Cinq jours, été 2021

Musées, fondations, artistes … le Sud, quelque(s) part(s) en France

Fondation Maeght, été 2021

« Cinq jours », recension d’une promenade culturelle et artistique orchestrée et mise en scène par Nathalie Guiot, éditrice, poétesse et mécène, engagée dans les arts, l’écologie et le vivant, créatrice de la Fondation Thalie (Bruxelles), qui porte ses valeurs. Dans le cadre de son développement, la fondation Thalie ouvre en 2022 un second lieu à Arles, point ultime de cette escapade. La Fondation Thalie est également partenaire de la semaine de rencontres, de colloques et de manifestations, Agir pour le vivant, qui se déroule à Arles du 22 au 29 août 2021.

Nicolas Floc’h
Nicolas Floc’h « La couleur de l’eau, Porquerolles, -10m , 2020. Photographie couleur sur film adhésif. Coproduction Fondation Carmignac et Nicolas Floc’h – Sur la gauche, au premier plan : Michael E. Smith. Untitled, 2017. Poissons, métal, plastique. Coll. De Vieeschouwer – Pieters

Exorde : Porquerolles

Porquerolles première étape de notre escapade. Nous sommes reçus par Charles Carmignac et Anne Racine à la Villa Carmignac, inaugurée en 2018. Un site idyllique, des eaux turquoises, un parc national, une aire naturelle protégée, l’île n’est pas encore abordée par les milliers de touristes, et à ce propos, je viens d’apprendre qu’ils avaient décidé d’une jauge sur l’ile ce n’est pas plus mal. Edouard Carmignac a acquis ce domaine de la Courtade où ont été tournées des scènes du film de Godard « Pierrot le fou », avec Jean-Paul Belomondo, Anna Karina et la musique d’Antoine Duhamel.

Miquel Barceló
Miquel Barceló « Not yet titled » , 2018 – Techniques mixtes sur toile – Fondation Carmignac – Oeuvre permanente

Cette fondation a deux évènements importants, les expositions et le prix du photojournalisme. Actuellement, deux expositions, d’abord La mer imaginaire, le monde sous-marin vu par les artistes, avec les poissons de Bruce Nauman, la fresque sous-marine de Miquel Barcelo ou le Homard de Jeff Koons. Les photographies de Jean Painlevé (1902-1989), naturaliste, biologiste et documentariste, sont présentes dans l’exposition, qui ont inspiré les surréalistes, avec son travail documentaire sur la faune sous-marine.

Ensuite, la couleur de l’eau, photographiée par Nicolas Floc’h qui vient d’avoir une exposition à la Fondation Thalie, investit le fort Sainte-Agathe, avec Invisible/Parralèle dans la série photographique « Paysages productifs », oeuvre d’exploration en plongée des fonds marins de Porquerolles, Port-Cros et du Levant.

Miquel Barcelo a lui une carte blanche pour rêver une grotte, Ressac, pour laquelle il a fallu déverser à l’intérieur des salles, une quantité monumentale d’argile qui tapisse sols et murs. Il y règne une atmosphère très spéciale, rappelant fortement l’art pariétal, des peintures, des sculptures nous découvrent un monde aquatique. Entre imaginaire et réalité, une question importante posée par les artistes est celle de la biodiversité, de la pollution des océans et constitue l’axe déterminant de la visite.

Miquel Barcelo, Ressac
Miquel Barcelo, Ressac

jusqu’au 17 octobre.

Fondation Carmignac

Acte I. Saint Paul de Vence

Fondation Cab

Une nouvelle fondation s’installe à Saint-Paul-de-Vence, la Fondation CAB, créée en 2012 à Bruxelles par Hubert Bonnet inaugure un nouveau lieu dans le Sud de la France. Le bâtiment des années 50 est très beau et a été entièrement décoré par Charles Zana. Dans le jardin se trouve une cabane démontable de Jean Prouvé datant de 1944. La fondation CAB de Saint-Paul-de-Vence a pour objectif de contribuer aux missions de la fondation avec une double programmation : la présentation de la collection et des expositions thématiques et saisonnières. La collection vise à promouvoir l’art conceptuel belge et international, Carl André, Sol Lewitt, une anamorphose de Felice Varini … Le lieu accueillera également des artistes en résidence.

