Arco 2019: fenêtre ouverte sur la scène montante Espagnole et Sud Américaine

©thegazeofaparisienne
Dès mon arrivée à la Feria Arco, je me suis sentie pousser des ailes! J’ai été saisie par l’attrait si excitant de la découverte, par cette impression grisante d’évoluer en terrain peu familier…un vrai bonheur. Arco révèle, surprend, étonne! La grande foire madrilène dévoile les jeunes talents hispaniques, elle se veut également la vitrine de la scène artistique montante de toute l’Amérique Latine. Cette année, le Pérou est mis en lumière au sein de Feria Arco et dans la ville toute entière.

Avec Spirit now! London, réunissant un groupe passionnant d’amateurs d’Art, nous sommes invités par Jimena Abascal Bonte, collectionneuse et Directrice de la fondation NMAC de Cadix, à découvrir sa sélection de la foire, à sillonner une charmante rue jalonnée de galeries avant-gardistes, à admirer de jeunes artistes Péruviens dans l’espace d’exposition de la fondation CIFO. Un magnifique parcours dont je vous livre ici mes plus belles surprises.


Vu à Arco : 4 coups de coeur “découverte”de la foire
Jeronimo Elespe est minitieux à l’extrême, si bien qu’il est connu pour être l’Artiste le plus lent dans la production de ses oeuvres!! Celles-ci sont des petits tableaux colorés et précieux comme des trésors, sur aluminium ou toiles de lin. J’aime cet artiste qui me captive autant avec ses créations figuratives si touchantes, qu’avec ses oeuvres plus abstraites, laissant la première place au travail pointilleux de la couleur et de la matière, à la manière des impressionnistes.
Ignacio Uriarte a quitté une vie professionnelle dans l’administration pour devenir Artiste. Cependant, il a gardé les outils et les petites manies du quotidien de son ancienne activité comme source d’inspiration. Aussi utilise t-il les bics de couleurs primaires, les feuilles de papier froissées et l’idée de routine qu’il transforme en technique de répétition méthodique. Le résultant est bluffant. J’ai “craqué” pour ses monochromes colorés, simples ou combinés, faits de milliers de trais fins, et ses grands murs de papier plié en origami.
José Davila, artiste mexicain, au talent déjà reconnu internationalement, crée des sculptures symboliques où se mélangent des références à l’histoire de l’Art, des matériaux très variés, des imaginaires multiples. Ses créations présentent une forme d’équilibre curieuse, riche et harmonieuse.

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Les photos de Chema Mandoz nous renvoient au monde allégorique des surréalistes. Elles jouent avec les paradoxes et composent des associations surprenantes pour illustrer sa vision du monde. Ses photos extrêmement soignées, précises, léchées, mettent en scène des éléments dont l’association improbable interpelle et fascine. Un air poétique à la Magritte ..


Vu à Arco: Quelques incontournables…
Fidèle dans mes passions, revoilà l’Artiste Jaume Plensa dans mes préférences ! Madrid le célèbre avec une immense tête sculptée ornant la Plaza de Colòn, et la Féria Arco 2019 l’invite pour présenter son Livre d’Art édité par Artika. Moi, j’ai succombé une fois de plus au charme si gracieux de ses visages à la forme oblongue, dont cette merveille chez Lelong & Co.

Et que dire des incroyables Calamars de Miquel Barceló? Ils semblent ondoyer sous nos yeux, si vivants, vibrants d’un bleu intense et texturé. J’adore aussi, chez Taddhaeus Ropac, ce “Manifesto Haptique”, très nuancé plus énigmatique mais tout aussi magnifique.

L’Artiste Suisse, Miriam Cahn, a le vent en poupe! Ses figures fantomatiques aux couleurs envoûtantes sont actuellement exposées au Kunst Museum de Bern. Ses oeuvres ont sur moi un effet paradoxal. Ses personnages fascinants, emblématiques de son oeuvre, m’inquiètent, tandis que son incroyable palette de nuances m’attire. C’est pourquoi, j’ai choisi de vous montrer ici un magistral tableau où l’homme est réduit au minium de sa taille, tout en bas, tandis que le reste de la toile est envahi par la force chatoyante de ses roses.

Vu à la Fondacion CIFO et à Arco : à la recherche de L’Art du Pérou!
Elena Damiani est une magnifique artiste péruvienne, déjà repérée et exposée dans le monde entier. Ici la Fondation Cisnero – Fontanals présente un travail de photo et collage et une magnifique sculpture autour de la lune. D’autres superbes photo/collages de Damiani étaient représentés, en même temps, à Arco dans l’espace dédié aux artistes Péruviens.
Mon autre coup de coeur va à Claudia Martinez Garay et son installation murale à la Fondation Cifo. Cette artiste travaille sur le dialogue entre la culture originelle de son pays et son évolution au fil du temps sous l’influence, entre autre, du Colonialisme. Je tombe en arrêt devant sa fresque murale composée de superpositions de toiles qui forment un ensemble spectaculaire!
Et pour terminer ce parcours, changeons d’angle! Dans la galerie Helga de Alvear, l’artiste Allemand Thomas Locher, nous invite à trouver autre perspective. Sa spécialité: jouer avec des mots, mais cette fois, c’est nous qui jouons avec une de ses oeuvres, mettant en scène chaises et tabourets …A votre avis, Quelle est la position réelle?
J’aime aussi son installation mêlant mobilier et impressions mauves avec toujours un décalage de point de vue dans l’espace. … Très seventies!

Caroline d’Esneval

