Visite des ateliers du Houloc
Par Laetitia Launiau
Nous avons vécu un moment merveilleux un temps suspendu dans un endroit insolite, un petit jardin d’Eden au milieu d’une commune en pleine transformation. Nous sommes allés visiter comme annoncé les ateliers de jeunes artistes issus de l’école des Beaux-Arts.


Ils se sont regroupés au sein d’une association appelée Le Houloc à Aubervilliers. Lenny Rébéré était l’objet de notre visite mais ils étaient 7 à nous recevoir parmi les 17 installés dans ce lieu magique. Après une présentation de chacune de leur dernière oeuvre dans un espace dédié au partage de leurs créations, chaque artiste nous a reçu dans sa propre scène de travail.

On a retrouvé les dessins d’Audrey Matt Aubert qu’on avait découvert au salon Drawing Now. Telle la porte d’Ishtar à Berlin, ses oeuvres ont comme point de départ un motif d’architecture classique qui se laisse surprendre par un travail abstrait fantasmagorique.


Ulysse Bordarias donne à sa peinture une dimension spatiale. Son travail de composition entremêle objets, gestes et signes qui font ressortir une histoire tel un roman de Proust ou un poème de Reverdy.


Lise Stoufflet joue sur un réel surréaliste en plaçant un motif sur ses portraits qui déplace alors le regard du spectateur. Grâce à la présence d’éléments, telles que des sculptures, l’artiste prolonge le motif peint hors de la surface plane de la toile.


Mikael Monchicourt casse des lettres d’imprimerie et fait des décalcomanies sur des peaux de colle séchées et découpées en petits carrés. Tel un tanneur, il tapisse également ses lettres sur du papier bulle.


Mathieu Roquigny a obtenu le prix du public 2015 dans le cadre du prix Science Po pour l’art contemporain. Son oeuvre “Think about Party” détournait la célèbre sculpture du Penseur de Rodin en y introduisant des serpentins multicolores. Grand collectionneur, l’artiste prime la quantité sur la qualité en donnant de l’importance aux objets qui a priori n’en ont pas. Il choisit donc des matériaux de consommation qui au départ ne sont pas prévus pour la création, tels que des bonbons gélatineux fondus, des opercules pour pots de yaourts, des mégots de cigarettes.


Camille Le Chatellier sculpte, photographie et dessine. Dans sa sérigraphie sur plâtre, elle utilise des techniques qui s’appuient sur le temps pour nous reveller une image en évolution continue. L’artiste a créé lors de sa résidence au Crous de Limoges une sculpture paradoxale de chaîne d’ancre en porcelaine.


“Si chaque image est un mot, le dessin serait une phrase”, Lenny Rébéré, découvert à Drawing Now nous fait pénétrer dans l’univers du mystère de la création en nous exposant ses peintures sur toile sous verre gravé où le regard est souligné par des mains. A partir d’images internet, langage social de notre époque, il superpose les images et déconstruit le dessin. Dans sa dernière série, il souhaite se soustraire au principe de l’image parfaite en attaquant volontairement la peinture créée. En contrariant ainsi son oeuvre, il lui donne une nouvelle lecture.cf : https://thegazeofaparisienne.com/2017/03/23/10385/


En partant, nous apercevons Romain Vicari, (découvert au Salon de Montrouge 2016) qui prépare activement son solo show“I have on the top of my tongue your name almost forgot” pour le Palais de Tokyo. Vernissage prévu le 12 juillet 2018. (cf https://thegazeofaparisienne.com/2016/05/03/salon-de-montrouge-2016/ )


Nous avons été plongés le temps d’une matinée au coeur de la création artistique contemporaine et vous tiendrons au courant de leurs actualités respectives.