Deux expositions en cours : Structure of radical will & Lightness of being, a perspective on a collection

Fondation Cab – 5766, chemin des Trious – 06570 Saint-Paul-de-Vence
France – Tél- +33(0)492112449 – Email :  anne@fondationcab.com

Café-Restaurant : +33(0)492112450

Fondation Maeght

A la Fondation Maeght, toujours une joie de retrouver l’Homme qui marche de Giacometti en liberté à l’extérieur * présenté cette année à côté du Pénétrable (1966) de Jesús-Rafael Soto , qui occupe la cour Giacometti. Toujours un plaisir renouvelé de se promener comme Thésée dans le jardin-labyrinthe de Miro, avec en tête le discours de Malraux

Jesús-Rafael Soto « Pénétrable » 1966 – Fondation Maeght

« Vous avez tenté de faire quelque chose qui n’est en aucune façon un palais, en aucune façon un lieu de décor et, disons-le tout de suite, parce que le malentendu va croître et embellir, en aucune façon un musée. Ceci n’est pas un musée ! »

Discours d’André Malraux, 21 juillet 1964.

Une visite très intéressante en compagnie du directeur administratif des lieux, Nicolas Gitton, alors que la fondation projette une extension dans le respect de son architecture d’origine.

Giovanni Giacometti
Giovanni Giacometti (1868-1933), peintre et père d’Alberto, avec, à droite, il Pittore (Alberto Giacometti), 1921

Depuis le début de l’été, la nouvelle exposition rassemble une célèbre famille d’artistes, les Giacometti. Un père peintre Giovanni, ses trois fils Alberto le sculpteur, Diego le designer et le petit dernier Bruno, architecte qui vécut jusqu’en 2012, il avait 105 ans ! Sans oublier le cousin Augusto , peintre du symbolisme et de l’Art Nouveau.
Quelle famille d’artistes, tous originaires de Stampa en Suisse.
Peter Knapp, artiste pluridisciplinaire, auteur du livre Les cinq Giacometti est le commissaire. L’exposition permet de saisir le rôle d’incubateur que constitue cette famille d’artistes, le dialogue entre les deux frères, Diego et Alberto. L’exposition de l’institut Giacometti (Paris) sur Giacometti et l’Egypte antique est à visiter en contrepoint de celle de la fondation Maeght (article à suivre).

Fondation Maeght
Diego Giacometti et Alberto Giacometti – Fondation Maeght

Jusqu’au 14 novembre 2021

Fondation Maeght

*Il n’y a qu’à la Fondation Maeght où les sculptures de Giacomettti se trouvent en extérieur.

Acte II – Nice

Musée Matisse

Exposition Pierre Matisse, un marchand d’art à New York.

Musée Matisse à Nice
Musée Matisse à Nice

Musée Matisse à Nice, nous sommes accueillis par Claudine Grammont,  la directrice du musée et commissaire de l’exposition. Le fils d’Henri Matisse, Pierre Matisse (1900-1989) a été un très grand marchand new-yorkais, dont la galerie et l’activité ont durablement influencé l’art américain. On se souvient de la prophétie du père, Henri Matisse,

Pierre matisse
Henri Matisse (1869-1954) Danseuse dans le fauteuil jaune, chaise vénitienne, 1942. Huile sur toile. Collection particulière. ancienne collection Pierre Matisse.

