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Rentrée sous le signe du design

Paris Design Week 2022

Paris

Design Week

8-17 septembre 2022

Une semaine 100/100 design, il suffit d’ouvrir l’oeil en se promenant dans les rues de Paris et d’apercevoir le sigle jaune et noir de la Paris Design Week, édition 2022.

C’est l’occasion de découvrir des lieux, parfois insolites, iconiques des grands architectes, comme la Maison La Roche, qui se trouve dans une impasse du 16e, Fondation Le Corbusier.

Ce festival du design offre la possibilité de rencontrer les designers, de comprendre les enjeux entre création et industrie.

Le travail d’une institution comme le Mobilier National construit par Auguste Perret qui chaque année fait entrer des nouvelles oeuvres et permet ainsi de valoriser le travail de tous ces créateurs, car tous ces meubles et objets décoratifs sont ensuite montrés dans les institutions comme l’Elysée, magnifique vitrine du savoir-faire contemporain. Parfois une autre institution comme la BNF passe une commande au Mobilier National, dans ke cadre de la restauration de salle ovale, rue de Richelieu, il fallait une nouvelle chaise. Concours gagné par le designer Patrick Jouin.

D’autres institutions sont à visiter lors de ce festival du design à Paris, l’Hôtel de la Monnaie et l’Hôtel de Sully.

Une dernière adresse rue Froissard, pour découvrir des nouveautés, la Galerie Joseph.

Fondation Le Corbusier / Fragments d’Anthony Guérrée

La Fondation accueille pour la première fois à la Maison La Roche, première maison puriste de Le Corbusier qui applique les cinq points forts décidés par l’architecte : le pilotis, le toit jardin, les fenêtres en bandeau, le plan et les façades libres. (voir article Villa Savoye)

Villa La Roche / Fondation Le Corbusier – La Galerie – Lampe de Anthony Guerrée – Toiles de Le Corbusier, table et meuble console de Charlotte Perriand

Anthony Guérrée y a installé ses formes en marbres rares provenant des Marbreries de la Seine . Il s’inspirent des trois ordres grecs ionique, dorique et corinthien. Ces formes deviennent une chaise longue en marbre , suggérant un hommage à la chaise longue iconique LC4 de Le Corbusier. Cette chaise qui marque l’entrée de la Maison La Roche est installée face à une photo de Le Corbusier noir et blanc lors d’un voyage en Grèce représentant une colonne dorique à terre.

Fondation Le Corbusier – Hall d’entrée – ANTHONY GUERREE, chaise longue – Marbre – (L)156 x (l)56 x (h)69 cm

La visite de cette maison unique, à l’architecture et l’agencement si ingénieux est passionnante, chaque détail est pensé par Le Corbusier, les cimaises pour accrocher la collection importante de La Roche, l’utilité des pièces, le sol en carrelages très simples ou encore le lino, les couleurs sur les murs qui reprennent sa palette de peintre. L’agencement des placards est primordial car aucun meuble extérieur non décidé par l’architecte, ne doit venir dans la maison. Il demande à Charlotte Perriand de créer du mobilier, la table de la galerie en marbre noir posée sur un tapis en carrelage noir est à la fois simple et magnifique. Les rampes des escaliers deviennent des appuis pour contempler les vues.

Un détail important, la maison puriste n’est jamais blanche, elle est de couleur craie, crème ou peinte des nombreuses couleurs choisies par l’architecte. Le Corbusier se dit autant artiste qu’architecte, sa passion créatrice est vouée à la peinture qu’il travaille dans son appartement atelier pas loin du Bois de Boulogne et aux sculptures qu’il crée avec le sculpteur designer breton de Douarnenez Savina. Ce dernier sculpte le bois et ensuite Le Corbusier peint cette sculpture.

Ce qui est fascinant c’est la sobriété industrielle des éléments de décoration qui ornent la maison, les tubes métalliques qu’il utilise pour la première fois pour créer une table dans la chambre du propriétaire, un meuble d’une simplicité extrême et très novateur pour l’époque.

