Pareidolie pour une lampe
créée par Agnès Bitton
A & B, deux premières lettres de l’alphabet, A comme Agnès ou Avocat, B comme Bitton, un alphabet qui pourrait continuer ainsi C comme créatrice, D comme Design , E comme écriture…

C’est ainsi que je la vois, une avocate pas ordinaire, spécialiste en droit d’auteur, elle a toujours été proche des artistes et c’est très naturellement qu’elle a franchi la ligne qui les séparait en prenant d’abord la plume pour écrire une pièce de théâtre La conscience est dans l’escalier jouée en 2019 à Paris et en Avignon.

Mais ce n’était pas suffisant, il a fallu qu’elle dessine une table simple et conviviale pour les grands dîners qui s’éternisent tard dans la nuit, remarquée par des amateurs d’art de Paris à New-York.
Mais aujourd’hui c’est sa lampe qui nous intéresse, une lampe qui raconte une histoire, la sienne à travers sa forme simple, une base arrondie, une tige et un “casque” , bois et laiton s’associent pour former ce que l’on aimerait y voir, rappelant le test de Rorschach, ce psychiatre allemand qui demandait à ses patients de décrire ce qu’ils observaient dans une tache d’encre. Ici le casque se transforme en selle de vélo, en bec d’oiseau ou plus poétique selon les mots d’Agnès le baiser de Mouille à Brancusi , une lampe qui bouge à plusieurs positions, différente selon les heures du jour ou de la nuit.


Une lampe symbole de la mémoire de famille celle des ses deux grands-pères, l’un orfèvre, l’autre ébéniste à Tlemcen en Algérie.
Une lampe qui porte le nom Métèque (définition du Larousse Dans une cité grecque, étranger à cette cité, mais qui y était domicilié. (Les métèques n’avaient pas de droits politiques, pas de biens fonciers, et payaient un impôt spécial. Mais ils participaient à la vie culturelle de la cité et à sa défense. Athènes leur dut en partie sa prospérité.)
Nom étrange mais qui pourrait évoquer les voyages et une certaine liberté sans attaches particulières


Mais toutes considérations faites, cette lampe est surtout à l’image de sa créatrice, à la fois forte et féminine, à la fois guerrière et sensible.
Une collection de lampes à découvrir dans cette exposition Pareidolie* galerie Tourrette, rue de Grennelle à Paris.
Définition :
*Pareidolie : Phénomène psychologique, impliquant un stimulus (visuel ou auditif) vague et indéterminé, plus ou moins perçu comme reconnaissable, et consistant à identifier une forme familière depuis ce stimuli, dans un paysage, un nuage, de la fumée, une tache d’encre, une voix humaine, des paroles …
Florence Briat Soulié
Exposition Pareidolie autour de 3 artistes, Agnès Bitton, Michaël Schouflikir et Miriam Tölke
Chez Tourrette, Carole Korngold,
70 rue de Grenelle – 75007 Paris
jusqu’au 17 février
“Il existe en Français un mot pour dire le don de reconnaître un visage familier dans le tracé d’une montagne, d’imaginer un bestiaire dans la patine d’un vieux meuble ou un ange dans une moisissure. La pareidolie est de ces vocations qui font entendre des voix dans le désert: elle assemble dans un furtif langage les fils éparpillés du désert.”
Paul Klee, jusqu’au fond de l’Avenir Stéphane Lambert




3 commentaires
agnesbitton
Merci Florence!
Ce bel article m’a été envoyé par une amie Américaine collectionneuse avant même que je ne le reçoive. Qualité, diffusion, je suis flattée d’avoir été choisie par The Gaze of a Parisienne 🙂
Agnes Bitton
Lévy
Très bon article pour une très bonne exposition
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