Dans l’atelier de Jean Murgue

“Quand filtrent par les orifices du volet en fer fermé, les premiers rayons du soleil, ☀️ il faut vite ouvrir et laisser entrer la lumière neuve du matin. Pareil pour un dessin : voir des choses nouvelles apparaître et les mettre en lumière. Bien plus souvent, selon mes habitudes, la nuit que le matin “ Jean Murgue

Boissy Saint Léger – Ancienne demeure de la danseuse du Moulin Rouge

Toujours merveilleux  de se trouver dans l’atelier de l’artiste, l’écouter et rêver devant ses oeuvres.

Florence et moi  avions rendez-vous avec Jean Murgue, sculpteur et dessinateur, dans son atelier à Boissy Saint Léger.

Jean Murgue a toujours dessiné depuis sa plus tendre enfance , bien installé au fond de la classe, puis aux Arts Déco et jusqu’à aujourd’hui, notre rencontre.

Jean Murgue – l’arbre et la forge

Un lieu insolite, nous sommes dans la propriété d’une danseuse du Moulin Rouge, des petites tours très kitch et à côté une serre, c’est là que se trouve l’antre de l’artiste.

 


Lieu divisé en deux parties, Jean Murgue nous conduit  dans la section atelier où se trouvent une accumulation d’outils, matériaux, instruments divers, c’est fascinant de voir cette forge à charbon  et l’enclume , nous apprenons des nouveaux mots  : découpeur plasma, mug à souder…

Jean Murgue – Les usines – Sculptures métal et bois

Tous  à leur place dans ce chantier,  jouent un rôle dans la fabrication des sculptures de Jean. Un travail facilité par les flots de lumière produits par le toit ouvrant automatique de la serre. Au milieu de ce désordre organisé, se trouve un  pauvre arbre en métal mutilé pour les besoins d’une nouvelle création : une rampe d’escalier. Sur un établi une sculpture en fer prend forme, nous avons droit à une démonstration de fer à souder,  et ainsi de suite nous découvrons intriguées toutes ces machines.

 

L’atelier de Jean Murgue – Work in progress

Mais il est temps de passer à autre chose, nous sommes impatientes de voir les créations du plasticien. Il nous conduit dans l’autre partie de la serre, une grande nef bordée de petites pièces. Sur les murs blancs de grandes toiles en noir et blanc représentent des arbres sans feuilles, dans leur isolement. Et c’est parti, Jean Murgue, nous montre tour à tour des dessins, des sculptures minuscules, puis grandes, et à chaque détour d’une pièce, des oeuvres surgissent , représentant des années de travail, réflexion sur la ville, la nature. Nous découvrons son obsession des arbres,  présents à chaque moment dans ses réalisations.

Il aime le grouillement de la ville et l’attrait oublié des usines, bâtiments prétextes pour sculpter  ses édifices. utilisant alternativement  le bois et le métal. Il assemble les deux comme ça lui vient. Il ne décide et ne prépare rien en amont. Le bois aux allures métalliques est patiné et brossé. Il accumule ses villes et ses usines sur des tables qu’il fabrique lui-même.

Jean Murgue – Les arbres

Jean Murgue alterne avec des séries de dessins. Toutes ses oeuvres sont un hymne à la sacralisation des animaux. Dans une nature mise en lumière grâce à ses arbres. Ses paysages sont pacifiques et remplis de poésie. Il travaille ses dessins à l’encre de Chine et au crayon sur du papier d’imprimerie gaufré. L’homme est en relation et en harmonie perpétuelle avec la nature.

Jean Murgue « La cabane du jardinier »

Lors d’une résidence en Crète, contrairement à son habitude, il a pris le temps de dessiner avec précision des petits univers détaillés de paysages  imaginaires. Des ambiances à la fois flamandes et asiatiques, voire bolchéviques.

Nous allions partir, mais intriguées par des rouleaux de papier,  nous restons sous le charme de ses dessins sur papier Canson  qui se révèlent à la lumière de néons, univers mis en lumière grâce à une technique de graisse, de white spirit, de pinceau à plat et de chiffons.

Des grands formats où l’arche de Noé, des arbres et des cahutes s’offrent à notre regard, cela nous fait penser à des vitraux et  a donné lieu à une exposition l’année dernière,  Le déluge dans l’église de Saint-Denys-du-Saint-Sacrement dans le Marais à Paris.

Atelier de Jean Murgue – Usines métal et bois au premier plan

Une rencontre pleine d’authenticité et d’expériences créatives, brutes et poétiques à la fois.

Un pur régal. Merci Jean.

Il a été représenté par Bruno Delarue, Serge Bensimon et la galerie Prodromus.

Il se livre sur des feuilles de papier à une sorte de rituel médiéval en vue du futur Moyen-Âge » Louis Pons, « Jean Murgue » portraits de peintres, Fata Morgana 1993.

Laetitia Launiau & Florence Briat Soulié

« Ailleurs Immobile » Jean Murgue – Prodromus
Louis Pons Portraits de peintres Edition Fata Morgana

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