Une vie de cinéma par Jacques Monory – Fonds Hélène et Edouard Leclerc à Landerneau.

Fin du pop art… on ne joue plus et surtout on sauve sa peau !

La vie de Jacques Monory (Né en 1924) est un film ou plutôt un thriller, de la nuit à la tombée du jour, les assassins poursuivent leurs victimes, les balles fusent, brisent les vitres. Les belles américaines sont de sortie, Ginger et Fred, dansent devant un rêve qui s’écroule, nous sommes le 11 septembre 2001, serait ce une vision prémonitoire de l’artiste ? (sa femme le prévient alors qu’il achève sa composition).

J’ai beaucoup fréquenté le cinéma quand j’étais enfant et adolescent. J’appréciais particulièrement les films, l’idée de mourir dans un film et d’être vivant dans le film suivant, j’ai trouvé ça extraordinaire et je m’en suis servi toute ma vie.” Jacques Monory
Du rose au bleu en passant par le jaune, Jacques Monory nous déroule sa pellicule au gré de ses romans noirs. Les jeux de miroirs nous passent au ralenti les scènes qui se répètent à l’infini, le metteur en scène offre au spectateur l’opportunité de devenir acteur lui même en pénétrant ses oeuvres, détective ou assassin, ou victime, il choisit un rôle. Ici la mariée était en blanc, mais criblée de balles, les souris roses jouent avec le chat, les élégantes victimes tombent sous les lustres flamboyants, sur un air d’opéra étouffant le bruit d’une arme, le meurtrier s’est enfui… le tigre de Bengale, son animal fétiche, rugit dans un salon pompier en un hommage aux jeux du cirque et à Salvador Dali. Le tigre n’est jamais très loin de la série des “Opéras glacés” et de Casta Diva


“Peinture à vendre N°15” 1984. Huile sur toile, film, plexiglas et photo

C’est aussi la vallée de la Mort, dans un film d’Antonioni , Zabriskie Point, 1975.

L’Amérique, ses espaces photographiés à la Ansel Adams, les road movies et la fureur de vivre à bord de grosses américaines : c’est “Un homme qui me plaît” avec Paul Belmondo et Annie Girardot sillonnant l’Amérique, de Claude Lelouch (1969).


(détail)
Monory nous peint la beauté dans un monde noir, ce noir qui craquelle sur la toile, l’évidence n’est pas la réalité. Il nous dévoile la complexité de l’être humain, et nous laisse sa photographie telle qu’il la conçoit, témoignage d’une époque, son déjeuner sur l’herbe “Pompéi”, oú cette fois-ci, les protagonistes dont lui-même et Boltanski sont étiquetés. La série de la “voleuse” est une parenthèse enchantée , l’histoire d’un rêve, une petite voleuse à qui il apprend à voler dans ce ciel que le peintre cherche à reproduire “Ciels/ciel n°29” .
Florence Briat Soulie

FHEL
AUX CAPUCINS
29800 LANDERNEAU
T
+33 (0)2 29 62 47 78
contact@fhel.fr
Commissariat artistique : Pascale Le Thorel
Podcast radio :
2epartie émission Pascale Le Thorel / Jacques Monory : http://www.franceculture.fr/emission-un-autre-jour-est-possible-les-philosophes-arabes-contre-le-dogmatisme-religieux-avec-ali-2
France Musique : http://www.francemusique.fr/emission/l-invite-du-jour/2014-2015/pascale-le-thorel-sera-en-direct-pour-nous-presenter-l-exposition-en-l-honneur-de-jacques
(Un entretien avec Pascale Le Thorel à suivre)
Ecrits, entretiens, récits, Jacques Monory. Collection Ecrits d’artistes, Beaux-Arts de Paris éditions. 2014.
Livre Catalogue : Jacques Monory
Textes de Pascale Le Thorel, Anaël Pigeat, Sarah Wilson.
Contributions et entretiens avec Michel-Édouard Leclerc, Henri-François Debailleux et Jean-Jacques Beinex
Beaux Arts / éditions : Jacques Monory


4 commentaires
Pertinax
Une somptueuse rétrospective sur un artiste où l’image cinématographique est omniprésente : Hitchcock et le cottage de Psycho (1960) ne sont pas très loin. Un artiste qui est plus intéressé par la révolte qui est que par la révolution. A visiter en écoutant “Rhapsody in Blue (Monory)”
Justinien
Si vous ne connaissez pas Jacques Monory. l’exposition est un travelling de sa peinture. L’image cinématographique est omniprésente et l’on ressent l’ambiance sombre des films de Jean-Pierre Melville. Sa peinture est un cycle du monde contemporain mais aussi un hommage aux films noirs, dans le bleu de Jacques Monory
Marie-José Tulard
Bonsoir Florence,
Bravo pour cet article caméra au poing ! Mais vous n’avez pas perdu une minute depuis votre arrivée en Bretagne. En espérant que Monory sera encore aux cimaises lors de notre venue.
Je vous embrasse
Marie-José TULARD
Capucine Motte
Bravo Florence !