Mona Bismarck – American Center – Wasteland
WASTELAND
NEW ART FROM LOS ANGELES
Jusqu’au 17 juillet 2016

Nous voilà avenue de New York, non pas dans un terrain vague comme l’annonce le titre de l’exposition pour laquelle nous nous déplaçons mais dans l’écrin caché d’une des plus riches américaines Mona Bismarck.
Cette égérie, qui aimait tant la mode et les jardins comme le souligne Hubert de Givenchy, était aussi une philanthrope, entourée d’artistes Léonor Fini, Boutet de Monvel et Dali . Ce dernier réalisa un portrait très étrange d’elle car il représente une des femmes les plus belles et élégantes du monde en haillons dans un lieu dévasté en ruines. Ce tableau a été vendu par la fondation le 5 février 2013 par Sotheby’s et adjugé : 2281250 GBP.

©Thegazeofaparisienne
Toute l’exposition repose sur l’idée du terrain vague, du « désert culturel » de Los Angeles. Contraste impressionnant, l’exploration du vide culturel prend alors place dans un lieu marqué par l’opulence artistique. Les 14 artistes exposés puisent leur inspiration dans le poème The Waste Land de T.S Eliot. À nouveau, la littérature apparait comme un prétexte à un rassemblement d’artistes, à une réflexion commune. C’est un voyage, une exploration de ce thème, une réflexion poussée que nous offre cette exposition. Oeuvres hétéroclites, travail étonnant sur les matières ; le contraste avec l’hôtel particulier est fort. Non pas choquante, cette cohabitation est de toute beauté. On aime ces oppositions, on contemple chaque oeuvre au fil d’un parcours bien dessiné. Les oeuvres nous guident; c’est un voyage fait de rencontres et de découvertes atypiques, fondé sur l’exploration « complexe et réflexif sur la poétique du désespoir, la recherche de communion véritable, l’état précaire de la morale, et la construction hésitante, mais pourtant nécessaire, de notre avenir ».

Library of Black Lies, 2016
Bois, miroir, verre, fibre synthétique
mylar, journal, livres reliés, cristaux
de sucre, applique, éléments audio
487,7 × 487,7 × 274,3 cm
Nous sommes touchées par plusieurs oeuvres, nos coups de coeur différent cependant. Et toutes les deux, admirons la beauté et l’originalité de l’oeuvre de Mark Bradford. Cette installation aux couleurs multiples nous frappe par sa monumentalité, son arc en ciel coloré et la superposition de matériaux récupérés. Cela nous rappelle une idée largement explorée : l’alliance du beau et de la misère.

Waterfall, 2015 (détail)
Technique mixte
©Thegazeofaparisienne
Cette oeuvre suspendue dans l’escalier nous fait penser à l’ oeuvre d’ Anselm Kiefer faite à partir de pellicules de cinéma, bien que le sujet exploré par l’artiste allemand soit d’autant plus poignant. Ici la pellicule, cette fois colorée, de Mark Bradford est représentée par des bouts de vie trouvés dans la rue ça et là. Ces deux oeuvres atypiques apparaissent comme des témoignages de ce que perçoivent les artistes face à ce qui les entoure. Mark Bradford est aussi l’artiste choisi pour représenter les Etats Unis lors de la Biennale 2017.

Cette exposition nous offre une expérience sensorielle marquante. Dès notre entrée dans la « cabane en bois » d’Edgar Arcenaux nous sommes touchées par le lieu. Tout nos sens sont éveillés A la fois intriguées et éblouies, nous avons envie de saisir ces livres cristallisés et calcinés. Nous admirons cette forme de cristallisation de l’histoire, de la littérature et de la vie tout simplement. Le livre devient fossilisé.

©Thegazeofaparisienne
La promenade continue et je suis attirée par la production de Lisa Anne Auerbach, autodidacte connue pour ses tricots qui utilise l’artisanat traditionnel et ses photographies. Ses sujets de prédilection sont sociaux et politiques, elle les exprime en rajoutant des textes sur ses oeuvres. Sa tapisserie noire et blanc est une bibliothèque idéale, au rez-de-chaussée les pages du grand livre de photographies tournent chaque jour.

Denain Grace, 2015
Céramique, décalcomanie vernie 33 × 22,9 × 12,7 cm
©Thegazeofaparisienne
Surprise ! nous découvrons un reflet de Grace Jones qui n’est autre qu’une des faces sculptée d’un vase posé sur la cheminée et ainsi nous continuons à regarder et comprendre un peu ces artistes américains…
Les artistes représentés :
Edgar Arceneaux, Lisa Anne Auerbach, Math Bass, Mark Bradford, Sam Falls, Daniel Joseph Martinez, Jon Pylypchuk, Fay Ray, Ry Rocklen, Amanda Ross-Ho, Analia Saban, Shannon Ebner & Erika Vogt et Brenna Youngblood.
Commissaire d’exposition : SHAMIM M. MOMIN
GALERIE THADDAEUS
ROPAC PARIS PANTIN
69, avenue du Général Leclerc 93500 Pantin
Du mardi au samedI 10h à 19h
Tél. +33 (0)1 55 89 01 10

