LA COLERE DU TIGRE
Une pièce très intéressante et émouvante, nous retrace l’amitié très forte entre George Clémenceau (Claude Brasseur) et Claude Monet (Michel Aumont).
LA COLERE DU TIGRE – THEATRE MONTPARNASSE
Une histoire vraie qui nous raconte comment le tigre Clémenceau a soutenu et porté le projet magnifique des Nymphéas.
Sa colère quand il se rend compte que Monet tarde à terminer ses “grandes décorations” (les Nymphéas) au musée de l’Orangerie, endroit spécialement conçu pour cette oeuvre.
“Décorations” car Monet voulait célébrer la victoire.
Un artiste compliqué avec toutes ses contradictions et un guerrier se combattent l’un avec ses couleurs et l’autre avec ses duels. Une admiration mutuelle et une amitié unissent ces deux vieux génies. Les acteurs sont excellents et nous avons l’impression comme dirait Monet d’être avec eux, une vraie page d’histoire de l’art et également la beauté de la vieillesse avec de l’amour entre Clémenceau et la belle et très gracieuse Marguerite Baldensperger. N’oublions pas la prestation de la gouvernante qui est très drôle et très présente.
Ne pas oublier que Clémenceau était aussi critique d’art. Il est “le tigre” et appelle Monet “le crabe”. C’est grâce à lui que nous avons les Nymphéas, Monet avait commencé à en peindre à Giverny et cela a donné à Clémenceau l’idée de cette commande, c’est lui qui trouvera l’Orangerie. Il s’occupera également de l’opération des yeux de Monet.
Le 11 novembre 1918, Georges Clemenceau reçoit un mot de Claude Monet : “Je suis à la veille de terminer deux panneaux décoratifs (Les Nymphéas) que je veux signer le jour de la Victoire et viens vous demander de les offrir à l’Etat, par votre intermédiaire ; c’est peu de chose mais c’est la seule manière que j’ai de prendre part à la Victoire. Je vous admire et vous embrasse de tout mon cœur.”
C’est le critique d’art du Charivari Louis Leroy qui donnera son nom aux impressionnistes en découvrant le tableau de Monet “Impression, soleil levant” en 1872. Il titrera son article “L’exposition des impressionnistes” ironiquement.
Louis Leroy « Que représente cette toile ? Impression ! Impression, j’en étais sûr. Je me disais aussi puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans »
A voir absolument…
Florence Briat-Soulié
Théâtre Montparnasse – 31 rue de la Gaité – 75014 Paris
Pièce de Philippe Madral
Mise en scène de Christophe Lidon
Claude Brasseur
Michel Aumont
Sophie Broustal
Marie-Christine Danède
Du mardi au samedi 20h30 et matinée samedi à 17h30.
Podcast : http://www.franceculture.fr/emission-les-regardeurs-les-nympheas-de-claude-monet-2014-10-04
Bibliographie : CORRESPONDANCE, GEORGES CLEMENCEAU À SON AMI CLAUDE MONET. Editions RMN- Grand Palais, 2008.
– Alexandre Duval-Stalla : “Claude Monet – Georges Clemenceau : une histoire, deux caractères.” Biographie croisée. Folio.

Un commentaire
Pertinax
Pour qui aime Clémenceau et pour qui aime Monet, une pièce qui aide à comprendre que le XIXème siècle était loin d’être le “stupide XIXème siècle” vilipendé par Léon Daudet. La rencontre et l’amitié entre deux personnages fondateurs de la modernité qui se noue à l’occasion de la création des Nymphéas : un lieu, une création et deux hommes. Les angoisses, les hésitations et la vitalité créatrice d’un artiste ; la vision, la volonté et l’énergie d’un homme politique habité par son destin. Un grand moment de théâtre, d’histoire et de création à partager au cours d’une simple soirée.