Jadé Fadojutimi à la Hepworth Gallery, Wakefield, UK.
PAR JACQUELINE KNOX
(English version at the end of the article)

J’étais ravie de découvrir que le travail de Jadé Fadojutimi est actuellement exposé à la Hepworth Gallery de Wakefield, dans le Yorkshire. Cette artiste est dans mes pensées depuis un certain temps. Une belle occasion de se déplacer dans ce merveilleux lieu.
Jadé Fadojutimi a d’abord étudié à The Slade puis au Royal College of Art. Elle est diplômée en 2017. La scénographie de la Hepworth Gallery est volontairement minimaliste et lors de ma visite j’ai pu remarquer des salles d’exposition inondées de lumière et magnifiquement vides de tout mobilier ou objet, excepté les oeuvres de Jadé Fadojutimi. Les meubles avaient été enlevés pour maximiser l’effet des toiles immenses et audacieuses de l’artiste.
Jadé Fadojutimi aime la couleur, cela saute aux yeux dès le premier coup d’œil. Je me suis promenée dans la pièce juste pour apprécier l’échelle des toiles et la lumière qui coule dans l’espace. Elle travaille sur de grands formats, le geste a toute son importance, le mouvement est donné par les grands coups de pinceau sur la toile. À première vue, les peintures semblent totalement abstraites, mais après un examen plus approfondi, il est évident qu’il existe des éléments figuratifs. Lorsque vous vous approchez des toiles, vous pouvez voir ces traces des gros coups de pinceau sur la surface, puis ces échappées pour révéler plusieurs couches de couleur en dessous. Une certaine luminosité semble provenir de ces couleurs sous-jacentes.
À une extrémité de la salle se trouve The Empress of the plants, 2022. Acrylique, huile et pastel gras sur toile, 300 x 800 cm. Cette œuvre démesurée demande du temps pour la regarder, ne pas hésiter à revenir plusieurs fois afin d’apprécier les touches de rouge et de violet sur fond de verts vifs. Vous sentez instinctivement que cette peinture parle de plantes et de forêt tropicale avant de regarder le titre. J’ai adoré les gros traits bleus audacieux qui donnaient cette impression de flottement au-dessus de la toile.

À l’autre bout de la pièce se trouve How to Protect A Smile , 2022. Il s’agit d’une autre grande toile pour laquelle l’artiste a utilisé des peintures photo-sensibles qui réagissent à la lumière et changent de couleur en suivant le cycle naturel d’ensoleillement de la journée . Le bleu est ultraviolet et semble sortir de la toile lorsque la lumière change. Cela donne l’impression que l’œuvre est en constante évolution.

Woven Futures 2022 est un beau mélange de vrilles rouges, violettes, lilas et vertes qui serpentent sur la toile. J’ai adoré la qualité de dessin, presqu’enfantine avec l’entrelacement des lignes vertes.
A la suite de l’exposition, je suis allée dans le café de la galerie pour prendre un café, réfléchir et feuilleter des livres sur Jadé Fadojutimi. Cela m’a paru logique de découvrir qu’elle danse littéralement sur une musique forte tout en accordant ses grandes toiles. Cette physicalité et cette fluidité de mouvement se retrouvent dans sa gestuelle, ses grands coups de pinceau. C’était vraiment stimulant de voir ces grandes toiles expressives dans le contexte de la galerie dépouillée de tout autre objet avec ses grandes fenêtres offrant une très belle vue sur la rivière Calder et laissant la lumière inonder les salles d’exposition.

Après un délicieux café je suis ensuite allée voir les oeuvres d’Hannah Starkey. Elle explore la vie des femmes à travers la photographie. Elle présente des moments intimes, calmes, des interactions entre les gens, des événements sociaux et politiques. Elle organise son travail olé une chorégraphie et le résultat final est étonnant et très intelligent. À la fin de l’exposition, une performance est réalisée en collaboration avec des femmes des communautés de Wakefield et leur donne la parole afin de connaître leur point de vue sur la façon dont les femmes sont perçues à travers la photographie.

Son travail m’a également rappelé le travail de Rachel Whiteread, dans le sens où elle aussi capture des espaces invisibles ou des moments à peine perceptibles à travers la sculpture. Hannah Starkey capture ces aperçus de moments invisibles. Selon les propres mots de l’artiste “Les moments calmes, le quotidien et l’éphémère résonnent en raison de leur familiarité et de leur ambiguïté permettant au spectateur d’appliquer leurs propres récits.”.
Cela m’a permis de voir une oeuvre captivante et ainsi découvrir cette photographe féministe.

