitaire et hypnotique, résonne à intervalles réguliers. Les vitraux éclaboussent le sol pierreux d’un jaune de paille.  Contrecollés sur le grand parallélépipède, des centaines de polaroïds bleuâtres alignés cadrent les ciels, au-dessus de chacun des 1078 camps de concentration que l’artiste a consciencieusement cartographiés avec leurs coordonnées GPS. Des nuages, des cieux, du vide – comment mieux exprimer la disparition des hommes qui ont été l’objet de la solution finale ? Ces clichés apparaissent pour ce qu’ils sont :  des tombes de celluloïd, sépultures célestes pour les morts qui n’en ont pas eus. Décidément la photographie a partie liée avec la mort. Je ne peux m’empêcher de penser à l’introduction d’un des premiers livres d’Edgar Morin, Le cinéma ou l’homme imaginaire (1956) et, dans lequel le sociologue souligne  avec force  la fonction mortuaire de la photographie. Ce n’est pas, du reste, les « dormeurs de Pieter Hugo, que je vais voir au premier étage du palais de l’archevêché qui me contrediront. Dans cette exposition de portraits, Être présent, le photographe sud-africain, a, en quelque sorte, cambriolé les visages endormis des passagers de la cabine d’un vol en classe éco. C’est une succession de mines écrasées, tordues, bouches ouvertes, faces renversées, bavant parfois, ou d’une surprenante impassibilité. Masques flasques, les endormis ne contrôlent plus rien.  Il y a naturellement de l’humour dans ces images peu flatteuses. Mais il y a plus et qui fait froid dans le dos. Ce relâchement des chairs, n’est-il pas l’image de la mort qui nous habite, effacée lorsque notre visage est réveillé, réapparue sitôt que nous plongeons dans le sommeil…C’est glaçant. Tous ces portraits de vivants qui sont autant de morts en transit dans le ciel !

PIETER HUGO
PIETER HUGO Shaun Oliver, Le Cap, 2011, série Kin. Avec l’aimable autorisation de l’artiste. Exposition Être présent.

En face, il y a de la vie. Dans l’église Sainte-Anne, The new black vanguard présente un panorama de la photographie « noire » – mode, art fusionnés -…qui me persuade, s’il le fallait encore, que « black is beautiful ». Mais surtout que les codes publicitaires de la photographie n’appartiennent à aucune communauté – je crois même revoir dans ces images les fantômes des modèles noirs de Jean-Paul Goude. Cadrages, utilisations de la couleur, plasticité, désidérabilité des corps…Je retiens, dans cette avalanche de talents, les clichés de groupes d’un photographe nigérian, Stephen Tayo qui capte l’esprit de la mode dans les rues de Lagos. Street photography, son boy’s band aux costumes et foulards chamarrés, oranges, bleus, à pois ou à rayures, donne à voir et à penser à cette Afrique du XXI e siècle qui se lève. 

Eglise Sainte Anne – The New Black Vanguard – Photographe entre art et mode

Dans l’espace van Gogh, à quelques encablures, il faut ne pas manquer l’exposition dossier la revue Neuf – revue fondée en 1950 par un étudiant en médecine de vingt-quatre ans : Robert Delpire. J’ai connu Robert, Bob, bien plus tard. Mais j’imagine fort bien le pétillement de son œil et cette sorte de gourmandise de grand éditeur qu’il allait devenir, à l’idée de lancer une revue d’écrits et d’images. Revue d’étudiants ? oui, mais qui entend, avec cette énergie propre à cette génération de l’après-guerre, faire du « neuf », avec des textes signés, par exemple, d’André Breton (qui se laissa sans doute convaincre de donner un texte pour le premier numéro, parce qu’il se souvenait de ses mois passés dans le service de santé durant la Grande guerre), d’Apollinaire, de Cendrars, de Cocteau, de Sartre et des images de Brassai, Doisneau, Cartier-Bresson, Robert Franck et bien d’autres…Un trésor réservé alors aux seuls carabins et mandarins ! Tourner les pages des neufs numéros édités en trois ans, mis en page avec toute la virtuosité et l’audace de Pierre Faucheux, est un exercice qui devrait être imposé à tout étudiant désirant œuvrer dans les arts visuels aujourd’hui…

