Giuseppe Penone / Pauline Guerrier
Deux expositions à découvrir pendant la Fiac au Palais d’Iéna et à la Fondation Sisley

Giuseppe Penone au Palais d’Iéna
Matrice di Linfa
Quand la poésie et les sciences de la nature se rencontrent et deviennent artistiques…
“Le sculpteur cherchait un arbre. Il s’est rendu dans la vallée des Merveilles et reconnut celui qu’il avait en tête, un sapin isolé. L’arbre, qui devait être bientôt abattu pour des questions de sécurité avait gardé toutes ses branches depuis sa base jusqu’à son sommet. Giuseppe Penone savait non pas quel arbre il voulait découvrir mais quelle forme, quelle hauteur, quel type de branchages le conifère devait avoir” Laurent Busine

C’était un vrai lundi ensoleillé, les affiches de la Fiac inondent les panneaux d’affichage, les abords du Grand Palais sont fermés et pour cause semaine très art contemporain, les tableaux emballés sortent des camions, peut-être des têtes de gondoles des cimaises . La ville s’anime sous cette effervescence.
De mon côté, je me dirige vers le Palais d’Iéna, un lieu que j’apprécie beaucoup, le temple du béton d’Auguste Perret ! je suis impatiente de voir le nouvel arbre de Giuseppe Penone,

Je pense à cette sculpture du Jardin des Tuileries, un arbre déraciné, me rappelant un lendemain de tempête. Ses oeuvres sont à la fois provocantes et majestueuses. C’est aussi un geste, le bouleau fragile et imposant qu’il a planté dans le jardin du Musée Zadkine, juste à côté de la Forêt humaine d’Ossip Zadkine. Et aujourd’hui, dans la salle hypostyle à double enfilade de colonnes, dans sa nef, je regarde les 45 mètres d’un sapin décortiqué et dépecé se déployant sous mes yeux, formant une colonne vertébrale géante. A l’intérieur du tronc une résine a coulé, symbolisant la sève de l’arbre.
Giuseppe Penone détail détail de Matrica di Linfa
Giuseppe Penone est là et m’explique cet arbre qu’il a rencontré dans cette Vallée des Merveilles qui porte si bien son nom, toute sa symbolique, celle de la sève qui représente la vie. Ce sapin qu’il a transporté dans son atelier est ici dans ce Palais face à la Tour Eiffel et prend une royale importance ! Matrice di linfa : la forme qui porte la vie, l’importance de la nature. C’est le film de Lana et Lily Wachowski Matrix, le héros Néo est en quête de la matrice, Giuseppe Penone nous donne-t-il pas sa réponse du XXIeme siècle ?

De part et d’autres de la sculptures, deux créatures se font face, l’artiste me parle de l’une d’elles. La tête est formée d’une pierre blanchâtre qui ressemble étrangement à un cerveau, elle est coiffée de feuilles en bronze et de là le corps composé de branches repose sur une grosse pierre grise recouverte de lichen, sur ses côtés des lignes, strates du temps se dessinent. Et là je comprends que tout est lié la pensée symbolisée par cette pierre blanche imprégnée de cristaux, reliée à la terre par cette pierre.
C’est un moment magique , de converser tranquillement avec l’artiste qui aimait les arbres, la nature, je viens de voir son film, installée seule dans l’hémicycle, je l’ai vu se jeter dans un tas de feuilles mortes, se promener dans la forêt et travailler dans son atelier.
Florence Briat Soulié
Fiac 2019 – Collaboration avec la galerie Marian Goodman
Palais d’Iéna du 15 au 27 octobre 2019 https://www.fiac.com/agenda/a-paris-pendant-la-FIAC/palais-d-iena/
Pauline Guerrier Fondation Sisley
Première Exposition en solo d’une artiste femme chez Sisley. Et pour cause : une rencontre étonnante avec Pauline Guerrier, une jeune artiste diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2014. Ecole qui lui a donné la chance de travailler dans les ateliers de Giuseppe Penone et Ann Veronica Janssen. Elle s’est nourrie de l’esprit et l’expérience de ces deux grands artistes et s’est vite affirmée en allant puiser dans ses racines profondes et son héritage familial. Une quête d’un retour aux sources qu’elle entretient grâce à ses nombreux voyages.

Pauline est une nomade curieuse et perfectionniste qui cultive sa passion dans des rencontres ethniques et spirituelles. Elle se plonge dans l’univers de la matière et de l’artisanat en se formant à différents métiers d’art, tel que celui de souffleur de verre, de marbrier, de tisserand et de restaurateur de vitraux. Ses thèmes de croyances, de liens du sang, de respect des ancêtres inscrits dans la terre et le cosmos sont récurrents mais elle se réinvente grâce à ses techniques de travail différentes.

Ses cartographies dessinées avec ses empreintes de doigts témoignent de son approche de la transmission et des cycles de vie. Un parcours marqué par le sacré et une quête d’identité que Pauline exprime ancrée dans un univers pluri- culturel.
Laetitia Launiau
Totem Sculpture Série Tribu de divinités 233x57x41cm, 2018 Acier, laine de Mérinos Sculpture, 2018 269×185 cm, Verre, acier Collaboration avec Delphine Geronazzo Prieur Universel Sculpture, 206X114,5cm, 2016 Toile de jute, coton, acrylique, pigment, sable
Exposition jusqu’au 24.10.19 chez Sisley Paris, 3 avenue de Friedland-75008 Paris
Visite privée de l’exposition sur demande Contact : 3-5friedland@sisley.fr
@galerieperpitchbringand #troiscinqfriedland @sisleyparisofficial



3 commentaires
irene tetaz
Heureuse d’avoir des nouvelles de ce tout grand artiste qu’est Penone..merci
Mélina
J’aime me promener sur votre blog. un bel univers agréable et un blog intéressant. Vous pouvez visiter mon blog récent. A bientôt.
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