« Vous comprendrez, quand vous verrez l’Amérique, qu’un jour ils auront des peintres, parce que ce n’est pas possible, dans un pays pareil, qui offre des spectacles visuels aussi éblouissants, qu’il n’y ait pas de peintres un jour. »

Henri Matisse, 1933

Pierre Matisse fut un passeur passionné dans la translation de l’art français vers les collectionneurs américains. Il a défendu et illustré avec fougue les artistes de sa galerie, inconnus aux Etats-Unis, sur un marché qui ignore encore largement les avant-gardes européennes.

Après avoir pris des cours de peinture avec Derain, il décide en 1924 de traverser l’Atlantique. Il s’établit à New-York, et, en 1931, il crée une galerie étant arrivé avec, pour toutes ressources, son nom et une suite de lithographies de son père. Dès l’année suivante, il expose un jeune Catalan peu connu, Joan Miro.

La liste des artistes qui se sont succédé par la suite au 41 East 57th Street manifeste la même lucidité. Des surréalistes, Pierre Matisse a défendu ainsi, outre Miro, Giorgio De Chirico, Yves Tanguy et André Masson. Parmi les sculpteurs, Alexandre Calder et Alberto Giacometti. Parmi les peintres apparus après-guerre, Jean-Paul Riopelle, Sam Francis et Antonio Saura, puis, plus tard, François Rouan. Et parmi les inclassables du siècle, Balthus et Dubuffet. Pour nombre d’entre eux, les premières expositions furent difficiles, les ventes rares, les gains plus aléatoires encore. Mais Pierre Matisse avait de son métier une conception aventureuse. Il se voulait l’ami et le soutien de « ses » artistes, et non point un financier heureux. Fils de peintre, il vivait avec eux, et non à leurs dépens.

Balthus (1908-2001) ( Balthasar Kossowski de Rola dit)

A Riopelle, il dit ainsi, un jour d’inquiétude :

 » Si vous coulez, je coulerai avec vous. « 

Il sera un des grands marchands du XXe siècle qui défendra la scène artistique européenne à une date où les Américains ne connaissent pas l’art moderne européen, cultivant un entre-soi ignorant les explorations françaises et européennes (cubisme, surréalisme, abstraction, expressionnisme, …) alors que de nouveaux espaces ouvrent, le MoMA, en 1929, premier musée d’art moderne conçu par Alfred Barr mais tourné vers le modernisme européen, ou encore le musée d’art américain, le Withney Museum, en 1931 à New-York, exclusivement consacré à l’avant-garde américaine. Pierre Matisse a un rôle très important pour valoriser les artistes européens et c’est en grande partie grâce à lui que ses artistes se retrouvent dans les grandes collections américaines, où très souvent sur les cartels on remarque la mention de provenance de la galerie Pierre Matisse. Fils d’artiste, lui-même, c’est un marchand fonctionnant à l’ancienne, il achète les oeuvres aux artistes et ce n’est donc pas un pourcentage qu’ils leur délivre.

Alexander Calder (1898-1976) Flower and Dragonfly, c.1942. Fil de laiton. Coll. particulière. Ancienne collection Pierre Matisse

jusqu’au 30 septembre.

Musée Matisse Nice

Mamac

Guy Peellaert -
Guy Peellaert – Pravda la survireuse, 1967. Planche de bande dessinée, tirage d’exposition.

La visite où nous entraine, ensuite, Nathalie est celle de l’exposition Les Amazones du Pop autour des femmes artistes à l’origine du Pop international avec la directrice du MAMAC, Hélène Guenin. Une exposition qui montre les oeuvres de toute cette génération de femmes artistes, placées au second plan avec en toile de fond celle que nous connaissons toutes, Niki de Saint Phalle et ses célèbres Nanas.

Pauline Boty
Pauline Boty – Colour her gone, 1962 – Huile sur panneau.Wolverhampton Arts & Culture

Et oui toutes ces femmes artistes, que sont-elles devenues, oubliées des historiens, des commissaires ? Hélène Guénin nous entraine dans une visite dynamique, à la rencontre de ces Amazones.

