ArtBasel 2016: l’Art sous son plus beau jour
Tout est “hors norme” à ArtBasel, incontestablement la plus importante foire d’Art Contemporain au monde: l‘immense foule de collectionneurs , agglutinée sous les parapluies, à l’ouverture des deux jours “VIP only”, le gigantesque nombre d’artistes -pas moins de 4000 !- représentés par les 286 galeries exposantes, les monumentales oeuvres de la section Art Unlimited – probablement le point d’orgue de cette 47ème Edition, et surtout l’intense émotion suscitée par les oeuvres de toute beauté.

Je commence, avec bonheur, par une immersion dans les oeuvres grands formats de Art Unlimited. Alternant de vastes espaces lumineux et un dédale de salles obscures plus intimistes, Unlimited est un jeu de miroirs, de couleurs et de formes, une entrée vertigineuse avant d’accéder aux galeries de la foire. Quatre-vingt huit artistes y rivalisent de force, d’originalité, de génie au service de leur folie créatrice mais aussi de leur ressenti face à l’actualité particulièrement trouble de notre monde. Telle l’émouvante accumulation de valises suspendues de Chiharu Shiota, qui n’est pas sans interroger le sort des migrants, tandis que Kader Attia s’attaque au pouvoir de manipulation des media qui exacerbent le racisme. Son installation présente des étagères de journaux et livres, du 19ème siècles à nos jours, illustrant ce propos si actuel.

La société de consommation est écorchée par McCarthy avec ce régressif, si attachant “Mr Tomato Head”, enfant-jouet perdu au milieu de ses propres jeux….Ironie du sort, cette oeuvre (objet de consommation elle-même?), est déjà vendue 4,75 millions $ par Hauser & Wirth !!


Galerie Continua ©Thegazeofaparisienne

Galerie Continua©Thegazeofaparisienne
Probablement l’une des plus spectaculaires, l’installation de Hans op de Beeck nous invite dans “The Collector’s House”. Une étrange atmosphère se dégage de cette magnifique demeure grise et cendrée, telle une villa pompéienne dont oeuvres et habitants ont été statufiés par surprise, comme mis en vitrine. Cela me rappelle l’excellent roman d’Eric-Emmanuel Schmitt “Lorsque j étais une œuvre d art”.
Surprenant et ludique, le jeu de mime de Davide Balula: les contours de sculptures invisibles se forment sous les gants roses de performers.

Art Unlimited, ©Thegazeofaparisienne
Piégée ! Comme les autres visiteurs, je me retrouve filmée sous toutes les coutures, par une multitude de caméras de surveillance et me voici démultipliée, au milieu d’autres visages, dans l’oeuvre de Rafael Lozano-Hemmer &Krysztof Wodiczko.. Attention: Big Brother is watching you!

Zoom Pavilion,©Thegazeofaparisienne
Et puis, des couleurs Pop, couleurs de vie, de joie, d’optimisme qui font du bien sous ce temps grisaille: Peter Halley avec sa monumentale “Weak -Force”, James Turrell et sa magnifique oeuvre de lumière en trompe l’oeil, le “Damascus Gate” de Frank Stella ou encore les tableaux fluorescents de Jacqueline Humphries… à regarder de nuit!

Après les fortes impressions que nous laissent Unlimited, il est temps de rejoindre le temple des galeries, au coeur de la foire. Comme à chaque édition, les plus prisés des modernes sont au rendez vous. Au rez de chaussée, Art Basel devient un grand Musée. Nombre de Picasso, Miró, Matisse, Soulage etc.. nous ravissent. Je tombe sous le charme sensuel de la série de dessins et gouaches d’Egon Schiele, présentée par Richard Nagy.

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Je m’arrête également devant l’oeuvre “Cavallo”, de Marini Marino, à la galerie Thomas. Continuant sur ce thème équestre, le stand de la fondation Beyeler expose un bijou de beauté , peinte par Franz Marc .

Un peu plus loin, je suis hypnotisée par un magnifique Nicolas de Stael célébrant “Marseille “sur un fond bleu intense, et également par un très poétique, et non moins bleu, Louise Bourgeois des années 40, que Karsten Greve me propose à 1,250 Millions d’Euros.

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Les valeurs sûres de la peinture contemporaine ne sont pas en reste. J’admire le Sean Scully chez Cheim&Read dans des variations de noirs et de gris, le Basquiat sur fond blanc d’Acquavella, une nature morte “Pop Art” de Tom Wesselmann, ou encore le très cubiste “Red &blue Diagobal portrait” de George Condo chez Skarstedt.
Et puis… j’ai vu des anges! Robert Longo a capté l’aile du plus célèbre d’entre eux, tandis que la sculpture de Tony Cragg semble prête à prendre son envol.



©Thegazeofaparisienne
Plus loin, une explosion de matières et de couleurs me captive avec le Roumain Andrian Ghenie, récemment entré chez Thaddaeus Ropac et à la Pace. Couleurs encore, traitées avec beaucoup de finesse et d’harmonie, chez l’Artiste franco-chinois Wang Yan Cheng.

Que représente cette oeuvre d’Yves Klein? L’allégorie poétique et fantaisiste d’un arbre ou …. l’état de mon cerveau à la fin de la journée, dans cette foire incroyablement riche et hétéroclite?

©Thegazeofaparisienne
La 47ème édition d’Art Basel, c’est tout cela et beaucoup d’autres choses à découvrir encore…
Nous vous quittons avec ce joli message de l’Artiste Tracey Emin, pour vous tous, chers lecteurs de The gaze of a Parisienne !

” The more of you
The more I love You”
Caroline d’Esneval et Delphine Chene



Un commentaire
Domimnique Gagneux
Bravo pour ce reportage qui rend bien compte de la qualité des œuvres de cette édition!