COUVERTURE REVUE NEUF N°5
COUVERTURE REVUE NEUF N°5, CONSACRÉE À BRASSAÏ, DÉCEMBRE 1951. Photographie de Brassaï. Avec l’aimable autorisation de delpire & co. Exposition NEUF de A à Z, Delpire avant Delpire

Dans l’enfilade des salles, à la suite de ce voyage de papier, on prend cette fois le train – l’Orient Express, le Paris-Istanbul de la Compagnie de wagons-lits. Cette machine à rêves, les photographes de la Compagnie en ont documenté les décors exotiques – instantanés poétiques de la vie étrange des gares lointaines – pour fixer, pour ceux qui restaient à quai, à l’ouest, les mirages de l’Orient.  C’est ainsi le train de l’orientalisme finissant qui nous embarque à travers ces clichés et nous donne furieusement envie de prendre un billet aller. 

Orient Express
Affiche publicitaire pour les trains Simplon-Orient-Express, par Jacques Touchet, 1930.

Avec Sabine Weiss, une vie de photographe, présentée dans la chapelle du Museon Arlaten, magnifiquement restauré, les Rencontres saluent une grande photographe suisse, âgée aujourd’hui de 97 ans, qui appartient à la « photographie humaniste ». Avec cette femme c’est toute l’humanité, prise de front, qu’elle saisit avec tendresse. C’est peut-être cette qualité de regard qui définit le mieux ce que peut être la photographie humaniste. Sensibilité à cette génération d’après la guerre, à cette mélancolie d’après la catastrophe, mais aussi à l’espoir et au mouvement de la génération qui apparaît dans les nombreux clichés d’enfants – les petits « roms » d’Avignon. Comment dire l’enchantement devant ces clichés de la porte de Vanves, années cinquante, avec en fond les HBM encore neufs, et ce cheval puissant qui se cabre et décoche une ruade furibarde ? ou devant un mariage gitan, où danse un petit garçon, au visage d’adulte, au milieu de sa tribu qui frappe des mains ? Le travail de Sabine Weiss qui « se définit plutôt comme une artisan de l’image que comme une artiste » (elle était là malgré la chaleur !), quoi qu’elle en dise, est celui d’une artiste. Capable ainsi de produire des images qui demeurent, et dont la force esthétique l’emporte, bien des années après, sur la capacité documentaire. 

A chaque édition des Rencontres, le mardi, il y a déjeuner chez Françoise Nyssen et Jean-Paul Capitani. J’y croise Sarah Moon, une femme que j’admire, pour l’exquise élégance qu’elle porte sur elle, dans son regard et qui cascade sur ses œuvres, exposées dans une belle rétrospective ce printemps au MAM-VP. D’autres de ses œuvres sont aujourd’hui démontées au Photographiska de Stockholm et vont itinérer à New York…Bientôt, à l’hiver, me confie-t-elle, sa galeriste russe organise une exposition à Moscou. Un peu plus loin, je partage des fraises avec François Hébel, j’échange quelques mots avec des photographes exposés, comme Jean-Michel André (pour l’exceptionnel travail Borders)…Avec Jean-Pierre Formica, le peintre qui expose dans la Chapelle du Méjean (à voir absolument), nous parlons du beau vernissage de la veille, à la galerie Anne Clergue, où l’on a vu les photos de Marella Oppenheim. C’est la chronique tendre d’une époque lumineuse, celle où en 1984, le photographe Peter Beard est invité par Lucien Clergue aux Rencontres. Arrivé avec Marella, il est obsédé par le souvenir de Van Gogh en Arles. Il part sur ses traces avec sa compagne. C’est le journal de cette enquête qu’évoquent les photos, élégamment enluminées par l’artiste. Inutile de dire que revoir ainsi Peter Beard, disparu, suscite beaucoup d’émotions. On se rappelle ses images africaines – lions, girafes etc – accrochées dans le salon de l’hôtel Nord-Pinus et où il fit, à partir de cet été, de nombreux séjours… 

