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Walasse Ting (1928-2010) : Le voleur de Fleurs, Musée Cernuschi

Walasse ting Sans titre (Femme au perroquet), 1980 Archives Pierre Alechinsky © The Estate of Walasse Ting/ADAGP, 2016/Photo Michel Nguyen
Walasse Ting, Sans titre (Femme au perroquet), 1980, Archives Pierre Alechinsky
© The Estate of Walasse Ting/ADAGP, 2016/Photo Michel Nguyen

Le Musée Cernuschi présente une magnifique rétrospective de l’oeuvre de Walasse Ting. La mise en scène “kaleidoscopique” de ses oeuvres retrace l’évolution créative de l’artiste, depuis ses racines Chinoises jusqu’à son travail en Occident. Chaque pièce introduit un nouvel élément de son vocabulaire artistique, qui se rajoute aux précédents, jusqu’à la fin de la visite, où il atteint une forme de synthèse. Depuis le Noir et Blanc jusqu’aux rouges et bleus détonnants, laissez vous séduire par le language visuel de Ting.

1 an, première chanson

5 ans, premier dessin d’un dragon Volant

6 ans, première fois que je sens une fleur

16 ans, premier amour…

Walasse Ting, 1967, Photographie John Lefebre, © Marion Lefebre

 De son enfance à Wuxi, proche de Shanghai, où il eu la possibilité de cotoyer un environnement à la fois rural et cosmopolite, Ting a nourri un Art multiforme. A l’entrée de l’exposition, deux oeuvres de ses jeunes années donnent une première idée du paysage artistique de cette époque. Ces tableaux, imprégnés de peinture calligraphique, révèlent l’influence de l’art traditionel Chinois. Un poème, écrit par l’artiste au titre éponyme “Walasse Ting” accompagnent les images. Les mots retracent les “premières fois” de sa vie qui ont inspiré son travail polymorphe.

 18 ans, première fois que je quitte la Chine

19 ans, première aquarelle vendue

21 ans, première exposition personnelle

22 ans, première traversée maritime pour Paris…

Calligraphic work by Ting @TessHolland

Sa carrière grandissant, il se pare d’une nouvelle identité : “le voleur de fleurs”, un personnage fictif qui incarne sa multi-culturalité et la richesse de ses références artistiques. Ting crée des pièces imprégnées du geste expresionniste, de la spontaniété du mouvement “Action painting”, tout en conservant certains codes de la calligraphie Chinoise. Ainsi son tableau “L’araignée noire et le serpent blanc” de 1957 illustre cette rencontre: il y présente un sujet traditonnel Chinois, avec des technique de répresentation tirées d’un expressionnisme à la Pollock.  L’image parait sortir de la toile.

28 ans , première fois que je ne crois plus en rien

29 ans, premier poème

30 ans, première fois en Amérique…

One Cent Life,Jaquette de couverture
© Matchteld Appel/ Photo Frédéric Charron

Durant les années 50, Ting voyage entre l’Europe et les Etats Unis, et collabore avec les artistes du mouvement Cobra. A son initiative, se crée un collectif réunissant 27 artistes autour du projet “One Cent life”. S’y mêlent Pop art, Expresionnisme abstrait et textes. Ting contribue à ce projet au cours de séances “d’improvisation de peinture”, comme les nomme son contemporain et proche ami, Pierre Alechinsky. Cet assemblage d’oeuvres est représentative de l’énergie et la variété de la scène artistique internationale de l’époque. Des créations de Joan Mitchell, Roy Lichenstein, et Andy Warhol sont partie prenantes du projet.

32 ans, première fois que je mange un hot dog

37 ans, première fois que je suis père d’une petite fille

38 ans, première fois que j’achète une télévision 

One Cent Life @TessHolland

Dès les années 50,Tings se fascine pour les femmes, créant une série de nus érotiques évocateurs, dans des pastels intenses. On y retrouve la grand Odalisque d’Ingres et la belle Olympia de Manet revisitées sur les toiles de Ting. Il pare le corps féminin de couleurs vibrantes, rappelant celles des Fauvistes .

 44 ans, première fois que je vois mon père dormir dans un cercueil

45 ans, première fois que je suis un Américain

46 ans, première fois que l’argent a l’odeur du mensonge

Pastel nudes @TessHolland

La disposition de series d’oeuvres colorées entre des salles de Noirs et Blanc, souligne la diversité des styles de l’artiste et l’influence continue de ses racines Chinoises. Toute sa vie durant, il a pratiqué l’art de la calligraphie, ré-interprétant sujets et materiaux traditionnels avec la modernité de son regard .

48 ans, première fois que je réalise que la vie est un cycle

51 ans, première fois que j’achète une lettre de Gauguin

55 ans, premier petit déjeuner sous un arc-enciel

Calligraphic continuation by Ting, @TessHolland

La dernière partie de l’exposition , ma préférée, présente l’apogée du travail de l’Artiste, où tous les différents aspects de son vocabulaire trouvent une magnifique unité. Une synthèse des multiples influences et de sa créativité personnelle donne naissance à un style unique . Ce dernier espace présente des oeuvres monochromes et polychromes, saisissantes par leur élégance et leur singularité. Les compositions de Ting racontent un monde de fleurs, d’oiseaux et de femmes sensuelles. Elles ébouissent par leur infinie sophistication et finesse. L’étendue de son talent artistique, son sens du merveilleux, son style éclatant font tout l’Art de Ting.

@TessHolland

Vous avez jusqu’à fin Février pour admirer la séduisante rétrospective de Ting au Musée Cernuschi. Vous pourrez y découvrir également le reste des collections dédiées à l’Art Asiatique du Musée, avant vous offrir encore quelques instants de rêverie, en flânant dans le ravissant Parc Monceau.

Walasse Ting, Raindrops on my eyes, 1974,
© The Estate of WalasseTing/ADAGP,2016/Photo John Sturges

67 ans, première pêche en mer  

68 ans, première fois que je peins une baleine  

69 ans, première fois que j’achère un Boudha blanc

70 ans, première fois que j’achète 2 étoiles filantes…

Tess Holland -Wesleyan University 2018, Vassar-Wesleyan Program in Paris Fall 2016

Ting Walasse

Le Voleur de Fleurs

Musée Cernuschi

Until 26 February 2017

http://www.cernuschi.paris.fr/fr/expositions/en-cours

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