ART BASEL 2019

Indétrônable, la reine des grandes foires internationales, Art Basel, ne cesse, chaque année, de nous émerveiller, surprendre, captiver. Ici plus qu’ailleurs, le visiteur ne peut qu’être touché par la grande beauté des oeuvres présentées. Un parcours exceptionnel au coeur de l’Art Contemporain où battent les pulsations folles de notre monde, de l’Art Moderne qui ne cesse de nous éblouir, de l’Art grand format à Unlimited, et des pièces muséales, comme l’exceptionnel Goya vu sur le stand de la Fondation Beyeler.

Art Basel 2019, en quelques oeuvres
Saveurs Exotiques… – Les oeuvres récentes de l’artiste Mexicain, Gabriel Orozco se teintent de couleurs végétales et de formes ondulantes, qui me font penser à la danse des généreuses plantes tropicales. Sublimes… je leur dédie mes premières photos.

Exotisme encore, avec un autre mexicain, Jorge Méndez Blake, qui présente le magnifique dessin d’une nature indomptable. Une finesse de trait remarquable, qui nous immerge à l’intérieur d’entrelacs feuillus de branches, lianes, racines …A travers une ouverture, on devine le béton des villes qui peu à peu l’envahit.

Fleurs, Fleurs, Fleurs – Même si elle parle de “champ électromagnétique” et qu’elle est constituée de paillettes de fer, l’oeuvre de Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla me fait penser à d’immenses coeurs de tournesol… beaucoup plus poétique, non? J’aime aussi la délicatesse des fleurs photographiées par Thomas Ruff, dans sa série.. Flower!


Sculptures et architecture – J’ai un immense coup de coeur pour la sculpture minérale d’Alicja Kwade. Des blocs sculptés de marbre, granit, acier, cuivre, etc.. se reflètent dans des miroirs, et se mélent les uns aux autres. Plus loin, une oeuvre très graphique de Dayanita Singh, quatre photos du même lieu, quatre angles différents, réunis dans une structure de bois. Et chez OMR Mexico, le face à face très réussi d’un James Turrell bleu et d’une installation de José Davila.



Jeu de formes, jeu de reflets– “La spirale amoureuse” d’Annette Messager m’emporte dans un tourbillon allant du romantisme poétique à la sensualité suggérée. Jeu de miroir avec Pistoletto … qui photographie quoi?


2 magnifiques Femmes artistes. Tout d’abord Louise Bourgeois, bien sûr, dont les oeuvres si fortes, émeuvent et surprennent toujours. Les yeux dans les yeux, avec l’oeuvre Eyes qui nous scrute puissamment et cet ensemble de sculptures pures et longilignes, vues sur le très beau stand de Hauser&Wirth. Et Rebecca Horn. Cette artiste emblématique, née à la fin de la guerre, s’intéresse au corps, à son mouvement, ses altérations et métamorphoses. Elle présente à la galerie Seankelly une oeuvre acrylique et crayon, qui jaillit en une explosion poétique.


Rebecca Horn souffre d’un problème de santé qui, désormais, l’empêche de dessiner ou peindre. Mais sa création ne s’arrête pas pour autant. Elle a composé, en 2017, une série de vitrines dont celle-ci, exposée à Bâle, où l’on découvre un papillon qui bat de l’aile (au sens propre), au dessus d’une branche de nid et d’une feuille d’or. Une oeuvre animée, poétique et gracieuse.
Rebecca Horn Das weisse feuer, 2012 @SEANKELLY ©thegazeofaparisienne Rebecca Horn Mirrored moon, 2017 @SEANKELLY ©theagzeofaparisienne
Les Exceptionnels . Comme chaque année, et uniquement pour Art Basel, les galeries sortent de leurs coffres-forts , quelques pièces rare, majeures, grandioses! Comme le Fontana rouge comptant non moins de 24 fentes chez Hauser &Wirth, un sublime Miró orangé et vert à la Nahmad Gallery, un moumental Baselitz, aux couleurs vives chez White Cube, gardé par 2 personnes en permanence!! Enfin, un bond dans le temps peu fréquent dans cette foire. “Le sabbat des sorcières” de Goya s’offre aux visiteurs, sur le stand de la Fondation Beyeler, qui prépare une exposition majeure du grand Maître Espagnol en 2020.



Mes 4 coups de coeur d’Unlimited

Me voici dans le monde du gigantisme d’Unlimited. J’adore cette section. Les artistes peuvent donner libre cours à leur créativité et conquérir un espace “illimité”, les oeuvres s’exhibent en grand format. Dès l’entrée, je suis accueillie par un spectaculaire anneau d’or, brillant comme un soleil, présenté par Ugo Rondinone.

Je m’arrête ensuite pour méditer face à un grand bassin (1100 m de long), où coulent des gouttes d’eau noire. Je suis captivée autant par la vision répétitive du mouvement que par le son rythmé qu’il génère. C’est l’oeuvre du Roumain Belu-Simion Fainaru, inspiré par un poème de Paul Célan sur la Kabbale et la théorie du néant. Avec Antony Gormley, je m’ immerge dans un monde étrange, où des tubes de lumière bleue créent une forme d’architecture à la manière d’un hologramme. J’ai l’impression d’évoluer dans un lieu irréel, comme à l’intérieur d’un ordinateur. J’aperçoit les autres visiteurs, dont les silhouettes noires se dessinent devant les structures lumineuses. Une expérience saisissante!

Plus loin, j’avance dans un couloir monochrome, fait d’une gaze entièrement bleue. C’est l’oeuvre de Do Ho Suh, une de mes découvertes de cette foire, qui magnifie les objets et les lieux du quotidiens en les recréant avec cette matière. Dernier coup de coeur: le mur ondulant tout en tapisserie brodée de Pae White.
Je quitte la foire avec des étoiles pleins les yeux… Eblouissante, la magie d’Art Basel opère toujours!
Caroline d’Esneval


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2 commentaires
Jeanne Schmid
Quelque pièce en galerie que je n’avais pas vues…Il y enb a tellement! Merci pour ce reportage!
Seillière
Belles impressions. Je n’avais pas pu y aller et grâce à vous une véritable consolation…merci