Comment déguster un phénix – Musée de la Chasse et de la Nature
Comment déguster un phénix
par Delphine Gigoux-Martin
Du 21 octobre 2014 à mi-janvier 2015.
Musée de la Chasse et de la Nature, 62 rue des Archives à Paris.
Il faut savoir regarder cette artiste pour comprendre ce qu’elle nous donne à voir : une confrontation sans merci entre culture et nature entre brutalité et finesse, entre fraîcheur et cruauté. Aussi menue que son art est fort, elle oeuvre avec détermination à révéler l’ambiguité qui existe entre deux univers : celui de l’homme et celui de l’animal… l’animal compagnon instinctif et indépendant d’un homme qui l’utilise, l’adule, le maltraite, mais qui de l’un ou de l’autre est le plus sauvage, le plus violent ? Ambiguité, paradoxe qui se transpose dans la technique de Delphine Gigoux-Martin : un animal taxidermisé et en arrière plan, des oiseaux stylisés à la plume et à l’encre de Chine s’animent par opposition à l’animal rendu réel mais figé. Alors qui de la plume (mais quelle plume !) ou du pelage est le plus vivant ? Qui de l’abstrait ou du figuratif est le plus réel ?
Le musée de la Chasse présente jusqu’à mi- janvier 2015 une oeuvre emblématique du travail de Delphine Gigoux-Martin : un taureau taxidermisé s’ouvre, dévoilant à même la bête un buffet où l’on peut se servir d’un remarquable festin végétarien préparé ce 1″ septembre par Yves Camdeborde. Un buffet végétarien accompagné d’une soupe au sang…
Symbole d’une énergie primitive et solaire contenue dans un taureau aussi puissant qu’inerte dans sa posture, et qui contemple tête baissée dans un miroir astucieusement placé sous ses pattes, le ballet d’oiseaux animés par la projection des dessins de l’artiste au plafond de cet hôtel particulier, bon chic-bon genre mais dont les collections sont parsemées d’autres leurres artistiques contemporains époustouflants. Délicieux paradoxes à l’infini dans ce lieu cossu.. et sauvage ! A voir donc.

Kate Mcc Gwire
Delphine Gigoux-Martin est représentée par la galerie Metropolis, 16 rue de Montmorency à Paris.
Exposition “General Works” du 22 octobre au 31 décembre, en résonance avec son exposition personnelle au Musée de la Chasse.
Anne Lesage


Un commentaire
Lesage
MagniFique exposition et controversée ce qui en fait un must !!!
DELPHINE GIGOUX-MARTIN “LE FESTIN DU PHÉNIX” : une nouvelle affaire McCarthy ?
Le Web se déchaîne : https://www.change.org/p/fondation-françois-sommer-annulez-la-projection-d-un-dîner-morbide-dans-la-carcasse-d-un-taureau-tué-en-corrida?alert_id=FuJWPGVmeR_EdIFV7HoZPStEGJQn5g0V3vbqkyeXSeFoajwVGB1TRs%3D&utm_campaign=167264&utm_medium=email&utm_source=action_alert
Le taureau-buffet de la performance est mort dans les arènes, accomplissant sa destinée de combattant.
L’art de décalage de DELPHINE GIGOUX-MARTIN donne une autre vie à l’animal promis à l’équarrissage.
YVES CAMDEBORDE a cuisiné la traditionnelle soupe au sang comme des saveurs végétales inédites pour des plaisirs gourmands et partagés.
DELPHINE GIGOUX-MARTIN & YVES CAMDEBORDE FONT COEXISTER LA PART AFFECTIVE, ESTHÉTIQUE, SYMBOLIQUE DE LA NATURE AVEC SA RÉALITÉ QUOTIDIENNE DE NOURRITURE CONSOMMÉE
La figure du taureau a été choisie pour sa charge de mythe ancestral.
L’œuvre et la performance ne sont ni une apologie ni une dénonciation de la tauromachie… les commentaires passionnés révèlent sa pertinence.
/ En ce moment DELPHINE GIGOUX-MARTIN :
Musée de la Chasse et de la Nature “Comment déguster un phénix”, 62 rue des Archives 75003 Paris
Galerie Metropolis “General Works”, 16 rue de Montmorency 75003 Paris