Kiki Kogelnik
Kiki Kogelnik – Miss Universe, 1963. Huile et acrylique sur toile. Galerie Nathalie Séroussi

Dans les années 60, elles se lancent dans ce monde de l’art, des couleurs vives, des noms qui font wizz, comme l’héroïne Barbarella, retentissent à nos oreilles. On a en tête la chanson Comic Strip de Gainsbourg interprétée pa Brigitte Bardot (1966) qui inspire le titre de l’exposition :

Viens petite fille dans mon comic strip
Viens faire des bulles, viens faire des WIP !
Des CLIP ! CRAP ! des BANG ! des VLOP et des ZIP !
SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZZZZ !

Serge Gainsbourg
Niki de Saint Phalle
Niki de Saint Phalle – Protocole de tir. Diana Rigg dans le rôle d’Emma Peel dans chapeau melon et bottes de cuir de Ronald Grant, 1965. Photographie de plateau. ©Studio Canal

Des artistes Kiki Kogelnik et sa Miss Universe, l’Oeil de Nicola L, Pauline Boty surnommée la Bardot de Wimbledon, Marilyn est son sujet fétiche. Elles assurent leur existence, elles ne sont pas que des images, elles sont conquérantes et toutes ces oeuvres sont une évidence.

MAMAC
Nicola L . L’oeil, 1969 – Plafonnier ou applique murale. Plexiglas coloré. Siège pied, 1968/ coll. Centre Pompidou

Acte III – Arles

Fondation Luma

Inauguration de la Fondation Luma à Arles -De gauche à droite : Rodolphe Blavy, Florence Briat-Soulié – Marie-laure de Clermont-Tonnerre (Spirit Now London) – Nathalie Guiot – François Trausch- Alexandra de Royère

Fondation Luma, ouverture très attendue de la nouvelle fondation à Arles quelques jours avant les rencontres de la photographie. Très amusant et excitée de découvrir enfin ce nouveau lieu dédié à la culture, avec sa nouvelle tour concassée, tour de guet qui domine la plaine de Camargue, construite par l’architecte Frank Gehry. Voir article précédent

Atelier de Pascal Monteil

Pascal Monteil et Nathalie Guiot

Découvert l’année dernière grâce à Nathalie Guiot, l’artiste Pascal Monteil nous ouvre les portes de son atelier. C’est magique de se retrouver dans son antre autour de toutes ces broderies qui retracent ses voyages, ses pensées, sa philosophie. Le mythe florentin sur l’une, l’inspiration de Sottsass sur une autre, accrochées au mur ces tentures brodées au cours de longs mois font face aux poupées de chiffon affalées dans les coussins, parfois autoportrait barbu, elles ont des expressions plutôt étranges. Pascal a commencé sa carrière en peignant, puis un voyage en Inde, lui a fait découvrir les brodeurs, leur univers et ce fût une révélation, les pinceaux sont passés à la trappe et c’est l’aiguille qui a pris leur place. Proche de Christian Lacroix, on retrouve une certaine inspiration, peut-être par la ville du couturier qui là aussi est devenue le coeur de son oeuvre. L’infatigable voyageur a trouvé son Eldorado. Il est représenté par la galerie Regala, une institution arlésienne !

Galerie Regala

À la merci du soleil, Pascal Monteil

Jusqu’au 12 septembre 2021

12 Plan de la Cour – 13200 Arles

contact
Véronique Pieyre de Mandiargues
06 22 48 18 16

Florence Reckinger Taddeï
06 03 02 04 92

Epilogue – Cavaillon

Hôtel d’Agar

Hôtel d’Agar à Cavaillon

Ce fut la dernière étape de notre voyage dans le Sud. Un lieu inattendu à Cavaillon, l’Hôtel d’Agar, un hôtel particulier remanié au fil des siècles, dont les vestiges les plus anciens datent de l’Antiquité romaine. Mieux qu’au cinéma ou au théâtre, la porte s’ouvre sur une véritable aventure de l’art, de l’Antiquité à nos jours, où les propriétaires passionnés, un couple de médecins et leurs enfants, les Morand , nous attirent dans ce cabinet de curiosités. Etonnant lieu où se croisent divers objets, peintures sculptures de toutes époques.

