Jean jacques henner (1829-1905)

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Ce matin je visitais le musée Jean-Jacques Henner, ravissant hôtel particulier de la Plaine Monceau, construit sous la 3e République pour le jeune peintre Guillaume Dubufe, neveu du compositeur Gounod. Les fresques de Guillaume Dubufe décorent le restaurant du Train Bleu à la gare de Lyon, mais aussi la Comédie Française ou encore l’Elysée.
Un lieu charmant en dehors du temps avec ses ateliers, un jardin d’hiver, un salon marocain qu’on aime tellement découvrir en se promenant dans les rues de Paris. En 1921, Marie Henner, la nièce du peintre, fait l’acquisition du lieu pour y placer les oeuvres de son oncle, environ 1500 dessins, toiles, sculptures.

Moulage en plâtre d’après Raphaël.
C’est très amusant de se trouver face au mobilier, aux objets personnels, outils.. un plâtre d’après Raphaël qu’i conservait, détail amusant une tache de peinture se trouve sur le front, elle aurait pu être enlevée lors de sa restauration, mais une photographie d’époque l’a sauvée, car elle était la preuve que le peintre l’avait lui-même faite. Et ainsi, je pénètre l’oeuvre de l’artiste, sur une toile plusieurs esquisses de projets différents sont réalisées. Sur les murs de l’atelier une multitude de petites toiles sont accrochées, de nombreux essais réalisés pour les amateurs. En effet Jean-Jacques Henner réalisait pour ceux qui le souhaitaient des petites copies de ses grands tableaux.

Sa carrière de peintre officiel contraste pourtant avec son oeuvre parfois très moderne et surprenante par son côté peu académique. Une jeunesse en Alsace, région à laquelle il restera fidèle, il choisit la nationalité française après son annexion par l’Allemagne. Un de ses tableaux est très célèbre et emblématique “L’Alsace, elle l’attend” en 1871.

Ami des sculpteurs, des musiciens, des alsaciens, voisin de Gustave Moreau sans plus, proche de Bonnard. Il a gardé contact avec les artistes rencontrés lors de son voyage en Italie. En 1858 il remporte le prix de Rome et passe 5 années à la Villa Médicis.

Je découvre le mystère du tableau de “Fabiola” qui est perdu. En effet, il existe des centaines de copies, l’original appartenait à Alfred Chauchard (1821-1909) fondateur des magasins du Louvre, qui fit don de sa collection au Musée du Louvre, dans celle-ci se trouvait “L’Angélus” de Millet. Fabiola, disparut dans une vente aux enchères, et depuis plus de traces de ce fameux tableau. Le conservateur raconte que régulièrement il reçoit des photos de cette peinture, mais jamais la bonne ! Le musée conserve un calque de l’original, avis aux entendeurs !

Vue de l’ installation.
© National Portrait Gallery, Londres
2/5- 20 /9/2009
Organisé par Dia Art Foundation
D’ailleurs l’artiste Francis Alÿs s’est emparé de cette histoire, et de sa collection de Fabiola, il en a fait une oeuvre qui a fait l’objet d’une exposition organisée par la Dia Art Foundation à la National Gallery à Londres.

Ce musée est avant tout un maison atelier, et c’est cet esprit que veut garder cet endroit, au dessus de la verrière, j’aperçois de ravissants colombages qui abritent un petit atelier. Celui-ci servira de résidence à un jeune artiste à partir de septembre prochain, dans le cadre d’un partenariat avec l’école des Beaux-Arts. Son travail sera ensuite exposé dans le musée en 2017.
Entrer dans cette maison c’est comme se plonger dans le passé, dans une atmosphère très 3e République, les boiseries, les escaliers bien cirés, les couleurs sombres. dans un quartier à la mode où se réunissaient les peintres, écrivains, musiciens..
Florence Briat Soulie

Editions d’art Somogy
Catalogue Jean-Jacques Henner – Editions Somogy
Francis Alÿs: Fabiola 2/05 – 20 /09/ 2009 National Gallery expo organisée par Dia Art Foundation

“Mademoiselle Dodey ?” Vers 1893
Huile sur carton
Musée Jean Jacques Henner
43, avenue de Villiers
75017 Paris

