TATOUEURS TATOUES – Musée du quai Branly.
Anne, commissaire d’exposition avec Julien.
Tatoueurs tatoués a été remarquablement mis en scène dans ce très beau musée par les commissaires d’exposition Anne et Julien. Il ont créé une revue sur le tatouage “HEY” Modern Art et Pop Culture.

Anne et Julien ont fait faire par les tatoueurs du monde entier des projets de tatouages sur papier, ou en trois dimensions : sur des bustes, jambes et bras en résine et le résultat est impressionnant.
Je dois dire que j’ai été très surprise par ce que j’ai découvert, j’ignorais tout de cet art du tatouage. Anne et Julien, nous racontent l’histoire du tatouage de la préhistoire à nos jours, à travers les différents continents, les sociétés primitives jusqu’à aujourd’hui dans les villes.

Chez les tatoueurs l’échange se fait par des photos et des dessins. Le tatouage n’est pas un art simpliste, les tatoueurs cherchent à le faire évoluer. Ce qui m’a interessé particulièrement c’est le passage du traditionnel au contemporain.
Chimé, artiste polynésien travaille avec une machine à tatouer et fait du contemporain traditionnel.
Léo Zulueta qui a une culture urbaine, rencontre Ed Hardi qui lui fait connaître art philippin, et va entreprendre de mixer ses découvertes et ce qu’il connait déjà. Léo Zulueta pratique aux Etats-Unis l’art Tribal Contemporain au Spiral Tattoo Studio.

Ed Hardi édite le magazine “Tatoo Time”, les gens vont découvrir le Néo tribal. Ed Hardi a le don de repérer les talents des tatoueurs et chaque nouveauté découverte est adressée au tatoueur compétent.
Très impressionnant les scènes de tatouages sacrés en Thaïlande – sak yan, même si elles sont plus rares car leur sens sacré et mystique du départ sorti des monastères, certains thaïlandais sont adeptes du tatouage sacré en public. En Chine, la dualité entre ancien et moderne existe, cependant les jeunes ont envie de sortir dans le monde et beaucoup de tatoueurs sont installés dans les villes.
Au Japon existe l’école du “Fine Line” à une seule aiguille.
En Europe, nous avons l’art du cerné, les anglais qui pratiquent “le trait fin” vont montrer aux américains leur méthode. Les français ont une culture de livres et ont su réinterpréter leur époque et en même temps des codes et des règles.

Yann Black a décidé de tatouer que ses propres dessins.
Depuis deux ans existent des encres fluorescentes
Cette indépendance et cette liberté me font penser à tous ces graffeurs, les deux ont des codes et des repères et ont établi un langage reconnaissable n’importe où. Même si les deux ont toujours existé, nous sommes touchés par cette modernité et cette force commune.
Florence Briat-Soulié
HEY ! la revue d’art éditée par Ankama/ Label 619. Run directeur de label 619 et Anne et Julien créateurs et rédacteurs en chef de HEY!
Blog : http://www.heyheyhey.fr/fr
