Belles découvertes en galeries!

Tris repetita…le nouveau report d’Art Genève a l’air triste du « déjà vu ». Heureusement, les galeries genevoises réagissent avec de nouveaux accrochages de grande qualité. Parcours de mes coups de coeur, vernis le 13 Janvier.

Les rêves bleus de Thomas Huber , Galerie Skopia

Thomas Huber, Ausblick, 2021, Skopia . photo ©thegazeofaparisienne

L’artiste suisse Thomas Huber (né en 1955) nous emmène dans des univers oniriques couleur ciel & mer. Ses huiles magnifient la beauté des paysages du lac Majeur, qu’il contemple depuis sa maison. Sous son pinceau, les montagnes qui se jettent dans l’eau deviennent des formes planes, uniquement animées par les variations de bleus, qui leur donnent l’aspect surréel du rêve. J’aime particulièrement le tableau Ausblick, où l’artiste rajoute un décor imaginaire théâtral ; je m’imagine marchant dans cette galerie ouverte sur le lac et m’asseoir sur ce banc pour en admirer la beauté. L’excellent galeriste PH Jaccaud présente des peintures à l’huile de Huber qui, fidèles à son travail, procèdent d’une mise en scène de la réalité. S’y ajoutent de gracieuses aquarelles nées d’une observation plus réaliste du majestueux panorama. Enchanteur!

Thomas Huber, 2021, Skopia . photo ©thegazeofaparisienne

Thomas Huber a étudié à la Haute Ecole d’Art de Lucerne (Suisse), au Royal College of Art (Londres) ainsi qu’à l’Académie des Beaux Arts de Düsseldorf. Il reçoit de nombreuses distinctions en Europe dont le prix Meret Oppenheim (Berne 2013).Sa pratique émerge dans la scène artistique de Düsseldorf dans les années 80. Elle se distingue par une mise en abîme de l’image et des textes: image dans l’image mais aussi oeuvre et discours sur l’oeuvre. Il travaille à Berlin.

Thomas Huber, Aquarelles sur papier, Lago Maggiore, galerie Skopia, photo ©thegazeofaparisienne

Thomas Huber, Intermezzo, galerie Skopia, jusqu’au 19 Février 2022.

Les sculptures « spaghettis » de Pablo Reinoso, galerie Xippas

Comme j’aime les bancs « spaghettis » de Pablo Reinoso! Je les ai admirés dans de nombreux lieux publics et privés, où leurs tiges tentaculaires s’envolent en volutes gracieuses, grimpent sur la rampe d’un escalier, traversent une pièce, descendent en dansant vers le sol ou s’unissent dans des parcs. J’aime cette légèreté, cette fantaisie qui anime l’espace et transforme, comme par magie, le rigide en mouvement infini.

C’est avec un grand plaisir que je les retrouve dans l’exposition personnelle que Xippas Genève dédie à l’artiste franco-argentin. En bois naturel ou en acier noir, le banc iconique se décline. Les « spaghettis » joueuses envahissent également de magnifiques cadres en bois sculpté; leurs entrelacs jouent gaiement le contraste avec la structure raide . Enfin, je découvre des oeuvres inédites de Pablo Reinoso (né en 1955), réalisées à l’encre de chine durant le confinement.

A noter: une exposition monumentale de ses oeuvres au Domaine national de Chambord (France) sera inaugurée en Avril 2022.

Vue de l’exposition Pablo Reinoso Trames , Xippas Genève, Photo ©Julien Gremaud

Pablo Reinoso, Trames , Xippas Genève, jusqu’au 19 Février 2022.

Le portfolio pailleté, Traces, de John Armleder , galerie Joy de Rouvre

Le glamour et les couleurs vibrantes de John Armleder se retrouvent dans ce portfolio Ready Made de 10 planches vives et pailletées. Une très belle idée de la galeriste Joy de Rouvre et de R2/12 . De la série encadrée sur le mur de la galerie, émanent une énergie pétillante et une joie de vivre contagieuses. J’adore!

Portfolio édité en 8 exemplaires.

John Armleder, Traces, galerie Joy de Rouvre

Les sublimes photos d’Elliott Erwitt , Galerie Esther Woerdehoff

Elliott Erwitt, Santa Monica, California, 1955. Courtesy Galerie Esther Woerdehoff.

Elliot Erwitt (né en 1928) fait partie de ces photographes mythiques issus de l’agence Magnum. Ses clichés en noir & blanc nous sont familiers et comptent dans nos références immédiates. Ils apportent à la photographie un irrésistible humour et quelque chose d’infiniment glamour qui fait sourire et rêver.

Elliott Erwitt , Galerie Esther Woerdehoff. Photo thegazeofaparisienne

« À 90 ans, mon travail me parait différent de ce que j’avais vu auparavant…
Il y a un temps pour les photos qui disent bonjour, et il y a un temps pour écouter.» 
– Elliott Erwitt, 2018

La galerie Esther Woerdehoff lui dédie une exposition personnelle avec des photos légendaires comme Santa Monica, California ou ses célèbres prises de vue canines. Elle nous fait également découvrir quelques photographies inconnues qu’Erwitt avait mises de côté et oubliées durant de longues années. Il les a redécouvertes récemment, en se penchant sur les planches- contacts de son passé. A voir absolument.

Elliott Erwitt, Found Not Lost, Galerie Esther Woerdehoff, jusqu’au 5 Mars 2022.

Caroline d’Esneval

3 commentaires

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