Art Basel 2022

Si la première édition post-covid, de 2021, fut magnifique mais particulièrement calme, Art Basel 2022 retrouve toute la frénésie d’avant la pandémie. Le jour de l’ouverture, dès 11h du matin, une foule immense se presse à l’entrée de la plus grande foire d’art moderne et contemporain du monde. Les collectionneurs s’impatientent de partir à l’assaut des 280 galeries exposantes. Les œuvres foisonnent dans une riche diversité , des grands classiques, des nouveautés et ce que l’on aime tant, de belles découvertes. L’euphorie est contagieuse… en avant!

Vue de stand, Galerie Neugerriem Schneider

Unlimited : quelques merveilles en grand format , des sujets sérieux et …de la fantaisie!

Unlimited 2022 est envahie de collections en tout genre. Recensements, séries, accumulations de vêtements (Andrea Zittel , A-Z personal uniforms), tables, barrières (Francis Alÿs), Cygnes ( Gary Hume, Swans) perruques (Lorna Simpson, Wigs II)) , ruches d’abeilles (Rebecca Hors, Bee’s planetary map) etc.. traitant des très nombreux sujets au coeur de notre actualité chaotique.

J’ai été particulièrement subjuguée par la poésie des 23 petits tableaux de Francis Alÿs, recensant toutes les frontières et barrières du monde dans les zones de conflits. Chacun d’eux différent et délicat, sobre et explicite, avec le nom du pays mentionné en haut. Plus loin, les perruques de Lorna Simpson illustrent par le biais du cheveux toute la diversité humaine, depuis les boucles afro jusqu’aux mèches blondes très scandinaves.

Leonardo Drew Photo ©thegazeofaparisienne

La représentation explosive du cycle naturel de la vie, de Léonardo Drew (#340), transmet une énergie vibrante et contagieuse. Les bouts des bois traités, décomposés et colorés forment un ensemble spectaculaire. A côté, le cubain Yoan Capote nous offre une oeuvre formidablement immersive et puissante sur la mer. A la fois la source de nourriture et barrière difficile à franchir, l’étendue de l’eau est parsemée de centaines de crochets d’hameçon, qui lui donnent une matière étonnante.

Yoan Capote photo @Thegazeofaparisienne
Détail , Yoan Capote photo ©thegazeofaparisenne

Plus loin, l’artiste, Michelangelo Pistoletto nous accueille chaleureusement, comme des amis, dans son immense installation Porte Ufizzi. Composée de plusieurs espaces (Economics, History, Ecology, Politics ….), elle invite les visiteurs à circuler librement au grès de leurs envies.

Lui Wei , photo©thegazeofaparisienne

J’adore cette magnifique sculpture aux formes rondes de Liu Wei. Elle offre une visualisation abstraite et baroque, de l’invisible, l’infiniment petit, révélé aujourd’hui grâce aux avancées des technologiques optiques.

Suzanne Treister, vue du stand Survivor, photo©thegazeofaparisienne

Humour, fantaisie, et science- fiction avec Survivor, l’oeuvre multi- media géniale de Suzanne Treister. Nous voici plongés dans l’univers de Temps X, celui des derniers humains ou des espèces extraterrestres . On découvre tout un monde surnaturel à travers dessins, peinture, video etc..J’aime beaucoup la série des 25 aquarelles représentant les robes à mettre dans sa valise pour nos futurs voyages spatiaux !

Suzanne Treister, Dress for space travel photo©thegazeofaparisienne

Direction Art Basel 2022 et ses galeries!

Art Basel 2022, en quelques oeuvres

Louise Bourgeois Fleurs photo©thegazeofaparisienne

Rouge! Comme le sang, la vie qui coule dans nos veine, le cycle perpétuel de la nature. Six tableaux à la gouache de Louise Bourgeois (Hauser&Wirth).

Hybrides! Les “animaux fantastiques” de Jean-Marie Appriou fascinent. Ces créatures mi poisson-mi oiseau, parfois un peu licorne, semblent sortir tout droit d’un conte magique (Perrotin).

Jean- Marie Appriou photo©thegazeofaparisienne

Étonnants également, les deux visages formant une seule tête de Thomas Schütte, m’impressionnent. Le traité de la surface bleu et jaune est superbe.

Thomas Schütte photo @thegazeofaparisienne

Tissages et autre histoire de fils. J’ai toujours aimé Sheila Hicks, là encore, j’ai envie de partager ace monochrome bleu tout en délicatesse, vu chez Alison Jacques. Plus loin, je découvre un nouvel aspect du travail de Do Ho Suh , le traité rappelle un peu celui de Chiharu Shiota. J’adore son radiateur et l’immense porte multicolore (Lehman Maupin). Autre belle surprise, les impressions sur fil de Leyla Cárdenas poétiques et fines.

Jeux de Miroirs. Olafur Eliasson joue avec les transparences, les reflets, les couleurs, brouillant nos perceptions de façon magistrale (NeugeriemSchneider). Découverte des œuvres de l’artiste Josiah McElheny chez James Cohan avec un ensemble de flacons où verre et miroir se reflètent à l’infini.

Josiah McElheny photo©thegazeofaparisienne

Mon grand coup de coeur de cette foire va à un tableau de Miquel Barceló (Galerie Elvira Gonzalez). Une raie? Non, l’autoportrait de l’artiste, passionné par la mer et ses habitants, comme l’indique le titre, . Le travail tout en matière de la toile donne vie et profondeur à cet animal qui nous regarde intensément.

Miquel Barcelò, Autoportrait, photo ©thegazeofaparisienne

La Nature en majesté avec un grand ensemble de dessins de William Kentridge reprenant son thème de prédilection, l’arbre.

William Kentridge photo©thegazeofaparisienne

Comme un paysage en 3 sculptures, j’aime la ligne pure et les couleurs vives du Soleil, de l’Arbre et du Fleuve (rouge) d’Antonio Ballester Moreno (Percera).

Antonio Ballester Moreno 3 sculptures: Sol, Arbol, Rio (Rojo) photo©thegazeofaparisienne

Dans sa série qui revisite les chefs-d’oeuvre des grands maîtres en Lego, Ai WeiWei nous offre une belle relecture du pointillisme de Seurat.

Ai WeiWei (d’après Seurat), photo©thegazeofaparisienne

Enfin je terminerai par une l’ œuvre éblouissante , Allo Amélie de Joan Mitchell (1973) à la galerie Cheim & Read. Qu’elle illumine votre journée de ses rayons jaune d’or!

Joan Mitchell Allo Amélie, photo©thegazeofaparisienne

Caroline d’Esneval

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