Hans Hartung (1904-1989) et les peintres lyriques
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Ce que je perçois très vite dans la peinture de Hans Hartung, c’est sa force et sa volontĂ© qui apparaissent tout au long de son travail. Un homme qui aimait la vie, les tableaux s’animent sous notre regard, je reçois les gestes de l’artiste comme un dialogue entre le spectateur et lui.

Fonds Helene et Edouard Leclerc – Landerneau
©ThegazeofaParisiene
Lorsqu’il est tout petit,une ambiance artistique règne dans sa famille, une vie Ă Leipzig rythmĂ©e par la peinture et la musique, l’enfant est fascinĂ© par les Ă©clairs qu’il essaie de saisir Ă coup de crayon.

Une forme d’abstraction qui l’intĂ©resse très tĂ´t, donnant cette impression de savoir oĂą il va , sĂ»r de lui, il n’hĂ©site pas Ă rĂ©cuser la conception de Kandinsky sur l’abstraction, rejetant les formes gĂ©omĂ©triques pour un geste libre.
Une sensation de dynamisme qui reste prĂ©sente dans sa peinture, cette façon de saisir le mouvement, la vitesse, la cadence d’un geste libre, l’Ă©motion, la vivacitĂ© qu’il ne cesse de vouloir atteindre.
J’ai le sentiment qu’il y parvient en regardant cette immense toile de 3m par 5, peinte sept mois avant sa mort; je suis subjuguĂ©e par la mĂ©lodie que dĂ©gage cette oeuvre, cette explosion vitale, un geyser de peinture. Je suis happĂ©e par la toile qui est une rĂ©vĂ©lation splendide de sa crĂ©ativitĂ©, de sa vision de la vie qui nous Ă©clate en pleine figure. Les Ă©clairs de son enfance rĂ©apparaissent, cette peinture est pour moi la rĂ©vĂ©lation de son “Ă©ternitĂ©”.

Hans Hartung, de nationalitĂ© allemande avait fait le choix de vivre en France, il a vĂ©cu deux guerres et sera amputĂ© d’une jambe suite au siège de Belfort en 1944. Il s’Ă©tait engagĂ© dans la LĂ©gion Ă©trangère pour combattre du cĂ´tĂ© français, contre son pays d’origine.
1926, Ă Dresde, il est confrontĂ© Ă la peinture moderne de Braque, Picasso, Matisse et Rouault, qui lui donne envie de voyages Ă travers l’Italie, la France, c’est la dĂ©couverte des musĂ©es, des expositions..
“Cette recherche de la plasticitĂ©, de l’ordre, de la rigueur, cette simplification des couleurs me donnaient l’impression d’une volontĂ© inouĂŻe de crĂ©er pour l’éternitĂ©.” Hans Hartung

C’est en France qu’il rencontre sa femme Anna Eva Bergman, peintre, elle aussi, qu’il Ă©pouse en 1929. Ils se marieront deux fois et crĂ©eront une maison atelier Ă Antibes —aujourd’hui la Fondation Hartung Bergman qu’il est possible de visiter sur rendez-vous. Cette vie insouciante des jeunes annĂ©es prend fin Ă la mort de son père en 1932.

Fonds Helene et Edouard Leclerc – Landerneau
©ThegazeofaParisiene
Sur une bande son de musique classique, son inspiratrice, que le peintre aimait Ă©couter en travaillant, je dĂ©couvre les oeuvres du peintre. Les dessins prĂ©paratoires placĂ©s Ă cĂ´tĂ© des toiles finales, montrent comment il procĂ©dait : le report du dessin agrandi sur la toile, parfois des annĂ©es plus tard et avec quelques ajouts. Il continuera ainsi jusqu’Ă la fin des annĂ©es 50. A partir de cette date, il ne s’agira plus que de productions immĂ©diates, et ce sera ainsi jusqu’Ă sa mort.
1960 , il obtient le prix de la Biennale de Venise.
Dans son atelier, il n’y a pas que des pinceaux mais des outils de jardinage, brosses en tout genre, branchages…

Fonds Helene et Edouard Leclerc – Landerneau
©ThegazeofaParisiene
Parallèlement aux oeuvres du peintre, le commissaire de l’exposition, Xavier Douroux, a fait le choix de prĂ©senter au dĂ©but les artistes de l’abstraction lyrique avec Georges Mathieu, son chef de file, Schneider, HantaĂŻ… Plus loin une autre pièce, je dĂ©couvre Cy Twombly, Christopher Wool, ce dernier se passionne pour Hartung.
Hartung 10 perspectives Christopher Wool – Choix d’œuvres , Ed Les presses du réel.
(Le Metropolitan Museum de New York, en 1975, expose dans trois salles 27 œuvres monumentales de Hans Hartung.)

La dernière salle prĂ©sente une toile de GĂ©rard Traquandi, je garde un très beau souvenir de sa carte blanche Ă l’Abbaye de Montmajour.

Une exposition qui vaut le détour à Landerneau !
Florence Briat Soulié
Commissaire : Xavier Douroux
Jusqu’au 17 avril 2017
Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture
Aux Capucins
29800 Landerneau


2 commentaires
lamoureux
Tres bel article. …
Le concombre masqué
L’expostion, d’après le compte-rendu, semble très intĂ©ressante Impatient de la voir.