Photo London 2017

Par Anne Lesage

Que faire ce week-end ?
Partez à Londres visiter Photo London (jusqu’à dimanche 21 mai) … En attendant Paris Photo ( du 9 au 12 novembre prochain).

Une foire parcourue au pas de course (comme toujours) . Une conférence tout d’abord, celle de la London Stereoscopic Society remise au goût du jour par Brian May et Denis Pellerin. (cf Article Brian May – “Diableries” Un exposé malicieux de deux compères fort différents – l’un chercheur indépendant, et archiviste, l’autre, rock star et astrophysicien- qu’une passion très ancienne et commune pour les vues stéréoscopiques anime sans discontinuer. Succès et décadence de la vue stéréoscopique, renaissance et nouvel oubli alternent. Une histoire qui se prolonge aujourd’hui avec les techniques numériques qui mettent en mouvement la 3D. Le voyage commence avec les Diableries et s’achève avec Avatar. Des projets à venir et surtout, on le savait : la réalité augmentée ne date pas d’aujourd’hui. On en reparlera !

Les expositions se tiennent dans la Somerset House, dont on comprend l’incroyable immensité en parcourant la foire où 99 galeries disposent chacune d’une pièce. A cela s’ajoutent des expositions en sous-sol : Taryn Simon qui explore et tente la traduction d’une iconologie contemporaine, Jurgen Teller dont le style brutal, flash et incroyablement composé se transpose aussi bien à la mode qu’à la nature, en passant par l’étonnante collection du photographe David Hurn chez Magnum. Là une premier coup de cœur, un déjeuner champêtre photographié par Harry Gruyaert où la sensibilité s’exprime par la couleur et se veut un véritable tableau Impressionniste ! Nous sommes à la Grenouillère..non en Espagne et en 1998.

Harry Gruyaert. Spain, Extremadura. The Picnic, 1998
La foire qui se veut originale mais qui s’accroche à une identité très Britannique avec tous les lieux communs que cela peut supposer: au nom de l’excentricité , l’on swingue entre icônes people,  et portraits anonymes, acidité des tons et retour à la nature. Il s’y niche toutefois quelques remarquables trésors, découvertes, redécouvertes… 

Trésors 

Galerie Spruth Imagers : l’une des photographies faisant partie de l’intéressant accrochage sur la Factory vue par Stephen Shore, nous montre Warhol anonyme avec un focus sur un inconnu qui regarde le photographe ; Warhol, presque flou derrière ses lunettes noires …
Bernard Quaritch gallery, London : Man Ray , Juliette Greco discrète entre 1955-1958 ; ektachrome.

Découvertes 

 

The Photographers’s gallery: Alma Haser , Patient n°3’, 2017 , collage 3D. Sortir du cadre et casser les codes avec une jeune artiste née en 1989.

 

East Wing: Cortis and Sonderegger, Icons, making of (derrière la gare saint-Lazare, d’après Robert Capa) 2016. revisiter par un dispositif contemporain, les grandes séquences de l’Histoire et de la photographie.
Danziger gallery: Zaneele Muholi, Bester IV, Mayotte, 2015. une artiste sud-africaine à suivre ; elle était mon coup de coeur l’été dernier aux rencontres d’Arles. une puissance magnifique.
Tagone gallery. Edward Burtynsky, Shipyard #14, Chine. Une proue particulièrement expressive

Re-découvertes

Louise Alexander Gallery: Guy Bourdin . Poète brutal. Admirateur de Man Ray et admiré par Jurgen Teller…
Magnum . René Buri, Hotel Marika, Liban Beirut, 1991. Bien avant d’autres photographes de la désolation…
Fin …

 

Retour de Londres
Anne Lesage

18 mai – 21 mai 2017

SOMERSET HOUSE, LONDON

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