Avec cette maison, il teste ce qu’est nécessaire pour l’habitation.

Le choix du designer, ne devait pas être facile, mais je dois dire que les objets et meubles d’Anthony Guerrée s’intègrent harmonieusement dans le décor, que ce soit des tabourets, vides-poche ou appliques posés çà et là dans la maison. Je m’arrête devant un vide-poche en marbre blanc strié de lignes noires comme une oeuvre abstraite, j’apprends que ce marbre introuvable a été utilisé à la demande de Karl Lagerfeld pour le Crillon.

La Paris Design Week est à l fois une belle occasion et expérience contemporaine qui rend vivante ces maisons musées.

Fragments – Anthony Guérrée

Jusqu’au 24 septembre

Fondation Le Corbusier

Maison La Roche

10, square du Docteur Blanche 
75016 Paris 

Anthony Guérrée

Une nouvelle chaise iconique à la BNF ?

Quand deux institutions réfléchissent à un projet ensemble.

Mobilier National, vue d’ensemble montrant les étapes de fabrication de la chaise Orria

En début de semaine je me trouvais au Mobilier National, construit par un autre architecte star Auguste Perret, pour la présentation de la chaise Orria du designer Patrick Jouin. Cette chaise est destinée à la salle ovale de la sublime Bibliothèque Nationale , site historique de la rue de Richelieu. Une salle qui sera ouverte au public à partir du 17 septembre et à cette occasion nous pourrons tous utiliser cette nouvelle chaise, pensée pour le confort de l’usager, le cuir cellier qui reprend le modèle des tables de lecture, les accotoirs qui permettent un rangement facile . La chaise Orria conçue avec l’Atelier de Recherche et de Création l’ARC est éditée par la coopérative basque Alki, elle porte la marque BNF/Mobilier National. A partir de janvier avec cependant quelques modifications, elle sera proposée à la vente au public.

Salle ovale de la BNF avec les chaises Orria installées © Thomas Duval

Le designer Patrick Jouin est très attaché à dessiner pour tous, il s’est inspiré des lieux, du bois des tables des rayonnages. L’idée de toucher les meubles, la quête d’un instant parfait, la légèreté du meuble. L’évidence du choix du bois, le chêne, Patrick Jouin nous rappelle que ce matériau est le bois français par excellence. La réflexion s’est portée sur une recherche de légèreté et de finesse, en tenant compte de la solidité d’une telle chaise, dans un tel lieu. Une chaise empilable, mission pratiquement impossible avec le bois, réussie grâce aux techniques d’usinage qui permettent une grande précision. Ceux qui entretiennent les lieux ne sont pas oubliés, les accotoirs ont été étudiés pour s’accrocher aux tables et ainsi se soulèvent sans effort. Le designer souligne l’importance des liens avec les industriels français , trop peu de meubles à nos jours sont édités en France et insiste sur la nécessité des collaborations designer français/ usine française qui peuvent travailler ensemble.

Photo 1 : Mobilier National – Essais pour la réalisation de la chaise : châssis et dossiers, gabarits pour le cintrage et moule de serrage – Premier prototype de chaise en peuplier. La réalisation de prototypes à taille réelle permet d’éprouver la solidité de la structure, le confort etla maniabilité de la chaise.

Photo 2 : Mobilier National – Essais pour la réalisation de la chaise : châssis et dossiers, gabarits pour le cintrage et moule de serrage – Premier prototype de chaise en peuplier. La réalisation de prototypes à taille réelle permet d’éprouver la solidité de la structure, le confort etla maniabilité de la chaise.

Patrick Jouin, n’a jamais oublié l’idée de lecture dans une telle bibliothèque, c’est un peu une part de rêve qui s’accomplit pour un designer dans l’élaboration d’un tel projet.

On attend avec impatience de pouvoir profiter de la salle de lecture, entièrement restaurée. Ce sera une première, nous pourrons aller et venir rue de Richelieu, à notre convenance pour un moment de lecture unique.

