Un été à Vaux-le-Vicomte
“C’était une terre que je considérais comme mon établissement principal où je voulais laisser quelques marques de l’état où j’avais été” Nicolas Fouquet
Chef-d’oeuvre absolu
Vaux le Vicomte un palais incroyable, chef-d’œuvre absolu, une inspiration pour l’Europe. Il a été construit au XVIIe siècle par les trois maîtres de l’époque : l’architecte Louis Le Vau, le peintre Charles Le Brun et le paysagiste André Le Nôtre qui invente le “jardin à la française” pour le surintendant des finances de Louis XIV : Nicolas Fouquet. Un rêve qui causera la perte de ce dernier…

Une histoire de famille
Ce palais abandonné sera acheté aux enchères par Alfred Sommier en 1875 et appartient toujours à ses descendants les Vogüé. Aujourd’hui, Jean-Charles et Alexandre de Voguë en assurent la direction.

Le sucre, valeur sûre !
Alfred Sommier à fait sa fortune dans le sucre, entrepreneur hors pair, leur raffinerie devient leader dans ce domaine et rattrape le célèbre Say. Les Sommier rachètent plus tard les sucres Lebaudy .
Quand il acquiert à la bougie Vaux, ce dernier est dans un état lamentable, vide.

Le nouveau propriétaire en fait l’affaire de sa vie et consacrera sa fortune à redonner le faste d’origine à son château.
Être dans l’Histoire et jouer l’histoire
dans un parcours sonore immersif
Fini les casques qui déclinent les explications monotones des oeuvres ! Une nouvelle idée qui redonne vie au XVIIe siècle, et pour cela deux textes écrits par les auteurs Xavier Maurel L’affaire Fouquet et Timothée de Fombelle La fabuleuse histoire de Vaux. De vraies scènes de théâtre jouées par 30 acteurs dont certains de la Comédie Française : Michel Vuillermoz (Molière), Bernard Lavernhe (Louis XIV) et Laurent Stocker (Jean de la Fontaine).

Le temps de la visite, j’ai cette impression d’appartenir à ce château, je dois dire que les écouteurs remplissent parfaitement leur rôle d’immersion. La présence du maître des lieux Fouquet semble très réelle, j’entends les vers de La Fontaine, je suis glacée par l’aveuglement du surintendant des finances. J’aimerais une autre fin à ce qui aurait pu être un si beau conte de fée.
Esprit de famille
En le visitant j’ai cette sensation d’être dans une maison qui vit toujours et qui est loin d’être figée par le temps. Un esprit de famille, reste très présent, en parcourant les innombrables pièces qui semblent toujours habitées. J’ai appris que c’était toujours le cas jusque dans les années 70. Les enfants rangeaient soigneusement leurs jouets et ainsi faisaient place aux visiteurs jusqu’à la fermeture au public.

Le décor

Que d’histoires, tout ce mobilier qui disparait à Versailles, qui parfois est détruit pour remplir les caisses de l’Etat. J’imagine la désolation de ce château abandonné.
Un soin particulier a été donné par Alfred Sommier et ses descendants, à l’ameublement de toutes les pièces. Des meubles estampillés des grandes signatures sont installés, on peut y voir du mobilier attribué au célèbre Charles André Boulle, des bronzes merveilleusement ciselés par les grands artisans ..
Cabinet d’ébène estampillé de Jean Macé (1602-1672) Cuisines – Moules à gâteaux en cuivre. Bibliothèque
Des tapisseries d’une fraîcheur admirable se font face.

Les marbres rares des tables derniers vestiges qui n’ont jamais quitté le palais, sont somptueux.

Un cabinet en écaille rouge retient mon attention dans la chambre de Madame Fouquet.

Chute de l’écureuil
L’arrestation et l’emprisonnement à vie de Nicolas Fouquet ont figé dans le temps ce joyau du XVIIe siècle conservant intacte son unité architecturale. Ce qui n’est pas le cas de Versailles qui a subi des modifications, les rois successifs ont voulu chacun laisser leur marque.

J’apprends que la série Versailles a été tournée ici et c’est le cas de nombreux tournages de films comme Marie Antoinette de Sofia Coppola.
Au sommet ! Les toits.. Grand canal – Les grottes
J’imagine la fierté des propriétaires quand ils montent au sommet de l’édifice et aperçoivent au loin dans la perspective la statue de Fouquet qui a retrouvé ses ors d’origine.
Un oeuvre éphémère de Patrick Hourcade
En ce moment nous pouvons voir à la place de la célèbre broderie de buis du parterre des boulingrins, l’œuvre de l’artiste Philippe Hourcade “Rubans Éphémères” constituée de plaques en aluminium légèrement inclinées, miroirs du ciel. L’artiste s’inspire des arabesques dessinées par Le Nôtre, oeuvres préparatoires aux broderies de buis détruite par des champignons. Ces rubans sont une occasion pour une opération de mécénat https://vaux-le-vicomte.com/soutenir-vaux-le-vicomte/projets/

Lors de passage dans ces lieux, si vous le voulez bien, n’hésitez pas à partager votre photo sur instagram #uneteavlv
Une chose est sûre, c’est merveilleux de se retrouver dans ce cadre du XVIIe siècle, Vaux-le-Vicomte le vaut absolument !
Florence Briat Soulié

Informations
Ouvert du 23 mars au 3 novembre et pendant les vacances de Noël.
Navette à la gare.
Bibliographie :

Mémoire d’un chef-d’oeuvre Vaux le Vicomte 1875-2008
Editions Imprimerie Nationale


3 commentaires
Matatoune
C’est le château où il faut aller souvent: à la période de Noël, les salles y sont décorées et au fil des saisons, des animations s’y installent . Alors, je confirme Une sortie dominicale ou non à programmer !
Florence Briat-Soulié
Oui vous avez raison, Noël doit être un enchantement à Vaux le Vicomte
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