En 2018, The Hepworth Wakefield a lancé une école qui permet d’apprendre les techniques d’impression School Prints, une renaissance d’un programme des années 1940 pour donner aux écoliers un accès à l’art contemporain de qualité. Voici un lien vers le Schools Print Project qui se déroule également à la Hepworth Gallery Wakefield

The Hepworth Wakefield
Gallery
Jadé Fadojutimi : Can we see the colour green because we have a name for it ?
Jusqu’au 19 mars, 2023.
Hannah Starkey : In Real Life
Jusqu’au 30 avril 2023.
The Hepworth Wakefield
Gallery Walk
Wakefield
West Yorkshire
WF1 5AW
01924 247360
hello@hepworthwakefield.org
Photo :Jadé Fadojutimi. Image courtesy the artist and Pippy Houldsworth Gallery , London. © Jadé Fadojutimi Photograph by Ami Podrebarac
VERSION ANGLAISE
This artist has been on my radar for some time. So I was thrilled to discover that Jadé Fadojutimi’s work is currently being shown at The Hepworth Gallery in Wakefield, Yorkshire. It was well worth the journey….
Jadé Fadojutimi initially studied at The Slade and then the Royal College of Art. She graduated from the Royal College of Art in 2017. The Hepworth Gallery provides a minimalist backdrop to Jade’s work and when I visited it was beautifully empty and flooded with light. Even the furniture had been removed to maximise the effect of these huge, bold canvases.
It is evident on first glance that Jadé Fadojutimi loves colour. I took a walk around the room just to appreciate the scale of the canvases and the light streaming into the space. Her work is big and bold with lots of movement in big gestural brushstrokes across the canvas. At first glance the paintings wholly appear abstract but on further scrutiny and a closer examination it is evident that there are some figurative elements within the layers. When you get up close to the canvases you can see these big, gestural brushstrokes on the surface and then these scapings back to reveal multiple layers of colour underneath. Somehow these underneath colours seem to provide a luminoscity from within.
At one end of the room is The Empress of The Plants 2022. Acrylic, oil and oil pastel on canvas, 300 x 800 cm. The work is enormous and it takes time to look at it and go back and forth to appreciate the pops of red and purple against the backdrop of vivid greens. You instinctively feel this painting is about plants and rainforest before looking at the title. I loved the big bold blue strokes that appeared to float on top of the canvas.
At the other end of the room is How to Protect A Smile , 2022. This is another vast canvas that includes light sensitive paints that change colour with the natural change of the light. The blue is ultraviolet and appears to jump out of the canvas as the light changes. This gives the impression of the work continually evolving.
Woven Futures2022 is a beautiful mix of red, purple, lilac and green tendrils snaking across the canvas. I loved the childlike drawing quality of the green lines interweaving.
After the exhibition I went into the gallery café to have a coffee and reflect and read about Jade Fadojutimi. It makes sense to know that she literally dances to loud music whilst creating these large canvases. This physicality and flow of movement comes across in her huge gestural brushstrokes. It was really empowering to see these large expressive canvases against the backdrop of the minimalist gallery and the large windows allowing light to flood in over views of the nearby running water from the River Calder.
After delicious coffee I then went to see the works of Hannah Starkey . She explores women’s lives through photography. She presents quiet intimate moments, interactions between people socially and political happenings. Her work is choreographed and the end result is astonishing and very clever. At the end of the exhibition was a commission made in collaboration with women from Wakefield communities and seeing their view on how women are perceived through photography.
Her work also reminded me of the work of Rachel Whiteread, in a sense that she too captures unseen spaces or moments barely noticeable through sculpture. Hannah Starkey captures those glimpses of unseen moments. In the artist’s own words” The quiet moments, the everyday and the fleeting resonatebecause of their familiarity and ambiguity allows the viewer to apply their own narratives.”.
This was also captivating and introduced me to a new artist.
Hannah Starkey : In Real Life runs until 30th April 2023.
Jadé Fadojutimi : Can we see the colour green because we have a name for it ? Runs until March 19th , 2023.
In 2018, The Hepworth Wakefield launched school prints, a revival of a 1940s scheme to give school children access to quality contemporary art. Here is a link to the Schools Print Project which also runs at The Hepworth Gallery Wakefield https://hepworthwakefield.org/your-visit/for-schools-colleges-and-universities/schools-and-colleges-school-prints/
