Expositions à voir à Paris
Louis Janmot à Orsay, les images de la collection Karmitz à Pompidou, Alaïa collectionneur à Galliera et Carla Fernández à la Galerie du 19M
« Carla Fernández. L’avenir fait main » à la galerie du 19M

La Galerie du 19M a ouvert il y a quelques mois déjà, un lieu unique d’excellence, à la fois lieu d’expositions originales et des métiers d’art réunissant toutes ces maisons mythiques qui ont fait la haute-couture française et qui grâce à Chanel continuent de perdurer leur savoir-faire. Des expositions qui permettent cette visibilité à tous ces métiers d’art et chacun à leur tour est présent à ces évènements en participant à la création et en proposant des ateliers aux visiteurs.

Cette fois-ci pour cette exposition Carla Fernández. L’avenir fait main déjà présentée à Denver et à Mexico, se retrouve à Paris, où elle a été augmentée de pièces spécifiquement conçues pour l’occasion en collaboration avec les artisans partenaires au Mexique et quatre Maisons résidentes du 19M : Goossens, Massaro, Maison Michel et ERES.

J’ai pu rencontrer Carla Fernández, créatrice de mode mexicaine, fantaisie, matières, modernité et savoir-faire des artisans d’art se retrouvent dans ses vêtements. elle conçoit une mode à la fois haute-couture et manifeste « Manifesto of Fashion Resistance », respectueuse de la nature des traditions et bien-sûr féminine et féministe. Une nouvelle conception de la mode, offensive. Les mannequins sculptures réalisés en matières recyclées prennent place dans cette scénographie foisonnante de plumes, étoffes, cuirs. Les visages se cachent derrière les masques en papier mâché de Leonardo Linares, petit-fils de Pedro Linares (1906-1992) artiste et maître en cartoneria, ou aussi les chapeaux réalisés par la Maison Michel, chacun est unique et demande des trésors d’imagination et de techniques comme celle du charro afin d’obtenir le souhait de Carla Fernández illustré par ces minuscules maquettes en papier. Les souliers ne sont pas en reste extravagants surréalistes, élevés sur des plateformes ce sont de véritables sculptures créées en concertation avec la Maison Massaro pour qui confort et esthétisme sont un challenge.

Carla Fernandez est très inspirée des techniques de son pays, elle n’hésite pas à réinterpréter des des tenues traditionnelles comme ces tuniques huipil à la fois vêtement et support de ses revendications. L’artiste Frida Kahlo est aussi une de ses grandes références.
La scénographie est signée du mari de Carla Fernández, Pedro Reyes, sculpteur et architecte.

Bref, même si pour certains, la Galerie du 19M située entre Aubervilliers et Paris, semble loin du centre parisien, un conseil courrez-y sans hésitation !
Huipil
Du terme nahuatl « huipilli » (chemisier orné ou robe), le huipil est une tunique ample traditionnelle portée par les femmes du centre du Mexique et en Amérique centrale.
On distingue les huipils du quotidien de ceux portés lors d’occasions spéciales (mariage, enterrements, rituels etc) qui sont ornés de motifs tissés, de broderies, de rubans et de dentelles.
Charro
Cavalier spécialisé dans le dressage des chevaux et des taureaux, il pratique la charrería sur une selle mexicaine dotée de pièces en argent, couleurs et accessoires. Le charro porte un costume traditionnel décoré d’éléments en cuir découpé et d’un chapeau charro ou sombrero.
Cartonería
Dans l’artisanat traditionnel mexicain, la cartonería est une sculpture réalisée en papier mâché à l’occasion de certaines fêtes rituelles (notamment le Jour des morts). Au Mexique, où le papier et le carton sont des matériaux très courants, de nombreux objets populaires sont conçus en papier mâché (piñatas, jouets, masques). Certains sont aujourd’hui prisés des collectionneurs.


La Galerie du 19M
Commissariat : Florence Müller
Jusqu’au 17 décembre 2023
2 place Skanderbeg 75019 Paris
Horaires
Du mercredi au vendredi de 11h à 18h, Le samedi et le dimanche de 11h à 19h
Accès :
Métro Ligne 12 · Front Populaire
Bus Ligne 35 · Skanderbeg
Ligne 45 · Skanderbeg
Ligne 54 · Porte d’Aubervilliers Tramway Ligne 3b · Porte d’Aubervilliers RER Ligne E · Rosa-Parks
Photo : Tunique de plumes Chicomecoatl et pardessus de plumes Chicomecoatl. technique traditionnelle de tissage sur métier à la ceinture avec ourlet de plumes de corbeau. Réalisation par Felliciana Hernández Bautista et Gilberto Nuci Pérez, à Ahuirán, Michoacán. Coton teint et plumes naturelles. 2023. Souliers par la Maison Massaro. Paire de bottines en cuir ornée d’éléments cousus mains. Plateforme taillée en liège enveloppée de cuir. Agneau argent doublé agneau argent. Yeux miroir.
« Louis Janmot – Le Poème de l’âme » au musée d’Orsay