Dans le jardin d’été, juste derrière l’amphithéâtre où Bertrand Belin a donné un concert la veille, il y les photographies de Stéphan Gladieu qu’il a rapportées de la République populaire démocratique de Corée, plus connue sous le nom de Corée du Nord. Pays bouclé à triple tour où il n’est pas facile d’entrer (ni du reste de sortir). Alors y faire des photos…Stéphan Gladieu m’explique « que c’est justement lorsqu’on ne peut pas voir, qu’on a envie d’aller y voir ». Le photographe, comme un élégant Bob Morane aux cheveux blancs et à la dégaine d’aventurier, aux mains gantées de bagues, y est allé cinq fois en trois ans. Cinq voyages sous surveillance et malgré cela,

Stephan Gladieu

« j’avais envie de montrer quelque chose de ce pays dont on ne connait que le visage des dictateurs, Kim Jong-il et son fils, Kim Jong-un etc. Il y a tout de même vingt-cinq millions de coréens ordinaires. Alors comment faire ? On peut décider de ne pas y aller. Que rien n’est possible. Ou alors on peut au contraire jouer avec cette contrainte d’images. Voire la souligner à l’excès pour créer un espace de liberté. Alors plutôt que de chercher à échapper aux chaperons – tâche impossible -, il faut être statique, s’arrêter, sur-jouer la propagande, en reprendre les codes et les pousser à leur intensité maximale. Les occidentaux ont une culture du second degré, mais en Corée du Nord – faute à la rareté de la culture visuelle ou au fait qu’elle soit trop étroitement contrôlée -, ils sont véritablement incapables de sentir le moment où le sens d’une image bascule ».
Stephan Gladieu
Stéphan Gladieu, Portraits de Nord-Coréens, Corée du Nord, Pyongyang, juin 2018. Kim Yun Gyong, Han Sol Gyong, Kim Won Gyong, Kang Sun Hwa et Kong Su Hyang au cinéma 3D du SCI Tech Complex. Avec l’aimable autorisation de School Gallery / Olivier Castaing.

Alors Gladieu, à la manière d’un ethnologue, shoote cette drôle de société en procédant selon un plan systématique, quadrillant les différents secteurs de la société (il a en tête la démarche modèle d’August Sanders qui avait photographié tous les corps de métier de l’Allemagne de la république de Weimar) : les usines, les bureaux du tertiaire, le système de santé, l’école, le travail agricole…Dans cette collaboration pleine de sous-entendus entre le « ministère de l’image  nord-coréen » et le photographe, chacun est convaincu de manipuler l’autre ; Stéphan Gladieu, lui, pose invariablement ses deux flashes dans une unité de production, dans un train, dans un parc, dans la rue…

 « Oui, ces deux lumières me permettaient d’éclairer les sujets, de les décrocher du décor, et aussi de contrôler les couleurs. »

De fait, ce dispositif rudimentaire paraissait rassurer les autorités qui constataient ainsi le caractère très « à plat » de la prise de vue, une forme d’acquiescement aux images lisses que le régime souhaitait promouvoir ; mais il donne en réalité des images surréelles d’un monde où tout le monde parait figé dans de la résine, habitants d’un pays de décors plastifiés, comme cet ouvrier, dressé comme un i près d’une grande bobine de cuivre, ou ce couple avec son un enfant posant dehors, sous le regard de deux pingouins en plâtre sur une banquise de ciment…

Un des lieux phares de cette édition des rencontres est à coup sûr La croisière, grand pâté de maisons avec cour intérieure et terrasses, tout près de la Fondation Luma et des Ateliers (qui étaient auparavant ceux de la SNCF). Il y a un bar. On y boit une citronnade glacée – bienvenue dans l’atmosphère orageuse du sud…

