Damien Deroubaix : artiste peintre autodidacte
Par Laetitia Launiau
Dans la suite de nos visites d’ateliers, Florence et moi avons eu la chance d’investir celui d’un artiste qui m’est cher Rencontré il y a quelques années, Damien Deroubaix n’est plus à présenter ; son travail fait désormais partie de nombreuses collections de musées nationaux, ainsi que de collections privées.

Installé dans le bâtiment art nouveau classé « la Ruche », construit par Gustave Eiffel puis sauvé et reconstruit par Boucher pour les artistes de l’Est « sans le sou » dans les années 1910, parmi eux : Marc Chagall, Ossip Zadkine, Chaïm Soutine, Modigliani et aussi Fernand Léger, Marie Laurencin. Plus tard, dans les années 70, c’est au tour de Gilles Aillaud et Eduardo Arroyo et Ernest Pignon Ernest.
Damien Deroubaix © The Gaze of a Parisienne “Baum 6 », huile et collage sur toile, 200 x 150 cm, 2020 – en cours de réalisation
Ce lieu abrite aujourd’hui entre autre André Barelier, le bronzier de César, Arman et Balthus ; ainsi que Léonard Léonardi, le mozaïste de Chagall et Léger. La Ruche appartient aujourd’hui à la Fondation Seydoux et abrite une quarantaine d’ateliers. Damien a été coopté par Ernest Pignon-Ernest et occupe l’atelier/loft de Eduardo Arroyo.
L’une des particularités de l’artiste est qu’il est venu à la peinture tardivement. Jeune il ne savait pas que l’art existait. A 18 ans, au cours d’un voyage organisé à Arles à l’occasion d’une exposition Picasso, il a une révélation devant une tapisserie de Guernica. Il s’inscrit alors dans une école d’art et fait l’école des Beaux-Arts de Saint Etienne. Damien revendique le fait qu’il s’est fait tout seul en apprenant l’art dans les musées.

Destructeur : tel un boulimique, il « mange», digère et ressort tout de façon personnelle. Manet disait « lorsque j’ai les mains dans les poches, je croise les doigts de milliers de peintres ». Il n’a de cesse d’avoir des discussions de peintre. Il fréquente les musées, « déconstruit » les tableaux des grands maîtres pour mieux comprendre leurs techniques. Il travaille le dessin, la gravure, le verre, des matériaux qui le ramènent à la peinture.
Damien vient de recevoir le prix de la peinture de la Fondation Simone et Cino Del Duca.2020 doté de 100000€. Il a été attribué cette année particulière aux 4 finalistes: Guillaume Bresson, Damien Deroubaix, Pierre Monestier, Tursic & Mille
Exposition jusqu’au 9 août 2020, entrée libre.
Académie des Beaux-arts, 23 quai de Conti – 75006 Paris. https://www.academiedesbeauxarts.fr/accueil
Un temps germanophile, il a expose depuis, au Musée des Sable d’Olonnes, à la Fondation Maeght à Saint Paul de Vence. Il a récemment investi le Musée d’art moderne de Saint Etienne, ainsi que celui de Strasbourg et celui de Nottingham. Il a été choisi pour exposer quasi en solo en novembre prochain à l’occasion de la réouverture du Musée de la Chasse. Le thème choisi « la valise d’Orphée » intégrera dans son travail une collection d’amulettes d’un collectionneur antiquaire libanais.
“La façon de s’exprimer du peintre, ce n’est pas la parole mais la peinture. La peinture est un langage.” Damien Deroubaix

Constructeur et Inventeur : les grands thèmes de Damien sont la vie et la mort, le déjeuner sur l’herbe, la muse, la guerre, la maternité inspirée notamment de la plus vieille sculpture du monde appelée la Vénus de Hohle Fels en ivoire de mammouth. On retrouve dans son travail d’autoportraits les obsessions de l’artiste représentées par des animaux et scènes inspirées notamment de Goya et le tigre de Delacroix. On semble identifier dans sa série de nus de femmes et hommes inventés, les corps de Moore et Rodin. Il s’inspire de l’histoire de la peinture mais aussi des images, vidéos, photos traquées et prises sur le net, telle la sèche symbolique de la coloriste.

Assembleur : l’arbre découvert dans « la pisseuse » de Rembrandt, auréolé des couleurs bleue et verte si extraordinairement composées devient un élément central de ses œuvres. Damien travaille en parallèle une série intitulée « les merveilles de la nature ». Il reprend jusqu’à l’épuisement certains motifs, tels que le serpent, le champignon, le crapaud, l’œil, le feu. Ces éléments sont gravés sur bois ; il les imprime sur du papier japonais, puis il compose et les intègre par un procédé de collage au tableau.

En dehors de la peinture à l’huile, Damien a la particularité de peindre des grandes aquarelles sur papier.
Damien Deroubaix est installé depuis 1999 à Paris. Fabienne Leclerc de la Galerie In Situ s’occupe de lui. Ils sont installés depuis peu dans un nouveau complexe dédié à l’art à Romainville. Damien y fait la première exposition personnelle de la galerie. Allez le voir, il expose jusqu’u 21 mars prochain.
Eléments gravés sur bois Histoire d’atelier © The Gaze of a Parisienne petites divinités gravées
Allez voir également les 7 vitraux qu’il a créés grâce à un long travail intellectuel et une formation dans l’atelier du vitrail de Limoges et qui sont installés dans l’Eglise romane de St Eloy-les-Tuileries dans le Limousin.
Damien exposera également au Printemps 2023 à la Bibliothèque Nationale de France (BNF) à Paris et au Fonds pour la culture Hélène et Edouard Leclerc à Landerneau.
La Ruche 2 Passage de Dantzig, 75015 Paris
Galerie In Situ http://www.insituparis.fr/ jusqu’au 21 mars 2020
HdM Gallery London http://www.hdmgallery.com/en/exhibitions Jusqu’au 31 juillet 2020
Centre d’art contemporain Komunuma par la Fondation Fiminco
43 rue de la Commune de Paris à Romainville
Académie des Beaux-Arts https://www.academiedesbeauxarts.fr/accueil
Spirit Now London https://www.spiritnowlondon.com/
Crédit photo : © The Gaze of a Parisienne

