Artgenève 2019
L’année Artistique débute par une édition d’Artgenève toute en couleurs. Dès l’arrivée, l’installation de saris aux nuances chatoyantes, créée par le Sud Coréen Kimsonja, donne le ton. L’événement Genevois, orchestré par Thomas Hug, affiche une bonne humeur contagieuse. Le directeur d’ArtGenève a de quoi se réjouir, le millésime 2019 montre une grande qualité et une ampleur qui ne cesse de croitre d’année en année.
De prestigieuses galeries Internationales viennent de rejoindre le salon, telle la puissante Hauser&Wirth (Suisse), Kamel Mennour (France), ShanghArt (Chine), ou encore Marlborough. Au total 80 galeries du monde entier sont venues séduire les collectionneurs Suisses.

Par son format et son concept, ce salon se distingue clairement par rapport aux autres foires,. Sa taille humaine, tout d’abord, qui reste une vraie volonté de son directeur, mais aussi la part belle faite aux expositions non commerciales, qui permet d’expérimenter d’autres aspects de l’environnement Artistique. J’ai pu ainsi admirer les oeuvres de la Fondation pour l’Art de Jean-Claude Gandur, le magnifique livre d’artistes – Idris Kahn et Siri Hustvedt- des Editions Take5 de Céline Fribourg, les espaces dédiés au MAMCO et au CAC de Genève,ou encore les travaux des talentueux étudiants de la Head et de l’Ecal. Diversité, découverte et qualité sont les maîtres mots de ce salon.
Enthousiaste, je parcours les allées, pressée par la curiosité, l’envie d’être étonnée et d’admirer la beauté des oeuvres. En quelques images et mots, mon Best Of d’Artgenève 2019.

- Des couleurs et .. du bonheur ! Magnifique palette de l’Artiste Tony Cragg chez Simon Studert Art. Créée en 1985, cette oeuvre est une symphonie de nuances éclatantes. Elle me séduit par son énergie communicative. Energies positives encore, avec les photographies pétillantes du marocain Hassan Hajjaj. Pleines de fraicheur et un peu décalées, elles invitent à voir la vie avec humour. La galeriste de Taymour Grahne m’informe que le Centre de la Photographie Européenne de Paris lui dédie une exposition en Septembre. Je ne la manquerai pas!
- La plus belle tête: Avec bonheur, je retrouve la finesse des sculptures gracieuses et puissantes de Jaume Plensa que j’aime tant!
devant une sculpture de Jaume Plensa, ©thegazeofaparisienne - Tissages et textiles… deux belles découvertes, à la Galerie Peter Kilchmann. Je suis immédiatement attirée par une oeuvre grand format de Tobias Kaspar. J’adore ce côté rétro et le tissage perceptible de fils de soie et de laine. Sur le même stand, je m’arrête devant une création de David Renggli. Les motifs géométriques ornant une toile de jute se superposent à ceux peints sur le panneau de bois. L’effet de profondeur et de superposition crée un ensemble très intéressant. A la Galerie Laurence Bernard, le textile devient mouvement fluide avec le solo show de la Roumaine Marion Baruch, qui décroche le prix JP Journe du salon.


- Le plus attendrissant…Comment ne pas fondre devant cette petite fille endormie sur une canapé moelleux, si vivante et pourtant immobile? Cette sensation de mouvement suspendu, marque de fabrique du très talentueux Hans OP de Beeck, a un charme émouvant. La GalleriaContinua lui consacre un solo show magnifique sur une partie de son stand.
-
Hans Op de Beeck,GaleriaContinua, @thegazeofaparisienne
- “Les amoureux se bécottent sur les bancs publics...” , on pourrait entendre la célèbre chanson de Brassens fredonnée à nos oreilles, devant une incroyable sculpture de Tony Cragg, faite de centaines de dés (galerie Tornabuoni). L’artiste y révèle tout son art de sculpteur, dans l’ébauche et la grâce du mouvement. Fascinant!

@thegazeofaparisienne
- Fantaisie et volutes… A la galerie Xippas, j’admire les courbes ondulantes, entremêlées d’une oeuvre de Pablo Reinoso. J’adore ces extensions tentaculaires qui donnent un mouvement infini à ses créations, notamment les célèbres “bancs spaghettis” que j’avais admiré au Guggenheim de Bilboa et chez Xippas, l’an dernier dans une version blanche.
Pablo Reinoso,@Galerie Xippas, ©thegazeofaparisienne - Voyage, voyage! Pour sa première participation à Artgenève, la prestigieuse Galerie Hauser&Wirth offre une superbe sélection de femmes artistes. J’y retrouve Louise Bourgeois, l’autrichienne Maria Lassnig, Roni Horn ou encore Lydie Pape. Sur ce même stand, je découvre une oeuvre qui m’interpelle . Elle représentant des mappemondes, sous plusieurs angles avec des motifs qui délimitent différentes zones géographiques. Zoe Sperling, directrice de la Galerie, m’explique que l’artiste Indienne, Bharti Kher, propose plusieurs lectures du monde, séparant par exemple les pays très développés des zones plus émergentes. J’aime l’idée, la minutie du travail, l’esthétique subtile et les harmonies de couleurs.

- Côté photo, encore une femme! J’ai un grand coup de coeur pour une magnifique photo de Valérie Belin chez Nathalie Obadia. Il s’agit de “Cleome Spinosa (série Black eyed SusanI). Je me renseigne sur son prix… mais les tirages existants ont déjà tous été vendus!
Valérie Belin,Galerie Nathalie Obadia, @thegazeofaparisienne - Le mobile Mural du designer Philippe Cramer. Comme un ornement, cette pièce de collection me fait penser à un talisman et invite à une forme de méditation. Elle est aussi pleine de surprise, en retournant chacun des éléments, une couleur sur la face cachée apparait, permettant de jouer avec la création selon nos envies.

@Thegazeofaparisienne
Rendez-vous l’année prochaine pour la 9 ème édition d’ARtGenève!
Caroline d’Esneval

