Drawing Now Art Fair, 2024

Drawing Now 2024, Carreau du Temple

Le salon du dessin contemporain au Carreau du Temple

Très belle édition Drawing Now, salon du dessin contemporain qui a ouvert ses portes mercredi sous un soleil radieux. Les visiteurs, leur tote bag, offert par le partenaire Memo Paris, imprimé à partir d’une oeuvre très printanière du duo Alexandre & Florentine Lamarche-Ovize, galerie Laurent Godin, semblent très heureux de découvrir une à une les expositions que proposent les galeries sur leurs stands. Les deux artistes ont été invités à créer une oeuvre, ode à la nature, autour du parfum Cappadocia, nom légendaire d’une région turque, ils ont imaginé un décor mural, le mobilier et des oeuvres sur papier du salon VIP de Drawing Now, et un livre avec un texte de Carine Soyer.

« C’était une première pour nous de travailler à partir d’un parfum et de mots, et de restituer la sensation enivrante, structurée, forte et chaude qu’ils nous ont procuré. D’habitude nous partons d’un support réel et visuel et nous avons aimé cette nouvelle expérience avec Cappadocia. »

Lamarche-Ovize, galerie Laurent Godin. MEMO Paris.

Dessiner

Dessiner, ce n’est plus simplement utiliser son crayon, les artistes osent, mélangent les supports comme la photo pour Dana Cojbuc, galerie Catherine Putman, lauréate du prix du jury Tremplin Jeunes talents 2022 (cf Planches Contact Deauville) , qui prolonge en dessin au fusain ses photographies de paysages, herbes folles… Raphaelle Peria, galerie Papillon, effectue un travail minutieux de grattage sur ses photos, cet arbre qui semble planté dans les blés est sublime !

Vu

Vu également des artistes nominés pour le prix Marcel Duchamp : le duo Angela Detanico & Rafael Lain et Abdelkader Benchamma. Nous connaîtrons les résultats à l’automne prochain au Centre Pompidou. Les nuages de beau temps sur ciels bleus de l’entrée d’Angela Detanico et Rafael Lain, LMNO Gallery, prolongent le ciel bleu de l’extérieur, en contraste avec la belle architecture métallique de Jacques Molinos, on ne pouvait rêver une arrivée en matière si harmonieuse, de près ses nuages sont dans la réalité des centaines de petites lettres blanches, formant un mot répété infiniment. Une forme de codage, les artistes sont très intéressés par la sémiologie, le rôle du langage, la façon de communiquer sont la source de leur réflexion artisique.

Angela Detanico et Rafael Lain, LMNO Gallery,

Abdelkader Benchamma, galerie Templon a réalisé une série de dessins, la couleur est de plus en plus présente, le thème du déluge, sujet de son exposition à la Fondation François Schneider à Wattwiller, en 2023 est repris ici. Une réflexion sur l’eau ruisselante sur ces falaises de pierre, l’eau élément essentiel des mythes fondateurs des religions et de nos civilisations, l’artiste s’interroge sur nos origines, ses oeuvres sont magiques !

Abdelkader Benchamma, galerie Templon

Revue

Je retrouve Noémie Sauve, galerie Eric Mouchet avec joie, elle a eu le Prix Balzac pour la création contemporaine 2023 associant un duo d’artistes plasticien et culinaire. Invitée au Drawing Lab, son exposition Admiratio, portait ce titre signifiant une forme d’émerveillement mêlée d’étonnement, point de départ, selon Aristote, de toute enquête philosophique. Noémie Sauve est sur tous les fronts, une exposition Artistes et paysans aux Abattoirs, Musée et FRAC Occitanie, Toulouse, bientôt à la Fondation Thalie à Bruxelles... Partie en exploratrice en 2017 sur la goélette Tara (Fondation Tara Océan) et en 2021 pour l’expédition Vulcano, l’artiste effectue un travail de collecte, d’observation de la nature, elle échange avec les scientifiques sur les enjeux climatiques, la biodiversité. Ce sont tous ses ressentis qu’elle transporte dans ses oeuvres, empreintes de ses expériences délicates, le sel de mer qui agit sur le papier comme des éclats scintillants, cette façon de dessiner avec des fils de cuivre posés sur le papier aquarellé, toutes ses manifestations artistiques sont à la fois une forme de respect et d’amour de l’environnement.

Sur le stand de la galerie Eric Mouchet avec Noémie Sauve, entourée de Marie Simon Malet et Florence Calvet (comité gastronomique, Prix Balzac pour la création contemporaine)

J’ai aimé aussi

Revoir Lenny Rébéré, galerie Isabelle Gounod et ses grands verres dessinés, énigmatiques.

Lenny Rébéré, galerie Isabelle Gounod

Ce grand papier de Romain Bernini, galerie Suzanne Tarasieve, représentant un homme et une tortue, pourrait presque être la représentation contemporaine d’une fable de la Fontaine.

Les dessins d’Ernest Pignon Ernest, galerie Lelong, qui sera présent à la Biennale de Venise à la Fondation Louis Vuitton à l’occasion de son exposition Je est un autre.

Gloria Herazo, galerie Adriani Banez

Découvrir les dessins brodés sur les couvertures de Life de Gloria Herazo, galerie Adriani Banez ou encore ceux de Zenita Komad, galerie Petra Seiser, des fils d’Ariane qui dévoilent des messages politiques à déchiffrer.

Zenita Komad, galerie Petra Seiser

Le solo show de Camille Brès, galerie Ariane CY, De sang froid m’a plu, l’enfant de l’artiste qui choisit de se faire représenter enseveli dans le sable et la touche du tapis très Arts and Crafts posé sur le sol sont très attirants.

Camille Brès, galerie Ariane CY

La délicatesse des papyrus ou papiers fabriqués et dessinés par Greta Schödl, galerie LABS Contemporary Art, artiste autrichienne résidant en Italie, qui pratique l’écriture asémique.

Greta Schödl, galerie LABS Contemporary Art

Et une dernière réjouissante, les fleurs sur papier peint de Camille Chastang, Double V Gallery, l’artiste cherche à (ré)concilier les Arts décoratifs et les Beaux-Arts, elle s’appuie sur l’idée qu’autrefois les arts dits mineurs, comme la broderie, étaient réservés aux femmes, mis à l’écart, alors que les hommes s’appropriaient les arts dits « majeurs ». Ces motifs floraux ne sont pas seulement de la décoration et deviennent ainsi dans les mains de Camille Chastang un manifeste féministe.

Camille Chastang, Double V Gallery

Et pour finir le Prix Drawing Now 2024

Félicitations à l’artiste Tatiana Wolska, galerie Irène Laub, née en 1977. Le prix est doté de 15 000 euros, 5 000 euros de dotation pour l’artiste, 10 000 euros d’aide à la production pour une exposition de 3 mois au Drawing Lab et l’édition d’un catalogue monographique.

17édition de Drawing Now Art Fair

Du mercredi 20* au dimanche 24 mars 2024 
11h à 20h (19h le dimanche)


Carreau du Temple, 4, rue Eugène Spuller — 75003 Paris

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