Parigi… Venezia… le lion de Saint Marc sort ses griffes !
Les Parisiennes vous emmènent en voyage !

Première étape au Grand-Palais à Paris où une magnifique exposition a commencé le 26 septembre “EBLOUISSANTE VENISE, Venise, les arts et l’Europe au XVIIIème siècle”. Une très belle scénographie de Macha MAKEÏEFF nous entraîne à travers le mythe, les fastes vénitiens et toutes ses formes artistiques. Des artistes comme Piazzetta, Tiepolo, Canaletto, Corradini ou encore Porpora et Vilvaldi font déferler leurs talents sur cette ville magique qui fascine alors toute l’Europe avant l’arrivée des armées de Bonaparte en 1797.
La musique tient une place majeure au sein de La Serenissima Republica di Venezia et vous aurez peut-être la chance d’assister à un concert pendant votre visite !
Autre curiosité, la veduta (vedute) : “vue peinte très détaillée, en générale de grand format d’un paysage urbain ou d’autres panoramas qui reproduit ce que le regard saisit. Par la rigueur des lignes tracées, l’exactitude topographique, les peintres restituent le cadre de la vie quotidienne avec précision.” Par cet exercice de nombreux peintres et spécialement CANALETTO mettent en relief les richesses de Venise et sa puissance politique.
Notons que la portraitiste ROSALBA CARRIERA présentée à Paris par le collectionneur et mécène Pierre Crozat influencera durablement le portrait au pastel français et particulièrement Antoine Watteau.
Je remarque cette sculpture d’ANTONIO CORRADINI et cette “Allégorie de la Foi”. A partir de 1717 cet artiste inaugure une série de figures très subtilement voilées inspirées de la statuaire antique : “Il réussit grâce à une virtuosité extraordinaire à représenter le visage couvert d’un voile transparent.” Magnifique !
Terminons par ce joli mobilier vénitien…
Deuxième étape à Venise cette fois. J’arrive de bon matin, le linge sèche encore aux fenêtres et un magnifique motoscafo me dépose à ma Pensione. Quel rêve !
Je déambule, me baigne au Lido et le soir venu, dos au Palais de Doges, je pense à ma visite sur l’ile de San Giorgio Maggiore où la Fondation Giorgio Cini s’ouvre au public pour la première fois. L’exposition HOMO FABER se termine le lendemain et sacre l’artisanat européen au regard du design contemporain. Vaste programme, vaste parcours, beaucoup de monde.. mais dans les jardins de ce paisible lieu le Vatican nous dévoile un projet pour la Biennale des plus étonnants !
A l’occasion de la Biennale de Venise, le Vatican dispose pour la première fois d’un pavillon ou plutôt d’un territoire dans les jardins de la Fondation Cini sur l’île de San Giorgio Maggiore et a demandé à des architectes de renom de réaliser des chapelles qui invitent à un “voyage sensoriel et spirituel” et qui pourront prendre place par la suite dans des lieux dépourvus de lieu de culte.
Fin de journée au Palazzo Venier del Leoni à la PEGGY GUGGENHEIM Collection où une exposition temporaire retrace l’oeuvre de OSVALDO LICINI. Avec Caroline nous retiendrons des oeuvres tardives peuplées de figures mystiques.
Impossible d’échapper aux chefs d’oeuvres de la collection permanentes ! Accueillies par un majestueux mobile de CALDER, Caroline a un coup de foudre pour ce “Très Rare Tableau sur la Terre” de Francis PICABIA de 1915 puis un autre pour ce Franck STELLA de 1968-1969.
Nous ne manquerons pas de rire en redécouvrant la sculpture en bronze de MARINO MARINI dont l’emplacement a été soigneusement choisi par Peggy Guggenheim afin d’avertir ses hôtes de ses intentions et de ses fantasmes… de toute évidence on était prévenu !

Je termine ce beau voyage avec Caroline par une inoubliable soirée telle que l’on peut en rêver et les imaginer à Venise… Arrivederci !
Bérangère Delorme Leclerc
Guide : “Venise comme je l’aime” de France Thierard, un guide pour se perdre..
Hôtel : https://www.pensioneaccademia.it/it/
Restaurant : https://www.lacalcina.com/fr/restaurant/

“A table à Venise” M. E. Chojnacka, ed.Lincadacqua