Une histoire de l’âme, l’œuvre d’une vie, peinte par l’artiste lyonnais Louis Janmot qui de 1836 à 1881 a travaillé sur ce projet, une œuvre totale à la fois peinture, dessin et poésie. L’âme en rose est représentée sous les traits d’un jeune homme ayant la faculté de s’élever dans les cieux. Deux cycles, l’un heureux, en peinture en couleurs et le second au fusain triste jusqu’à la mort de l’âme. Depuis l’exposition universelle de 1855, cette œuvre inclassable n’avait jamais été montrée à Paris et lors de cette manifestation, elle est très mal exposée, dans un coin peu visible. Louis Janmot reste dans l’ombre, tout le monde regarde Ingres qui avait été son maître. Le musée d’Orsay ne possède que très peu d’œuvres. Et pourtant, de ces peintures se dégage un tel romantisme, un univers captivant qui nous invite à suivre ces deux âmes soeurs à travers leur quête de spiritualité. Une oeuvre immersive de toute beauté.

Les deux cycles appartiennent au musée des Beaux-Arts de Lyon, le premier cycle est en permanence montré dans le musée.

Musée d’Orsay
Jusqu’au 7 janvier 2024
Commissaires : Servane Dargnies-de Vitry et Stéphane Paccoud
« Corps à corps » au musée national d’art moderne

Dans cette nouvelle exposition du Centre Pompidou un dialogue entre deux collections, l’une privée et l’autre publique, celle de Marin Karmitz et celle du Centre Pompidou. Un fil rouge : la représentation de l’humain. Une exposition qui propose plusieurs histoires de la photographie, une manière de voir, notre rapport à l’image.


A droite : Lewis Hine. Types d’ouvriers et d’enfants ; Hommes ; Femmes ; Enfants au travail et jouant ; Immigrants à Ellis Island Numérisations réalisées à partir des plaques de projection originales. Vers 1904-1930
Une entrée dans le vif du sujet inattendue avec un face à face entre les portraits de Stanisław Witkiewicz et les têtes sculptées photographiées par Constantin Brancusi, nous sommes au tout début du XXe siècle. A suivre une projection des diapositives, le trésor de Lewis Hine, professeur de sociologie, les portraits de tous ces gens à Ellis Island en quête de rêve américain défilent sous nos yeux, puis c’est au tour des photomatons qui apparaissent vers 1920, grimaces et sourires sont à la fête, les surréalistes s’en donnent à coeur joie. Je retrouve le catalogue de The Family of Man, exposition mythique organisée par Edward Steichen en 1955 pour le MoMA et depuis exposée en permanence au Luxembourg, inscrite dans la catégorie Mémoire du Monde de l’Unesco.

Et ainsi cette visite se poursuit parsemée de surprises et de chefs-d’oeuvre de la photographie jusqu’à cette Dernière danse de Christian Boltanski.

Centre Pompidou
Jusqu’au 25 mars 2024 Galerie 2, niveau 6
Commissaires : Julie Jones, conservatrice, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne avec Marin Karmitz
Azzedine Alaïa, couturier collectionneur au Palais Galliera

Azzedine Alaïa, n’était pas seulement ce grand couturier si talentueux, il était aussi un grand collectionneur d’art en général et aussi et surtout de vêtements haute couture, un défilé de noms qui ont fabriqué l’histoire de la mode et se retrouvent réunis dans cette collection fabuleuse de plus de 20 000 pièces.

Je me souviens de lui arpentant les salles de Drouot, toujours prêt à enchérir sur telle ou telle garde-robe, il devait les acquérir absolument et avait ce désir de constituer et de préserver l’histoire de la mode depuis ses débuts. Lors de la fermeture de la Maison de couture Balenciaga « le couturier des couturiers », il réussit à sauver certaines pièces exceptionnelles du couturier espagnol, un de ses maîtres .

Worth, Jeanne Lanvin, Jean Patou, Cristóbal Balenciaga, Madame Grès, Paul Poiret, Gabrielle Chanel, Madeleine Vionnet, Elsa Schiaparelli, ou encore Christian Dior… La création contemporaine est représentée par des pièces de Jean Paul Gaultier, Comme des Garçons, Alexander McQueen, Thierry Mugler ou encore Yohji Yamamoto…

Tous ces noms ont été source d’inspiration tout au long de sa carrière de couturier, cela pouvait être une coupe, un détail, une étoffe, je les retrouve dans ces manteaux de Jacques Griffe ou de Charles James, l’allure d’une robe de Madeleine Vionnet, la fantaisie d’un motif d’Elsa Schiaparelli, l’élégance rare de Jeanne Lanvin, les costumes de cinémas d’Adrian…

Jusqu’au 21 janvier 2024
Commissaires :
Miren Arzalluz, directrice du Palais Galliera
Olivier Saillard, directeur de la Fondation Azzedine Alaïa
assistés d’Alice Freudiger
👁️Et aussi à suivre sur TheGazeofaParisienne
Nicolas de Staël au Musée d’art Moderne de Paris
Jusqu’au 21 janvier 2024

Paz Errázuriz. Histoires inachevées à la Maison de l’Amérique Latine
Jusqu’au 20 décembre 2023



2 commentaires
christinenovalarue
🌟🌟
Matatoune
Encore de beaux moments d’émotion en perspective !