Ici il y a Polka Plage, petite enclave coincée dans un appartement qui déploie sur quelques cimaises des trésors photographiques. Chefs d’œuvre comme ceux des plages italiennes de Claude Nori, pleines du charme de la vie du siècle dernier, dans une Italie encore hantée par la caméra de Valerio Zurlini (avec ses adolescents emportés par la passion) et avec lesquels dialogue, dans l’exposition Je chercherai dans chaque été, le chanteur et photographe Vincent Delerm. Qu’elle est touchante la fille bronzée au scooter, bandeau dans les cheveux, qui passe, la tête tournée en arrière, sur un bord de mer ! Autres horizons, de mer et de ciel, sans rien, ni personne, ceux de Joël Meyerowitz, le maître de la street photography qui, pour une fois, sort de la ville pour chasser non plus les visages et les accidents du trottoir, mais, dans Waterfront, à la manière d’un Monet, l’immobilité des choses comme l’impermanence du jour et de ses lumières. Et surtout, surtout, à ne pas manquer, les quelques images charbonneuses, noires comme la lave, sérigraphiées pour certaines sur du papier-miroir, que le japonais Daido Moriyama a rapportées d’un séjour à Hawai (de 2004 à 2007)…Un coup d’œil aux Mireille Mathieu fractalisées de Reeve Schumacher, un jeune artiste américain qui s’est toqué de la chanteuse du Vaucluse, et on file vers les Ateliers. 

Claude Nori – Polka Plage – Espace Croisière – Actes Sud

Dans l’un d’entre eux, dans l’immensité de ces hangars métalliques, autrefois dévolus à la SNCF, il n’y a que quelques grands plasmas, plus hauts qu’un homme et comme plantés dans le sol en terre battue, diffusant l’œuvre étrange de l’artiste français Pierre Huyghe. Ce sont des images colorées, féeriques, des formes prises dans un tourbillon accéléré de métamorphoses. Avatars, fantômes, ectoplasmes, fantasmagories, apparitions, comment qualifier ces êtres que l’artiste dit être le résultat de l’hybridation d’images mentales et de l’intelligence artificielle ? 

Je n’ai pas tout vu. Je n’ai (heureusement) pas tout dit. Mais je retourne en Arles fin juillet, alors…

 

INFORMATIONS :

https://www.rencontres-arles.com/

https://www.luma.org/fr/arles

CLOÎTRE SAINT-TROPHIME – Anton Kusters Blue Skies – Commissaire de l’exposition: Monica Allende

Palais de l’Archevêché – PIETER HUGO Être présent, Commissaire de l’exposition : Federica Angelucci.

CHAPELLE DU MUSEON ARLATEN – MUSÉE DE PROVENCE – Sabine Weiss Une vie de photographe Commissaire de l’exposition : Virginie Chardin.

ESPACE VAN GOGH – ORIENT-EXPRESS & Cie ENTRE HISTOIRE ET MYTHOLOGIE – Commissaires de l’exposition : Éva Gravayat et Arthur Mettetal

ESPACE VAN GOGH – Neuf de A à Z – Delpire avant Delpire – Commissaires de l’exposition : Julien Frydman
et Stuart Alexander. Conseiller scientifique : Michel Frizot.

Eglise Sainte-AnneThe New Black Vanguard – Photographie entre art et mode- Commissaire de l’exposition : Antwaun Sargent. Exposition produite par Aperture, New York, en collaboration avec les Rencontres d’Arles.

JARDIN D’ÉTÉ – Stéphan GladieuRépublique populaire démocratique de Corée, portraits – Publication : Corée du Nord, Actes Sud, 2020

Croisière Polka Plage – TROIS EXPOSITIONS ET UNE INSTALLATION ESPACE CROISIERE — ACTES SUD

  • Joel Meyerowitz – Waterfront
  • Claude Nori et Vincent Delerm – Je chercherai dans chaque été
  • Daido Moriyama Hawai
  • The Anonymous Project – The Caravan



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