Biennale des Antiquaires 2016- Un luxueux Musée éphémère
Dès l’entrée, Florence et moi-même, sommes saisies par la scénographie très réussie de Nathalie Crinière qui agence avec clarté et lumière les stands des 125 exposants, au sein du majestueux Grand Palais. La Biennale des Antiquaires, significativement métamorphosée cette année, reste ce rendez vous incontournable de ceux qui aiment l’Art au sens large, le beau, le rare, l’exclusif. Les galeristes, attentifs aux moindres détails, présentent des stands travaillés comme des écrins, pour magnifier les oeuvres.

Pour cette 28 ème édition, beaucoup de belles surprises à découvrir, au sein d’une offre qui a pour singularité d’être très éclectique…trop peut-être? Antiquités, Beaux arts ( part belle faite aux tableaux), mobiliers anciens côtoyant le design du XXème, Joaillerie, Orfèvrerie, livres précieux, Arts Asiatiques, porcelaines, etc.. les parisiennes éblouies en ont presque perdu la tête!

Par un heureux hasard, nous rencontrons une grande amie, personnalité du monde de l’Art, qui a ce talent incroyable de repérer immédiatement les oeuvres les plus intéressantes hors des grands classiques. Suivez -nous pour découvrir quelques pépites de sa sélection.
Premier arrêt, à la galerie G.Sarti pour admirer un polyptyque de Giovanni del Biondo de 1371. Regardons le de près. Le diable se cachant dans les détails, nous le retrouvons incarné en monstre-chien avalant des enfants, juste à côté de la Vierge (au-dessus du 1er panneau) !! Dans cette même Galerie, attardez vous sur la finesse du petit portrait de Saint Sébastien (1445-50) exécuté par Giovanni Da Modena… une merveille! Nous poursuivons par un remarquable Michel Dorigny vu sur le stand d’Alexis Bordes qui expose pour la première fois à la Biennale.

Une tendre rencontre avec “le Messager discret” de François Boucher (1768) nous attend ensuite à la galerie JF Heim -Basel, où l’on peut également “caresser” des yeux les “Deux Chevaux de trait” de Delacroix ,et repartir en regardant la nage captivante des poissons dans “l’Aquarium bleu”de Georges Braque.

Galerie JF Heim Basel

Beauté des chevaux encore, avec l’ensemble sculpture – tableau de Marini Marino “L’idéa del cavaliere” (1956) chez Landau. Un peu plus loin, un magnifique mais inquiétant Masson dépeint les prémisses de la guerre avec ” Métamorphoses “(galerie Applicat-Prazan). Nous rejoignons ensuite la Galerie Diane de Polignac, nouvelle entrante à la Biennale, qui présente, entre autre, deux magnifiques Schneider des années 1950 et 1957.

Côté mobilier, quel plaisir de déambuler au coeur de magnifiques ensembles de salons XVIII ème sur les stands des galeries Steinitz ou Léage, de deviner ce qui se passe derrière les sublimes panneaux recto-verso de Pierre Dunand (galerie Marcilhac), de s’asseoir derrière le bureau “Présidence”, oeuvre majeure de Jean Prouvé (galerie Laffanour/Downtown paris) ou encore de se cacher derrière le paravant en bois de Charlotte Perriand (Galerie Jacques Lacoste).


Une surprise, une curiosité ? Nous découvrons cet étonnant et très rare Vase-cage aux 2 oiseaux de 1730 . Ce stand de Röbbig -Munchen est un “must”pour tout amateur d’objets rares en porcelaine, mais il offre en plus au regard de très belles boiseries signées Féau.

Du côté des Arts Asiatiques, je suis séduite par les très belles estampes japonaises de la galerie Tankaya – un ensemble d’oeuvres historiques du célèbre Hokusaï et celles, un siècle plus tard de Hashiguchi émanant une grande sensualité. Nous trottons, ensuite, jusqu’au stand Mingei pour découvrir l’Art de la vannerie Japonaise de grands maitre comme Maitre Rokansaï. A ne pas manquer non plus, les impressionnantes armures Edo de la galerie Jean-Christophe Charbonnier.


Mesdames, nous pensons aussi à vos bijoux…certes, l’espace dédié à la joaillerie s’est nettement amoindri, mais rassurez-vous, de très belles pièces y sont exposées! Un spectacle féérique vous attend sur le stand de Cindy Chao “Art Jewel”, inphotographiable malheureusement, mais cela vaut le déplacement. Originalité, glamour et luxe sont au rendez vous sur les stands de Grisogono ou de Boghossian et si vous voulez un vrai collier de bal, allez admirer ceux du joaillier Martin du Daffoy.

Contrariant les oiseaux de mauvaises augures, faisant presque oublier les scandales récents de la profession, La Biennale des Antiquaires 2016 captive, séduit, éblouit de toutes ses beautés.
Caroline d’Esneval


Un commentaire
laure
Merci, chère Caroline, j’ai trouvé la biennale, heureusement expurgée d’un trop plain de marchands de cailloux, de très bonne qualité et la scénographie, comme vous, très réussie.
A bientôt.
Laure
________________________________