Informations :

Salle ovale de la BNF

Site Richelieu
5, rue Vivienne
75002 Paris

Ouvertes tous les jours à partir du 17 septembre 2022.

Mobilier National

Patrick Jouin

Isabelle Stanislas à l’Hôtel de Sully, Ceci est votre maison

On aimerait beaucoup que ce soit notre maison ! cet hôtel du XVIIe siècle juste à côté de la place des Vosges est une merveille.

“Ceci est votre maison” par Isabelle Stanislas, architecte – Orangerie de l’Hôtel de Sully.
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Cela doit être extraordinaire pour un designer contemporain de se confronter au siècle des lumières. L’architecte a installé trois folies dans le jardin jouxtant l’Orangerie, à l’intérieur de celle-ci est présenté du mobilier qui se reflète dans de grands miroirs reprenant la forme des fenêtres et devenant à leur tour d’autres fenêtres qui offrent cette perspective sur l’Hôtel.

 « Percevoir autrement qu’on ne voit est indispensable pour continuer à regarder ou à réfléchir. »

Isabelle Stanislas

Isabelle Stanislas, architecte

Hôtel de Sully,

5 place des Vosges – 75004 Paris

Jusqu’au dimanche 18 septembre

Psychanalyse d’un meuble à quatre pattes à la Monnaie de Paris par Vincent Darré

Les Maisons, CHARLES PARIS, DUVIVIER CANAPES, ATELIERS FAURE, MAISON LUCIEN GAU, PHILIPPE HUREL, LE LIT NATIONAL, ATELIER MIDAVAINE, MOISSONNIER, OBJET DE CURIOSITE, POUENAT, ROBERT FOUR, TAILLARDAT, VOLEVATCH, ont été choisies par Vincent Darré qui a imaginé une scénographie qui lui ressemble avec sa fantaisie que nous lui connaissons.

J’y retrouve des connaissances comme l’artiste Daniela Busarello , dont le dessin original et le premier échantillon du tapis qui sera créé à la Manufacture d’Aubusson Elapsed time Dissay sont présentés dans l’exposition. A partir de fleurs cueillies à Dissay, elle dessine le mouvement des fleurs, de la vie à la mort et leur renouvellement, cela devient une couronne de l’immortalité.

L’excellence du savoir-faire français est mis à l’honneur dans ce bel écrin, l’Hôtel de la Monnaie, on ne peut rêver mieux !

Du jeudi 8 septembre au dimanche 18 septembre
De 11h à 18h

Entrée libre

Monnaie de Paris
2 rue Guénégaud
75006 Paris

Galerie Joseph, design de demain

Un tour de piste, galerie Joseph avec Agnès Bitton qui y présente ses lampes Métèque (voir article précédent), avocate et designer, elle me montre sa sélection des nouvelles créations des designers présents sur place.

Beaucoup d’ingéniosité, des prix très abordables pour cette table pliante, le pied se détache et peut recevoir une assise de tabouret, les plateaux peuvent être en bois ou en plastique recyclé, trois mots pour les créations de Nomade Atelier : les DePliables, ReComposer et DePloyables.

Un peu plus loin c’est une table suspendue, collection Toupy qui retient notre attention, celle de Mlle Jo, le plateau en bois ou autre matériau est suspendu par une barre de laiton, très belle idée.

Le clou de cette exposition c’est ce grand fauteuil vert d’eau et blanc Orri qui trône à l’entrée de l’exposition à la fois cocon, refermé il s’ouvre aussi vers les autres. Deux possibilités pour ce grand fauteuil original conçu par un ingénieur et un designer. La première réalisation des éditions Noppi, c’est un beau travail du savoir-faire français à nouveau.

Noppi – Fauteuil transformable Orri.

Informations :

Agnès Bitton

Mlle Jo

Noppi

Nomade Atelier

Jusqu’au 12 septembre 2022

Galerie Joseph

7 rue Froissard – 75003 Paris

Photo : Nomade Atelier

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