Le Musée Cernuschi présente une magnifique rétrospective de l’oeuvre de Walasse Ting. La mise en scène “kaleidoscopique” de ses oeuvres retrace l’évolution créative de l’artiste, depuis ses racines Chinoises jusqu’à son travail en Occident.
Chaque pièce introduit un nouvel élément de son vocabulaire artistique, qui se rajoute aux précédents, jusqu’à la fin de la visite, où il atteint une forme de synthèse. Depuis le Noir et Blanc jusqu’aux rouges et bleus détonnants, laissez vous séduire par le language visual de l’Art de Ting.
1 an, première chanson
5 ans, premier dessin d’un dragon Volant
6 ans, première fois que je sens une fleur
16 ans, premier amour…
De son enfance à Wuxi, proche de Shanghai, où il eu la possibilité de cotoyer un environnement à la fois rural et cosmopolite, Ting a nourri un Art multiforme. A l’entrée de l’exposition, deux oeuvres de ses jeunes années donnent une première idée du paysage artistique de cette époque. Ces tableaux, imprégnés de peinture calligraphique, révèlent l’influence de l’art traditionel Chinois. Un poème, écrit par l’artiste au titre éponyme “Walasse Ting” accompagnent les images. Les mots retracent les “premières fois” de sa vie qui ont nourri son travail polymorphe.
18 ans, première fois que je quitte la Chine
19 ans, première aquarelle vendue
21 ans, première exposition personnelle
22 ans, première traversée maritime pour Paris…
**Photo 2** Légende: Calligraphic work by Ting @TessHolland
Sa carrière grandissant, il se pare d’une nouvelle identité : “le voleur de fleurs”, un personnage fictif qui incarne sa multi-culturalité et la richesse de ses références artistiques. Ting crée des pièces imprégnées du geste expresionniste, de la spontaniété du mouvement “Action painting” tout en conservant certains codes de la calligraphie Chinoise. Ainsi son tableau “L’araignée noire et le serpent blanc” de 1957 illustre cette rencontre entre le mouvement expressif de ces créatures et une palette de couleurs neutre. L’image parait sortir de la toile. Il présente un sujet traditonnel Chinois, avec des technique de répresentation tirées d’un expressionnisme à la Pollock.
28 ans , première fois que je ne crois plus en rien
29 ans, premier poème
30 ans, première fois en Amérique…
**Photo 3** Légende: Black Spider and White Snake @TessHolland
Durant les années 50, Ting voyage entre l’Europe et les Etats Unis, et collaborent avec les artistes du mouvement Cobra. Se crée un collectif réunissant 27 artistes, dont il fait partie. “One cent life” mêle Pop art, expresionnisme abstrait et textes . Ting contribue à ce projet au cours de séances “d’improvisation de peinture” comme les nomme son contemporain Pierre Alechinsky. Cet assemblage d’oeuvres est representative de l’énergie et la variété de la scène artistique internationale de l’époque. Des créations de Joan Mitchell, Roy Lichenstein, et Andy Warhol sont partie prenantes du projet.
32 ans, première fois que je mange un hot dog
37 ans, première fois que je suis père d’une petite fille
38 ans, première fois que j’achète une télévision
**Photo 4** Légende: One Cent Life @TessHolland
Jusqu’à la fin des années 50, Tins se fascine pour les femmes, créant une série de nus évocateurs dans des pastels intenses. On y retrouve la grand Odalisque d’Ingres et la belle Olympia de Manet revisitées sur les toiles de Ting. Il pare le corps féminin de couleurs vibrantes, rappelant celles des Fauvistes .
44 years old first time see father sleep inside coffin
45 years old firs time become U.S. citizen
46 year old first time smell money like bullshit…
44 ans, première fois que je vois mon père dormer dans un cercueil
45 ans, première fois que je suis un Américain
46 ans, première fois que l’argent a l’odeur du mensonge …
***Picture 5*** Légende: Pastel nudes @TessHolland
La disposition de series d’oeuvres colorées entre des salles de Noirs et Blanc souligne la diversité des styles de l’artiste et l’influence continue de ses racines Chinoises. Toute sa vie Durant, il a pratiqué l’art de la calligraphie, ré-interprétant sujets et materiaux traditionnels par la modernité de son regard .
48 ans, première fois que je réalise que la vie est un cycle
51 ans, première fois que j’achète une lettre de Gauguin
55 ans, premier petit déjeuner sous un arc-enciel
***Picture 6*** Légende: Calligraphic continuation @TessHolland
La dernière partie de l’exposition , ma préférée, présente l’apogée du travail de l’Artiste où tous les différents aspects de son vocabulaire trouvent une magnifique unité. Une synthèse des multiples influences et de sa créativité personnelle donne naissance à son style unique . Ce dernier espace présente des oeuvres monochromes et polychromes, saisissantes par leur élégance et leur singularité. Les compositions Ting racontent un monde de fleurs, d’oiseaux et de femmes délicates. Elles ébouissent par leur infinie sophistication et finesse. L’étendue de son talent artistique, son sens du merveilleux, son style éclatant font tout l’Art de Ting.
***Picture 7*** Légende: Final gallery @TessHolland
Vous avez jusqu’à fin Janvier pour admirer la retrospective de Ting au Musée Cernuschi. Vous pourrez y admirer également le reste des collections dédiées à l’Art Asiatique avant de vous offrir quelques intants encore de reverie en flânant quelques instants dans le ravissant Parc Monceau.
67 ans, première pêche en mer
68 ans, première fois que je peins une baleine
69 ans, première fois que j’achère un Boudha blanc
70 ans, première fois que j’achète 2 étoiles filantes