Après deux années sans PAD, voici l’édition parisienne 2022 et c’est une joie d’arpenter les allées et de découvrir l’excellence du design et des métiers d’art dans cet écrin du Jardin des Tuileries.
Des signatures prestigieuses anciennes et contemporaines sont présentées sur les stands de toutes ces galeries. Des matériaux inhabituels deviennent familiers comme le béton, les frittes de verre, des cocons de soie…
Laurence Bonnel, artiste et galériste Scène Ouverte présente les verres transparents soufflés à Venise de l’artiste Simon Crestani qui pousse les limites d’un savoir-faire ancestral des maîtres-verrier, Laurence est assise dans un fauteuil très étonnant, comme une sculpture, sa créatrice Gemma Barr est écossaise de Glasgow basée à Eindhoven, aux Pays-Bas, elle aime expérimenter divers matériaux.
La Galerie BSL présente des oeuvres avec un fil conducteur la terre et la mer, par l’artiste Ayala Sarfati : une lampe en verre assez étonnante, prouesse technique alliant verre et fritte de verre (matériau utilisé pour les coques des bateaux), à côté se trouve le siège Kuramura océan de la même artiste.
Galerie Carpenters d’autres sièges mais en béton de couleurs acidulées, ceux de Martin Laforet intéressé par ce matériau pauvre, il utilise des moules en bois. Sa chaise à palabre n’est plus en bois mais en béton !
Un autre angle à la fois culture pop et traditionnelle, les Kokeshis de José Lévy, charmantes ou inquiétantes en résine laquée mat ou brillant ou encore façon bois brulé, certaines sont aussi gainées de cuir. Une collaboration avec Leblon Delienne qui redonne vie à ces poupées. José a également créé pour cette occasion 46 NFT uniques Kokeshi Dolls qui seront vendus aux enchères, suivre le lien
Je rencontre Pierre Raguideau qui expose pour la première fois au PAD, sa galerie Pierre Arts & Design est spécialisée dans le design danois des années 50/60. Nous parlons de Hans Wegner, son parcours, fils de cordonnier, son père le place dans un atelier d’ébénisterie, quelques années plus tard, il deviendra un des plus célèbres designers de son époque, en soulevant une de ses chaises je peux voir de nombreuses indications, la signature de l’ouvrier, la date et bien-sûr la marque.
Un peu plus loin, une bibliothèque bureau à mécanisme d’André Sornay après-guerre se trouve sur le stand d’Alain Marcelpoil qui rend hommage au travail du designer français, son travail des années 30 est très reconnaissable en palissandre à décor de petits clous.
Galerie Avant-Scène, toutes les deux nous sommes séduites par la délicatesse du mobilier de Franck Evennou, ses bougeoirs en bronze, ses appliques étoiles, sa console… une lampe en céramique inspirée de la collection Al-Thani à l’Hôtel de la Marine, création de Véronique Rivemale, la galerie représente également Hubert Le Gall, je reconnais les créations de son exposition à la Villa Kerylos. Ce même stand, offre des créations alliant art et parfum avec les ravissantes croix brodées sur céramique de Joana Vasconcelos .
Galerie Jousse, passage obligé des Roger Tallon, les tabourets « Cryptogamme », des petites tables gigogne de Mathieu Matégot, les étagères de Charlotte Perriand, Jean Prouvé…
Plus loin, nous nous arrêtons devant l’impressionnant panneau de marqueterie de paille et cristal Lalique de la galerie Jallu. Il réunit de très beaux motifs puisés dans les collections légendaires de la célèbre cristallerie avec le savoir faire fascinant de cet artisanat minutieux.
Inspiration végétale…
Broderie sur gaze, à partir d’un dessin original de l’artiste. 140x200cm- Galerie Mouvements Modernes
La nature est au centre de toutes les attentions, Galerie Mouvements Modernes, Daniela Busarello s’en inspire dans ses oeuvres si poétiques , l’artiste cueille des fleurs, les laisse se faner, puis dessine ce processus du temps qui passe. Ses tableaux sont une métaphore du cycle de la vie, de la mort ou aussi de l’immortalité. Daniela a collaboré pour la broderie avec les ateliers Montex et dessiné un cadre en laiton fabriqué dans les ateliers de ferronnerie d’art de Jim de Missolz.
Inspiration végétale… cette édition du Pad offre une sublime ode à la nature. Déclinée sous toute ses formes, on la retrouve en magnifiques arbres de cocons de vers à soie crées par Diane de Kergal, Gosserez, dans les irrésistibles luminaires de papier d‘Ingo Maurer Maisonjaune Studio , et sous forme d’appliques -arbres ravissantes, Scène Ouverte
J’admire aussi la voluptueuse céramique d’une cucurbitacée , conçue par une des plus grandes céramistes japonaises, Chieko Katsumata, Galerie Dutko la pétillante installation murale de Gjertrud Hals Maria Wettergren mêlant insectes, plantes , souris etc.. à des objets plus urbains, comme une invitation à un ravissant pique-nique très champêtre, une élégante table basse florale, évoquant l’art nouveau, de Joy de Rohan-Chabot Chastel-Maréchal.
Et pour finir notre tour, un peu de musique, nous ne résistons pas au meuble à musique, cassettes d’un autre siècle, disques vinyles dans un écrin sublime des années 70 de la galerie Yves Gastou. … ça swingue au PAD !
Florence et Caroline