Picasso et ses Picasso…
Picasso, toujours lui , si présent dans notre histoire de la peinture et cette fois ci presque chez moi à Landerneau !

Huile sur toile. Picasso
@thegazeofaparisienne
Je ne pouvais résister à l’envie d’écrire ces quelques lignes sur une telle exposition . Les Picasso de Picasso, un accrochage qui débute par deux petites toiles de son père , professeur de dessin.
Qui est ce jeune homme qui peint cette vieille femme, en 1895 et qui déjà affirme un talent dans sa façon de mettre la couleur, utiliser la lumière …
Celui qui dessine en 1899 au fusain des jeunes hommes élégants, élancés et qui signe encore Ruiz Picasso, celui qui j’imagine en regardant cet autoportrait de 1906 voit tout , perce tous nos secrets

Ce jeune peintre du Bateau Lavoir (lieu de son installation à Paris en 1904) qui a rencontré André Salmon, Apollinaire et vit avec son modèle Fernande

Ses découvertes des grands maîtres Inges, Van Gogh , Cezanne…
Puis l’aventure cubiste avec Braque …et ainsi de suite.
Avec l’artiste toujours ce renouvellement. cette fois ci le FHEL (Fonds Hélène et Edouard Leclerc) à Landerneau, nous montre ses œuvres gardées par lui toute sa vie. Sa dernière femme Jacqueline Roque en hérita , je garde en moi cette image joyeuse d’elle et lui , pinceau à la main, dansant devant la grande toile.
À chaque fois, il nous épate , nous surprend.

“Le baiser, fond rouge”
“Le baiser”
1929
Un dessinateur hors pair qui excelle déjà dans ces croquis de jeunesse , saisissant les émotions, les sentiments comme dans ce portrait de femme de 1906-1907.
La femme si présente et importante qui se cache sous les traits de crayons pour mieux nous apparaître encore plus forte et belle

Huile sur toile
Ce dessin de lui amoureux qui offre son portrait à Jacqueline , est si émouvant qu’il est dédicacé à deux reprises “Pour Jacqueline chérie”

@thegazeofaparisienne
C’est l”homme Minotaure
L’homme insatiable qui cache sa nouvelle conquête de 17 ans Marie Thérèse Walter dans ses tableaux.

Toutes ces femmes croquées sur toutes les coutures , nous les trouvons belles , séduisantes effrayantes touchantes, apaisantes.
Sa vie défile devant nos yeux avec ces deux cents tableaux, prêtés par Cathy Hutin Blay la fille de Jacqueline.
L’époque de la guerre grise froide effrayante
Les années Dora Maar sont celles du quai des Grands Augustins, « grenier » où Picasso créa le tableau – manifeste du XXème siècle, Guernica.
1944, Paris est libéré, les couleurs à nouveau réapparaissent , c’est le tour de d’une nouvelle rencontre, celle de Françoise qui lui dira non et le quittera.
Enfin, c’est la rencontre avec Jacqueline , celle qu’il épousera qui deviendra sa muse éternelle
L’amour mélodieux , Jacqueline est le modèle de toutes les couleurs souriante ravissante (voir article https://thegazeofaparisienne.com/2016/10/18/picasso-hommage-a-jacqueline-lamour-fou/

La vie à la Californie, sa grande Maison de Cannes puis Mougins en 1961, des maisons atelier où il peut laisser libre cours à sa production incessante
Un Minotaure heureux
Dans ces dernières années il peint avec frénésie vite sans recouvrir ses toiles totalement
Il peint l”enfance , l’Espagne et les corridas où enfant il avait l’habitude de se retrouver le dimanche avec son père.

La dernière œuvre en 1972 est si mystérieuse. Qu’a voulu dire l’artiste ? Est-ce un oiseau, un taureau, le rocking-chair de Jacqueline .. Quel sens donner aux points comme des points de suspension qui appellent une poursuite vers l’éternité ? Le visiteur ne peut qu’être ému devant la dernière oeuvre composée par Picasso : toutes les interprétations sont bien sûr possibles et personne ne prétend être dans la tête de Pablo Picasso pour comprendre l’interprétation et ce que ressent au profond de lui-même Picasso. En 1972 Picasso ne semble plus être compris et ses dernières oeuvres, exposées au Palais des Papes au festival d’Avignon en 1969, suscitent un malentendu majeur. Cette oeuvre exprime-t-elle à la fois le désappointement et l’ironie de Picasso par rapport aux écumes de l’art contemporain ?
Ce serait l’œuvre la plus abstraite de sa vie et si ces points annonçaient non pas le final mais …
Florence Briat Soulié
“Ce sont nous les peintres, les vrais héritiers, ceux qui continuent à peindre. Nous sommes les héritiers de Rembrandt, Vélasquez, Cézanne, Matisse. Un peintre a toujours un père et une mère, il ne sort pas du néant. “ Picasso
Florence Briat Soulié
http://www.fonds-culturel-leclerc.fr/En-cours-642-15-0-0.html?

Du 25 juin au 1er novembre 2017
Fonds pour la culture Hélène et Edouard Leclerc
Aux Capucins
29800 Landerneau


2 commentaires
agnesbitton
Top ;)) Ça donne envie …
Emmanuel photograpHy
Joli reportage photo sur une bien belle exposition. Merci de la partager avec nous 🙂