Leur maison, ils l’ont retournée dans tous les sens du sol aux plafonds, il suffit de lever ou de baisser les yeux pour voir ce magnifique plafond peint du XVIIe, ou à nos pieds les dalles en verre découvrant les recherches archéologiques, des ruines grecques et romaines qui apparaissent au fur et à mesure des recherches des propriétaires qui ont déjà déniché un véritable trésor de pièces d’or datant de la période romaine. Une nouvelle tour de Babel où se trouve sédimenté, comme à Jérusalem, les occupations successives du lieu Animus Mundi où semble s’emboîter le moyeu de l’Univers.

La marquise de Ganges (1635-1667) ou Madame Diane-Élisabeth de Joannis-Rosans-Chateaublanc-Castellane, dite « la belle Provençale  » à la cour de Louis XIV à Versailles par Nicolas Mignard (1606-1668). Une lettre sur la table, localisée et datée : «d’Avignon, ce 19 Mars 1653 »

Ici c’est un cavalier sur son cheval en bois sculpté du moyen âge. A l’étage, la reine des lieux , figure emblématique de la Provence, n’est autre que la Marquise de Ganges , son destin tragique, un fait divers criminel célèbre du XVIIème siècle, inspira de nombreux auteurs, le marquis de Sade, Alexandre Dumas et Charles Hugo, le fils aîné de Victor Hugo. En bon contemporain, Molière est présent par sa pièce « Le Sicilien ou l’amour peintre », dont un exemplaire ayant appartenu à Louis Jouvet, est posé à côté du tableau de Mignard qui représente la belle.

Chaque œuvre installée dans la Maison à son histoire, un lieu parfait qui comble notre curiosité avec toujours des surprises à la clé. Il suffit de poser le yeux sur un objet, ici c’est un dessin de Carrache qui se révèle être à double face, là une miniature cachée dans une boîte, c’est aussi un secret bien gardé de l’artiste Jean-Michel Othoniel ..


Les Morand n’ont de cesse de parcourir le monde à la recherche de trésors , brocantes, salles de ventes, vide-greniers… Ils ne s’arrêtent jamais et c’est parfois des rencontres riches d’histoire qui parviennent à eux comme ce cartonnier de Sylvain Gagnière, historien et archéologue, conservateur au Palais des Papes à Avignon, contenant de nombreux fossiles ou cette petite déesse exceptionnelle en ivoire datant de la préhistoire. Au détour d’un guéridon se trouve un mascaron du Pont-Neuf , la deuxième fois en peu de temps que  je vois un reste de ce pont, l’autre jour c’était lors de la visite à la collection Cligman au musée de Fontevraud.

Sam Barron – « Totem » – Manufacture de Sèvres


Mais place à la porcelaine car les Morand ont suivi de près les productions artistiques de la Manufacture de Sèvres et possèdent de nombreuses œuvres contemporaines, une maquette de Anne et Patrick Poirier, la cérémonie du thé vue par Marie Ange Guilleminot, le totem de Sam Barron...

Clavecin décoré par le peintre Olivier Debré (1920-1995).

Les costumes aussi ont leur place, comme cette robe vers 1680 – haute couture de l’époque ! – ou encore un  habit d’homme tout en noir. Un dédale de surprises tout au long de ce parcours et je ne vous dévoile pas la dernière pièce, si vous êtes dans le coin courrez-y ! Je vous laisse la surprise de l’épilogue.

Prendre rendez-vous :

Hôtel d’Agar – 65 place Philippe de Cabassole – 84300 Cavaillon – Tel : 06 24 17 20 13

https://hotel-dagar.com/

Florence Briat Soulié

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