Lever de rideau sur la 30ème Biennale Paris
La majesté du Grand-Palais nous accueille sous des bannières multicolores ou plutôt un “Carrousel Céleste” imaginé par Jean-Charles de CASTELBAJAC inspiré par NAPOLEON et par les trésors du mobilier Empire de la galerie de PIERRE-JEAN CHALENÇON Tout commence bien, Florence et Jean-Charles sympathisent.

Cette 30ème édition agrandit sa place dédiée à l’art contemporain mais notre Gaze Attitude va nous conduire vers des périodes plus anciennes. Premier coup de foudre à la galerie TAMÉNAGA où une immense toile (200x710cm) de Bernard BUFFET nous renvoie à notre été torride. Serai-ce le port d’ERQUY dans les Côtes d’Armor ?! Je suis conquise d’autant qu’il est bien connu qu’il aurait séjourné dans les environs. J’achète ? finalement non… 2 millions d’euros sont nécessaires à son acquisition.

Je vous parlais de “lever de rideau” ? En effet la galerie de CHARLES HOOREMAN mettait son mobilier en valeur par une scénographie remarquable et une magnifique paire de rideaux. Ce passionnant galeriste nous explique alors l’histoire étonnante d’une paire de fauteuils LOUIS XV en bois doré, l’un estampillé PÈRE GOURDIN. Cette paire provient certainement d’une suite de 8 fauteuils livrés pour le grand salon du château d’Asnières vers 1755 et nous les retrouvons un peu plus tard chez COCO CHANEL semble-t-il.
Musique et découverte beaucoup plus moderne avec YVES GASTOU qui nous présente un “spectaculaire appareil musical ovoïde” des années 70. Contrairement à sa destination nous restons immobiles rêvant aux soirées endiablées que ces platines ont provoquées… Cet oeuf géant a été imaginé par le décorateur JACQUES TANTER et réalisé par l’ATELIER CHEMINÉE pour un magnifique penthouse parisien. Les voisins doivent certainement s’en souvenir !
Un peu plus loin nous retrouvons notre calme et un peu de poésie en entrant dans la galerie MARC MAISON où je remarque un magnifique vase japonisant de THESMAR et BARBEDIENNE “Au Héron et aux Canards” de 1873 en bronze doré et émail cloisonné. Autre curiosité de ce stand : un fauteuil bien nommé “trône” de CARLO BUGATTI circa 1902 en bois, parchemin peint, cuivre repoussé, étain et laiton.
Continuons vers le début du XXème siècle et l’Art Nouveau avec la galerie KUNSTHANDEL KOLHAMMER et cette ravissante table à thé d’EMILE GALLÉ ou encore ce fauteuil issu d’une paire de JOAN BUSQUETS I JANÉ exposé au Palais GUELL de BARCELONE et désormais propriété de la galerie MATHIVET.
Toujours à la galerie MATHIVET une adorable table basse de DIEGO GIACOMETTI aux “Hibous et Grenouilles” finement ciselés dans le bronze et une étonnante commode en merisier sur ses pieds “skis” reconnaissables, estampillée RULHMANN et datée de 1932.
Terminons comme nous avons commencé par des toiles de maître ou plutôt des pendants en tondo chez ALEXIS BORDES de FRANÇOIS BOUCHER, huiles sur toile remontée sur châssis rectangulaire de 27 cm de diamètre et datant de 1761, ci-dessous détail de l’un des deux. Ou encore cette huile sur 6 panneaux de chêne parquetés 81X100 cm de MICHEL DORIGNY et datant de 1640 environ.
Bérangère Delorme Leclerc
La Biennale Paris
Grand Palais
Du 8 au 16 septembre 2018

